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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 09:19

         Tout citoyen qui sait ouvrir les yeux et les oreilles sait que  depuis plus de soixante ans les Palestiniens sont soit chassés de leurs terres par une occupation israëlienne de plus en plus dévorante, soit confinés sur des territoires sous contrôle israëlien, en butte aux privations, contraintes et humiliations de toute sorte : un mépris arrogant du respect des décisions internationales prolonge cet état de choses honteux. On le sait, l’ONU le sait, les USA le savent, la France et l’Europe le savent – et ça continue sur sa lancée scandaleuse, il n’y a que les indignés d’ Indignez-vous qui s’agitent et protestent et se mobilisent. Mais ce révoltant principe du « Poussez-vous, on prend votre place, vous pouvez bien aller où vous voulez » se généralise, et toujours sous de mirifiques prétextes. Est-ce que ça n’est pas une bonne chose que de transformer des cultures vivrières africaines (arachides, patates douces, produits pour le bétail, jardinage) en faux pétrole pour les voitures occidentales ? Bien sûr, personne en Europe ne le niera : on va même voter des subsides pour soutenir les industries qui se dévouent à la cause publique pour que les voitures puissent continuer à rouler. Ainsi 20 000 hectares de terres réservées fertiles au Sénégal se trouvent soudain détournées de leur exploitation par les propriétaires locaux pour être attribuées à ces cultures de la redoutable Semhuile SA qui vise à la grande compagnie pétrolière. A la place, on attribue à ces villageois enracinés quelque 6.500 hectares (sans eau, sans facilités d’approvisionnement, sans structures hospitalières ou scolaires, difficiles à cultiver en outre), on les déplace en masse : 9.000 Sénégalais de 37 villages, chassés de leurs possessions comme les Berbères du Neghev par les Israeliens. Pourquoi pas, puisque personne ne bouge ?... Mais si ! Il faut bouger et s’indigner, ne me dites pas que vous êtes obligé(e)s de rester les yeux détournés et les oreilles munies de Boules Quies !

………….

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28 février 2014 5 28 /02 /février /2014 08:41

         Oui, mes belins-belines, ce sera encore du cinéma aujourd’hui. Je vous informe honnêtement dès l’ouverture afin que les non amateurs puissent s’installer à leur tricot (je crois que je le fais, tout aussi honnêtement, lorsque je vous parle de mes chats : j’ai horreur de prendre les gens en traître). Donc cinoche. Quelqu’un me vantait l’autre jour (l’un de vous, mais oui, ça arrive, mes agneaux !) la qualité du « Dernier train pour Gunhill » - et j’approuvais fort. Ce « Un Homme est passé » de Preston Sturges me paraît relever d’un même schéma : on vient enquêter sur un crime resté mystérieux dans une petite bourgade de cet Ouest américain fabuleux ; toute la population est au courant et complice, et il faut tout un long film pour arriver à remettre de l’ordre. Même chose avant-hier soir : dès son arrivée – par un train qui d’habitude ne s’arrête jamais là – l’enquêteur se heurte à une hostilité palpable, épaisse, générale. On ne veut pas le renseigner, ni lui louer une voiture, ni entendre parler d’un fermier japonais mort depuis plusieurs années. Et cependant, malgré la tyrannie d’un meneur qui empêche quiconque de parler, le remords de sa lâcheté se fait jour chez l’un puis chez l’autre. Cet homme seul, ce manchot qui ne se fâche jamais (mais qui, quand on l’attaque, sait terrasser son adversaire avec flegme), fera la lumière sur l’horreur raciste qui a régné comme une folie sur ce petit groupe d’hommes veules. Lui aussi reprendra son train après 24h, la petite ville est meurtrie mais en quelque sorte régénérée par l’aide fournie à l’enquêteur pour finir… Et j’ai admiré les plans, la photo, les nuances dans les caractères de ces spécimens humains qu’on ne peut trouver que dans le Wild West. S’il repasse en boucle (c’est fort possible) ne le ratez pas

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 17:23

         Il est trop tard ce soir, mes belins-belines, pour que je puisse encore vous suggérer un sujet de morale à ruminer pour le reste de la journée. D’autant que je ne me suis pas confinée dans l’austérité : je suis allée bien déjeuner dans un bon restaurant avec deux copines (un tantinet plus jeunes que moi, mais tout de même pas assez jeunes pour faire se retourner les jeunes hommes sur le chemin).

