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23 décembre 2015 3 23 /12 /décembre /2015 18:00

         Je vous parle souvent  de la « ferme » des mille vaches, cette usine-mouroir qui défie par son nom le plateau du Limousin. Pour une fois je vais vous parler d’une seule vache, mais d’une vache explosive dont la présence (ou, déjà, l’existence) ferait sauter la Judée, la Galilée, la  Palestine et tout le secteur. Il s’agit d’une vache rousse, sans un poil blanc, sans un poil noir, sans un seul défaut de couleur ou de peau. Figurez-vous qu’on en cherche un specimen depuis des décennies, dans tous les pays où l’élevage du boeuf se fait intense. Des missions s’y consacrent, examinant à la loupe dès qu’il y a dans un troupeau quelque chose qui y ressemble. Chou blanc jusqu’à présent : la perfection n’existant pas au royaume des bovins, non, pas plus que chez nous, la chasse à la vache rousse a été, dans le désespoir de ses traqueurs bredouilles, remplacée par des recherches pointues en laboratoire : à partir de cellules bovines, avec un peu de chance… Bref, la chose est toujours à l’étude mais assez mollement, si j’ai bien compris. Car on a besoin de cette parfaite vache rousse pour purifier de son sang et de ses cendres le rabbin qui, une fois purifié, pourra décréter la reconstruction de la Nouvelle Jérusalem, la troisième, pour remplacer celle que les Romains ont détruite en 70 avant JC, et dont les vestiges antiques se trouvent… sous la grande Mosquée de la Jérusalem d’aujourd’hui ! Vous voyez l’enjeu, le scénario : inutile de dire que tous les Israéliens ne croient pas à cette recette pour se débarrasser des Palestiniens et que les adorateurs de la vache rousse se sentent un peu délaissés même par les autres groupes d’extrême droite. Mais en outre il y a un autre hic : c’est que le rabbin qui serait le sacrificateur de la vache rousse, avant de passer le sang et les cendres au rabbin qui devrait proclamer la Reconstruction, doit être lui aussi… purifié dans les mêmes conditions. Quel sac de nœuds, dites voir ! comme on dit à Chalon…………..

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22 décembre 2015 2 22 /12 /décembre /2015 09:50

         A l’origine, et de tout temps, les réfugiés politiques étaient les bienvenus dans le pays où ils avaient choisi de préserver leur vie. On savait qu’ils l’avaient en général élu parce que leurs propres options politiques s’y trouvaient à l’aise, acceptées sinon défendues, et ils pouvaient soit y élire domicile, soit y préparer tranquillement un retour en force sur la terre natale. Quelque difficile qu’ait pu être leur existence au quotidien, ces déracinés jouissaient d’une certaine aura et parfois d’un certain prestige. En tout cas, le fait de devoir échapper aux rigueurs d’un gouvernement disposé à les supprimer pour supprimer leur influence leur garantissait l’asile. Je ne veux pas entrer dans l’historique des dérapages officiels indignes dont je pourrais donner des exemples accablants ; je veux simplement remarquer que l’abondance actuelle de ces réfugiés politiques soulève un énorme problème : comment juger l’importance du danger contre leur vie s’ils étaient restés au pays ? Autant il est urgent et nécessaire de les protéger contre une hostilité politique ne respectant pas les droits de l’homme, en particulier le droit à l’opinion contradictoire, autant il peut être dangereux de laisser entrer en quelque sorte « chez soi » des éléments qui peut-être apporteront le trouble, s’ils ont caché leur fanatisme sous des allures d’activité politique ouverte et normale. D’où une nécessité de tri dont on se demande bien sur quelles bases il peut être établi, car son urgence et son efficience se heurtent à d’éventuelles intentions, chez des fanatiques qui n’en ont pas l’air, d’infiltrations sournoises au bout desquelles le meurtre et le carnage  sont pour eux symboles exaltants d’accomplissement de leur vie par le suicide glorieux. Oui, comment faire le tri ?

