Un coup d’œil sur mon papier d’hier, où s’étale un pluriel peut-être inattendu, me fait penser à ce documentaire ahurissant vu hier soir sur Arte. Le Hold-up du siècle… Les deux tiers (oui : les deux tiers) de la fortune globale de la planète sont en sécurité dans les coffres à numéros des banques mafieuses. Les chiffres que j’ai entendus m’ont donné le vertige, surtout quand on songe que s’ils étaient restitués à leurs ayants droit (les gens qui ont œuvré pour produire cette richesse au prix de leur propre misère) la plupart des problèmes dont meurent nos sociétés seraient résolus : faim dans le monde, problèmes de l’eau, lutte contre les maladies, construction de logements décents pour tous, sauvegarde de la planète et de ses espèces encore en vie… On sort de cette conférence ravagé : outré de colère, suffocant d’indignation, bouleversé de découvrir que les solutions sont si facilement à portée de main…Sans même qu’il reste la moindre possibilité d’admirer l’ingéniosité retorse, criminelle, diabolique, qui permet aux banques – ce tout premier pouvoir dans la mondialisation qu’elles ont cyniquement organisée – de gouverner le globe en s’abritant derrière de douteux mécénats. Baudouin Prot, PDG de la BNP, n’était pas trop flambant hier en conclusion : Total, Starbucks, Saint-Gobain,UBS…combien d’autres auraient pu aussi exhiber leur patron comme responsable de cette ignominie ! Mais les yeux finissent par s’ouvrir – pourtant à quoi les fourches et les bâtons pourraient-ils bien servir?