En outre – voyez comme les contraintes du monde moderne peuvent vous détourner des simples plaisirs de l’existence – en outre j’avais oublié ce RV fixé depuis quelques semaines : tout simplement parce que depuis les aurores je me bagarrais avec Internet pour obtenir (vous allez rire) les horaires des trains entre Dijon Ville et Lyon Perrache… Tout simple, me direz-vous, en trois clics c’est fait. Bon, peut-être pour vous qui êtes des acrobates – et laissez-moi vous admirer sincèrement – mais pour moi ce fut la galère, et sans résultat. Quelle patience n’y ai-je pas mise, pourtant ! Quelle application, quelle humilité ! Mais que voulez-vous ! Je ne suis pas mûre pour ces rythmes contemporains, il sera bientôt temps que je me résigne à aller voir ailleurs si les tempi sont plus calmes. En tout cas, heureusement qu’on est venu me chercher avec une grande demi-heure d’avance pour m’emmener déjeuner : je pianotais encore, furibarde, en chemise de nuit, la date du restaurant m’étant sortie de la tête complètement. Rassurez-vous, tout s’est arrangé sans problème à partir du moment où je n’avais pas à affronter mon PC. Vous avouerai-je que je l’aime quand même ?

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26 février 2014 3 26 /02 /février /2014 08:27

         Chaque chaîne, c’est bien connu, a son style et son public, mais aussi par conséquent son propre style de publicité et les propres objets d’icelle. Vous n’avez qu’à zapper pour vous en convaincre : selon la gravité ou la jeunesse des téléspectateurs, on vous montrera des voitures de luxe, des banques mirifiques et des vacances quatre étoiles ou bien des boissons hygiéniques pas chères, des menus tout prêts chez Macdo et des fringues bon marché.  Au hasard d’un zapping non provoqué par le désoeuvrement (désoeuvrement moi connais pas) j’ai atterri sur un des nombreux intermèdes de pub (ce que les Américains appellent les « commercials ») d’une chaîne que je ne pratique jamais, mais mon  mécanisme de zapping s’est arrêté net : figurez-vous qu’on peut maintenant proposer à la vente du pain de mie sans croûte ! Que voilà enfin une découverte utile à l’homme ! Il n’y aura plus rien de perdu dans le pain de mie, vous n’aurez plus à vous débarrasser de cette mince pellicule brunâtre qui gâtait le blanc éclatant de la mie. Vous n’aurez plus à perdre du temps et de la force à couper ce déchet bon à jeter au chien, c’est tout juste si on ne vous offre pas de mastiquer à votre place. Certes, c’est une marche en avant qui fera date dans l’histoire. Mais que vont devenir les amateurs de croûte de pain de mie ? Je suis sûre qu’il devait y en avoir. Comme quoi, mes belins-belines, il est difficile même aux grands inventeurs de pouvoir contenter tout le monde et son père.a

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25 février 2014 2 25 /02 /février /2014 13:32

         Rien, mes belins-belines, rien ne saurait me faire davantage plaisir que lorsque l’un ou l’une de vous m’adresse un petit coucou bonjour, m’approuvant dans le choix de mon dernier sujet ou tout simplement m’exprimant sa fidélité – ce petit jeu du blog m’a au cours des années permis de récupérer des anciens étudiants et étudiantes d’il y a quarante ou cinquante ans (mais oui !), voire des anciennes élèves d’il y a plus de soixante ans (mais oui !), ce qui paradoxalement me fait me sentir pleine de jeunesse. Naturellement aussi la découverte de nouveaux habitués de mes exhortations du matin à terminer la journée sans trop de dommage (en l’ornant autant que possible de l’activité du cerveau) me comble de joie, surtout s’ils amorcent avec moi un petit dialogue sur des sujets où nous nous retrouvons copains comme cochons…Bref, cela m’apparaît comme un satisfecit qu’on me décerne de temps à autre. Mais que dire, mes belins-belines, de l’hommage que je viens de recevoir de … l’Administration, autrement dit la puissance anonyme de contrôle de mes dires qui plane sur ma tête comme Dieu le Père ?.. Je vous livre ce texte à graver dans mon cœur : « Je vous remercie infiniment de vos chroniques. Je les lis régulièrement, pour leur contenu mais aussi par amour de notre langue, que, contrairement à vous, je manie fort mal. Passez une belle journée ». C’est bien Dieu le Père qui signe (pyat http:// www.overblog.com/)... Première manifestation concrète de cette existence mystérieuse, au bout de tant de pages…Merci, merci et merci ! J’ai l’impression qu’on m’a enfin aperçue !