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21 décembre 2015 1 21 /12 /décembre /2015 09:59

         Devant la gravité et l’urgence des décisions à prendre pour tâcher de limiter les dangers climatiques - ceux  qui menacent directement   les populations du globe s’étendant   au niveau de la mer, ceux qui risquent d’affamer des régions grandes comme la France par le desséchement catastrophique des sols - les militants du monde entier se sont mobilisés, en immenses assemblées défilant devant les hauts lieux de la décision. Les photos de ces rassemblements sont à couper le souffle ; en France, au vu de la situation d’alerte qui nous régit, les rassemblements avaient été interdits. Leur remplacement, improvisé et astucieux, étalait les chaussures, bien alignées, données par les marcheurs empêchés de marcher : la vision en était à la fois drôle et touchante, surtout avec cette régularité de la disposition par paires qui exprimait tant de détermination individuelle. Le Pape et Ban-Kii-Moon ont envoyé leurs chaussures (virtuellement, sans doute : mais on dit qu’elles sont présentes…). Ces regroupements de souliers sont toujours impressionnants, et significatifs, bien sûr. Toutefois je me demande comment on peut les récupérer par la suite (ici par paires, mais, dans les montagnes empilées annuellement par Handicap International,  au petit bonheur la chance puisqu’elles sont séparées), car Handicap les récupère et les réutilise pour les privés de tout à qui  l’association tente de redonner  une sorte de mobilité après mutilation par les mines ou la guerre. Comment appeler ça des lendemains qui chantent ?

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19 décembre 2015 6 19 /12 /décembre /2015 10:12

         Je ne me dérobe jamais (en me forçant, bien sûr, car je sais que je vais découvrir d’insoutenables horreurs) à la vision des videos tournées en cachette dans les enfers perfectionnés où l’on prépare les bêtes d’abattoir à être livrées aux mâchoires humaines. Oies et canards, dindes et poulets, pondeuses et laitières, cochons et bétail, tous y passent, pas un n’en réchappe – des milliards de bêtes  de tout genre livrées au martyre et à la souffrance. Je pourrais détourner les yeux, mais puisque je ne cesse de dénoncer les tortures infligées aux animaux qui ont simplement le malheur de ne pas être des humains, c’est bien le moins que je sois renseignée jusque dans les pires détails – tant pis pour ma sensibilité, elle se  console après coup comme elle peut. Je viens donc de voir une video sur des poules enfermées par milliers dans des cages de fil de fer empilées, des dimensions d’une boîte à chaussures, trop  basses pour qu’elles puissent lever la tête, ce qui les oblige à glisser le cou entre deux  barreaux quitte à rester tordues, le bec coupé pour leur éviter de se mutiler, les ailes coincées et cassées, les plaies ouvertes ensanglantant les œufs qu’on ramasse comme si de rien n’était, en laissant se putréfier sur place les mortes et les mourantes. Tout cela pour obtenir deux œufs par jour, dont on imagine la valeur nutritive et le bon goût. C’est pourtant la firme Wendy, spécialiste du breakfast à l’américaine, deuxième fournisseur mondial dans la production des bons œufs frais, qui se livre à l’élevage des pondeuses dans de telles conditions… Il y a bien un mouvement général de protestation qui se développe, mais quand sera-t-il efficace ? Et quand l’appétit du monde aura-t-il perdu de sa monstrueuse férocité ?

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18 décembre 2015 5 18 /12 /décembre /2015 08:47

         Cette espèce d’union  sacrée officielle qui semble s’être scellée dans les grimaces et les grincements de dents démarre avec grandeur : la carpe et le lapin procèdent ensemble, solennellement, à une inauguration (ou pose d’une première pierre, bref quelque chose qui se destine à organiser prévoir planifier des lendemains qui chantent). On verra bien (on n’en est plus à ça près) ce que donnera ce mariage forcé – mais non forcé par les circonstances habituelles, à savoir les préparatifs de baptême : ce mariage d’une reine des étangs avec un coureur des landes a de fortes chances de rester stérile (ou alors montrez-moi comment ça se passera). Il n’y a pas si longtemps – quelques jours peut-être, pas plus d’une quinzaine en tout cas -  mon oreille attentive avait cru entendre qu’il ne pouvait être question d’union contre nature, les poissons nageant dans l’eau et les lapins courant sur la terre. Et bien entendu tout le monde, côté lapins ou côté carpes, était bien obligé d’applaudir puisque c’était là, tout simplement, le constat d’une vérité d’évidence. Il faut croire que les opinions changent vite (ou  plutôt, qu’elles font semblant de changer, chacun faisant contre mauvaise fortune bon cœur – j’ai failli écrire « le poing dans sa poche » mais ni l’un ni l’autre n’ont de poche, comme les linceuls des films américains - et attendant une possibilité de divorce fructueux). Ou bien y aurait-il donc, dans le monde des politiciens,  une vraie volonté de s’entendre pendant quelque temps, histoire de se refaire des forces séparément pendant la trêve ?