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24 février 2014 1 24 /02 /février /2014 08:42

         J’ai regardé samedi, de nouveau, Magnolia. Non par passion mais en attendant autre chose. Et bien m’en a pris : j’ai été ravie de pouvoir admirer la construction si complexe de cette histoire étrange qui entremêle les sujets les plus divers et finit par clore à la perfection chacune des intrigues. Tom Cruise en provocant défenseur de la brutalité du mâle (mais qui ne se console pas de la mort de sa mère) ; les enfants surdoués qu’on exhibe dans les concours télévisés et dont on exige qu’ils remportent la victoire (la révolte du plus doué d’entre eux contre la tyrannie de son père est bouleversante) ; la droguée irrécupérable que le policier plein d’humanité voudrait sortir de sa déprime (sans deviner que c’est plus grave et s’accusant  naïvement de n’être pas à la hauteur) ; l’ancien champion du concours des hyperdoués devenu une épave traînant dans un bar dont il aime en vain le barman, lui-même déjà « retenu » par un petit vieillard lettré et riche; la star de  télévision  meneur des jeux qui meurt pratiquement en public, rongée par le remords d’avoir violé sa fille autrefois (c’est la droguée irrécupérable) ; la prostituée déjantée qui utilise les ordonnances de son mari à l’agonie pour se procurer les médicaments dont elle va tenter de se suicider dans sa voiture… Tous les fils qui traînaient à terre sont merveilleusement noués, l’organisation en mosaïque de la première heure apparaît dans son dessin rigoureux. Sur toutes ces déviations lamentables plane l’idée de châtiment, concrétisée par cette incroyable et répugnante pluie de grenouilles qui recouvre la ville, qui cause des accidents, sur lesquelles on glisse et tombe… C’est sur cette vision d’épouvante qu’on est obligé de rester, avec ce « It just happened » (c’est bel et bien arrivé) sur l’interrogation duquel on demeure, pantelant…

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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 08:00

Au 1er janvier 2013 devait s’appliquer l’interdiction d’utiliser les cages de contention pour les truies gestantes : pas la possibilité de se retourner, de bouger, de se coucher pendant tout le temps de leur gestation forcée. Sur tous les pays européens pratiquant l’élevage industriel (donc impitoyable, criminel, totalement dédaigneux du droit des animaux à vivre sans souffrance), onze ont immédiatement obéi, réservant la case infernale pour la dernière semaine de la gestation (charmante attention, mais puisque cela figure dans l’arrêté comme un gros progrès…). Naturellement la France, pays des Droits de l’Homme et des grandes idées généreuses (qu’on nous dit à son de trompe), reste à la traîne. Elle a même fait traîner pendant plus d’un an la publication par la Commission européenne des résultats de cet arrêté, honteuse qu’on sût de source sûre qu’elle n’avait pas envie de se conformer à une directive générale qui allait contrarier ses habitudes de gagner sur tous les plans et dans tous les azimuts. Maintenant c’est fait, c’est publié : elle s’aligne sur la Slovénie et la Grèce, elle refuse de modifier ses méthodes ignobles de production… Alors maintenant que tout le monde est  au courant, que va-t-elle faire, cette lumière qui éclaire le monde ? Les pétitions vont déferler sur ce pauvre Le Fol : aura-t-il la sagesse de comprendre que la population s’indigne de se voir blâmée en bloc parce que le gouvernement a peur de mécontenter les magnats du cochon ?

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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 08:27

          Depuis quelques années, on nous persuade – avec une frénésie grandissante – de cultiver nos arbres à confitures dans des pots sur le balcon : le nanisme des fruitiers les plus divers (« Délice d’abricots sur la terrasse ! Récoltez vos propres citrons ! Cueillez vos fraises sur votre balcon ! ») permet cette facilité et n’empêche pas la productivité. Voire, dit Panurge… Mais admettons. Je reste cependant pantoise devant un « melon-poire » : c’est tellement inattendu, tellement tarabiscoté dans sa genèse, qu’on n’a même pas osé donner un nom à l’arbre minuscule qui produit ce monstre, d’autant qu’il ressemble à un groseillier à maquereaux. Tout cela relève d’une dévorante envie de faire, d’être, de manger, de conquérir  plusieurs choses à la fois, comme ces fleurs dont je parlais hier et qu’on ne vante que parce qu’elles sont censées ressembler à d’autres. On pourrait penser à de l’indécision devant un choix, mais non ! c’est au contraire cette volonté de dominer (la volonté de puissance nietzschéenne ?) qui commande ces expérimentations. Que dire par exemple du cosmos à parfum de chocolat ? Au moins les robes faux-ensembles, les gilets deux en un, témoignaient-ils davantage d’un désir de « faire pratique » qu’on pouvait accepter, et non d’une proclamation téméraire à détruire les frontières entre domaines traditionnellement séparés. Sur cette lancée, que ne nous prépare-t-on pas dans les laboratoires ?.............

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20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 08:29

         La multiplication saisonnière des catalogues de jardinage entraîne une consultation passionnée de leurs belles pages coloriées, d’autant que chaque firme se tiendrait pour déshonorée si elle n’avait pas des « nouveautés » à fournir – peut-être pas à chaque page, mais le plus souvent possible. D’où la découverte de l’orchidée blanche à forme de colombe ou de l’œillet du Japon qui semble essentiellement constitué de fils échevelés, mais surtout, toujours rayon nouveautés, les aménagements décoratifs pour vos allées : ici un « lot de trois lampes solaires avec jolis chiots qui aboient », là « les indispensables, colibris aux ailes animées  par le vent », ou encore (toujours dans les indispensables et vaguement copiée sur un nain de Blanche-Neige) la « taupe solaire portant sa lanterne lumineuse » ou enfin les « lampes solaires sonores Coq et Poule qui se font entendre dès qu’on les approche et dont les lampes s’allument dès la tombée de la nuit ». Je me sens frustrée rétroactivement : il n’y avait aucune de ces beautés dans le jardin de mon enfance. Et il n’y avait pas non plus ces conquêtes modernes : clématite à fleur de passiflore, dahlia à fleur d’oeillet, primevères à fleur de rose en bouton, bégonia à fleur de pivoine, pas même de dahlia à fleur de marguerite. Et on m’avait tenue dans l’ignorance que les pétales veloutés ourlés de blanc des pétunias Double Pirouette pouvaient les faire ressembler « à de grandes fleurs en papier crêpon »- comme dans les tirs forains, je supose. On n’arrête pas le progrès : chaque génération a ses causes de souffrance et de regret…                                                                                                                                                                                                                                     

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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 09:59

         Décidément, je vais finir par croire que mes abstentions et mes méfiances à l’égard des grands engouements pour un film dont tout le monde parle font figure de sagesse, voire de bon goût. J’aime bien Harrison Ford, du moins je l’aimais bien quand on a commencé à le voir dans des rôles sérieux où son air triste et son regard affligé faisaient merveille. Mais en Indiana Jones dans la jungle népalaise ! avec son chapeau de cuir et son fouet ! cherchant des idoles en or dans des temples qui se défendent tout seuls contre les vols de ce genre ! avec, en plus, comme ennemis jurés, des nazis qui recherchent pour le Führer les indications secrètes concernant les cultes ésotériques ! Là ça ne passe plus du tout, au point que vous me demanderiez en vain comment ça se déroule et comment ça finit (d’ailleurs, puisqu’il s’agit d’une saga, il doit y avoir d’autres tomes où s’agite son fouet magique) : bien entendu le spectacle n’a pour moi duré qu’un petit quart d’heure, juste le temps de le voir se balancer au bout d’une liane super résistante pour sauter par-dessus les gouffres abyssaux de la jungle, mais j’ai eu le temps aussi de voir des colonies d’araignées colorées grouiller sur les épaules du sherpa fourbe, j’aurais eu tort de manquer ça. Tarzan avait une fraîcheur d’innocence qui lui donnait un certain charme… Alors c’est ça Stephen Spielberg ? A éviter comme la peste, une prochaine fois.

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