        

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17 décembre 2015 4 17 /12 /décembre /2015 09:24

         Beaucoup de films, surtout américains, traitent des conditions d’entraînement des soldats qu’on va envoyer au casse-pipe lorsqu’ils seront fin prêts. Ils apparaissent, quand on veut bien y réfléchir, comme une répétition de ce que sera leur destinée une fois sur les lieux de la bataille : les obscurs, les sans grade, malgré l’héroïsme qui leur vient une fois plongés dans l’action, se font décimer voire anéantir sous les coups de l’ennemi, tandis que les commandants responsables des massacres où ils les ont envoyés s’en tirent non seulement sains et saufs mais encore avec les honneurs. Pendant l’entraînement en effet, les simples soldats sont livrés sans protection à la brutalité haineuse des sergents, lesquels se vantent dès le début d’être haïs par leurs victimes jusque dans leurs souvenirs. On comprend que les marines, pour en arriver à leur état de perfection comme machines (capables d’endurer toutes les souffrances, de survivre dans les pires circonstances, de triompher dans tout combat à la loyale ou non) soient soumis à la brutalité terrible de leurs entraîneurs. Or les films dénoncent surtout la haine avec laquelle les formateurs s’acharnent sur les boucs émissaires qu’ils se sont choisis : soit les plus faibles, physiquement ou mentalement, soit au contraire les plus forts, ceux qui résistent, ceux qui ne cèdent jamais, ceux qui méprisent ce recours de brutes à la persécution – et qui, souvent, finiront tout de même au bout d’un long calvaire  comme s’ils avaient été l’ennemi à abattre. Tant qu’il y aura des hommes, au titre d’ailleurs évasif, dénonce cet acharnement de brutes sur les meilleurs éléments de l’armée d’une manière un peu romanesque, voire romantique, passible de vieillissement, alors que d’autres films postérieurs, de plus en plus vindicatifs dans le style de Full Metal Jacket,  en donneront de révoltantes illustrations.

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16 décembre 2015 3 16 /12 /décembre /2015 10:18

         On aurait pu raisonnablement penser qu’il était impossible de réagir plus ridiculement que ne l’avait fait ce puriste du XVIème devant les grands tableaux où s’exhibaient sans voile les anatomies, puisqu’il avait même gagné son surnom aux petits caleçons qu’il voulait voir repeindre sur les endroits choquants des grandes compositions murales. Impossible d’être plus ridicule – à part peut-être, rayon femme,  ajuster un soutien-gorge sur chaque poitrine nue (mais cela n’a jamais été même suggéré, tant il y a du voyeurisme ravi dans tout spectateur et tant il aurait fallu inscrire ce travail d’Hercule au nombre de ses échecs, parce que  la besogne eût été interminable). Donc rien de plus ridicule comme réaction devant les tableaux de la peinture universelle ? Eh ! bien si ! Le pompon vient d’être décroché. Jugez-en : il s’agit d’attaquer en justice un musée qui présente, parmi ses trésors, quatre peintures montrant Jésus enfant – Mais, direz-vous, c’est la tradition de le montrer tout nu ! – Certes, mais là n’est pas la question ! Ce Jésus enfant est blanc de peau, avec des cheveux blonds, c’est donc une provocation raciste! … Personne en Europe n’avait encore envisagé le problème sous cet angle, mais rassurons-nous : cela se passe en Amérique. Ouf ! nous avons eu chaud !

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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 08:03

         Ces rieurs de vendredi qui pleurent depuis hier soir ont assez fait parler d’eux pour qu’on puisse changer de sujet. J’en reviens à ces migrants dont on ne fait mention que s’il y a quelque accident parmi eux, un noyé photogénique, des asphyxiés dans des camions frigorifiques. Je suis hantée par la vision de ces cohortes déambulant au pas de promenade sans le moindre bagage, en quelque sorte les mains dans les poches. On nous dit froidement qu’ils ne cessent d’arriver malgré les mesures qui se multiplient aux diverses frontières, le faux sourire d’un accueil mitigé se révélant soudain, ici et là, carrément grimace tous crocs sortis. Les murs ou les déroulages de barbelés se mettent en place ; pendant quelque temps les migrants vont encore pouvoir se faufiler – des trous, des sutures mal faites – mais cela ne pourra durer. Et la température n’a plus rien d’estival. Il va bien falloir tout de même que ces chiffres avec lesquels jonglent les dirigeants européens se concrétisent   en hommes, en femmes, en enfants – et où alors les verra-t-on ? Et où vont-ils attendre qu’on les considère comme des créatures à accueillir, où va-t-on les loger avant leur répartition définitive dans de lointaines paroisses ou dans des communes où déjà piétinent, devant les portes closes des centres d’accueil débordés, d’anciens postulants qu’on n’arrive pas à servir, c’est-à-dire à mettre quelque part, où que ce soit ?

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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 10:31

                   Il y a ce matin de riches chaumières où l’on pleure, de rage et de déception, et moi qui suis portée à compatir avec toutes les détresses humaines je ne vais pas compatir le moins du monde. Avant de pleurer « il » m’ont trop fait peur…Je me rassérène à la mesure de  leur désolation. Mais  je continue à veiller d’un œil, sans lui laisser le droit de s’assoupir : la vague montante n’a pas cessé de monter, les chiffres sont là pour mettre sa force en lumière,  et si les barrages tiennent encore le coup on peut craindre qu’ils ne finissent par céder, laissant la vague investir les places fortes et recouvrir le terrain disponible. En tout cas on peut souffler quelque peu, à condition de rester vigilant, certes - mais tout de même on a l’impression qu’il manque quelque chose de manière flagrante à ce rassemblement des peurs, des amertumes, des déceptions, des colères et des rancunes si puissamment orchestré. Peut-être est-ce l’art de pouvoir convaincre par un programme cohérent et pensé, qui aille au-delà de quelques mesures simplistes revanchardes, d’application impossible et de fondement moral inacceptable. C’est déjà bien assez que reste sous l’étiquette bleu clair la « vierge blanche chrétienne » qui s’érige en modèle national ‘(elle y restera, car comment les bleu clair pourraient-ils la chasser de leurs rangs alors qu’elle vient de remporter le plus beau succès de la troupe ?), sa définition vous a comme des relents nauséabonds…et à coup sûr elle garde un petit côté xénophobe qui a joué dans son triomphe -, non à considérer comme un lapsus mais au contraire tout prêt à être développé si le besoin s’en faisait sentir. Oui, l’œil de ma vigilance n’a pas le droit de s’assoupir.

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12 décembre 2015 6 12 /12 /décembre /2015 15:15

         Quand je vous parlais en mirlitonnant de   flemme vespérale, je dois vous avouer maintenant que c’était un gros mensonge. J’avais l’air épuisé mais désinvolte de quelqu’un qui tout compte fait sait encore maîtriser les événements. En réalité cette pièce bouche-trou recouvrait un désarroi presque absolu . Et même d’aller prendre des leçons de philosophie auprès de l’invité du Club des Ecrivains à la Cloche ne s’est pas révélé très efficace. Que faire lorsqu’on vous dit tout patelinant qu’on fait des cartons de papiers pour le recyclage et que vous apprenez qu’il y a eu en réalité une razzia organisée et féroce sur les biens d’un défunt qui ne peut plus se défendre de la rapacité  d’héritiers de la onzième heure ? Oui, un clan bien loin d’être prévu au départ – mais ils devaient guetter le résultat de diverses entourloupes, car ils se sont dressés soudain comme un seul homme, sans même avoir l’air surpris, en cohorte romaine parfaitement organisée. Bref, ils ont rongé l’os sans laisser la moindre bribe de viande attachée – et la moelle partie,  naturellement (et pour continuer sur cette métaphore hasardeuse, vous savez que je suis végétarienne et, donc, que cette dépossession me laisse indifférente). Mais voir piétinées les intentions du défunt, méconnus ses vœux les plus cher, tenues pour nulles et non avérées ses dispositions exprimées au vu et su de tout le monde, c’est cela qui rend malade.

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