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9 novembre 2019 6 09 /11 /novembre /2019 11:35

SERVICE APRES VENTE

 

          Lendemain piteux  d'une livraison avortée de Laure a l'OEuvre, chapitre K (la pagination proposée est à mon avis démentielle, car d'une fois à l'autre je compte les pages soit sur le manuscrit, soit sur les portions déjà prêtes pour votre satisfaction des fins de semaines, cela déjà depuis mars et sans doute jusqu"au 15 avril - mais vous savez que les dates et les chiffres sont avec moi en contestation permanente, donc ne tenez pas compte de cette information quasiment inutile). Oui,  mes belins-belines, j'ai bataillé des heures hier pour ne vous livrer que le vendredi 8 novembre, ce qui convenait, convenez-en, et dans cette effervescence proche de l'affolement qui m'est réservée par les caprices de mon appareil (ou mes incompétences : c'est là un de ces problèmes qui fâcheraient quelqu'un de moins lucide que moi et pour lequel on n'arriverait pas à trouver une solution sans grincements de dents) j'ai fini par vous livrer du texte auquel une grande page et demie avait été dérobée. Rien à faire pour rattraper la chose : au contraire, la chose s'était produite par l'excès de manipulation (vous savez bien, ces boutons poussoirs pédales tirettes flèches et autres curseurs dont je n'ai pas encore maîtrisé la pratique). Je vais donc aujourd'hui, en  l'absence de toute assistance sur laquelle je pourrais compter, tâcher de vous envoyer le début de la livraison prévue, en limitant le matériau à ce qui vous manque et sans trop déborder. Je m'active incessamment : si rien ne se produit ou si tout s'évanouit en fumée (je n'ai encore jamais causé d'explosion, mais on ne sait jamais) vous saurez que je suis allée jusqu'aux extrêmes limites de mes capacités. Allons-y  et souhaitons-nous bonne chance.

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9 novembre 2019 6 09 /11 /novembre /2019 10:20

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8 novembre 2019 5 08 /11 /novembre /2019 15:58

malmenée par les autres dans son dos. Il avait été un véritable ami, avec son meilleur copain, et dès son départ de la Fac elle avait pu engager avec eux deux une correspondance affectueuse où ils se parlaient à cœur ouvert. C’était regonflant, au milieu de ces comportements vilement grossiers, comme par exemple quand le professeur Jocrasse, après lui avoir promis qu’à son départ le Département lui ferait ses adieux le dernier soir autour d’une bonne table, l’avait laissée attendre devant son bureau, tout le monde éclipsé en ayant probablement reçu l’ordre – et ses deux amis naturellement non avertis de la muflerie de ce qui allait se passer. Certes il y avait plus de trente ans de cela, les blessures avaient eu le temps de se faire oublier. Il ne restait qu’une trace dans le souvenir, laquelle avait pris une patine de grosse farce qui rendait les individus grotesques. Sur le coup il avait été logique d’imaginer en faire un texte vengeur : publié ou non il eût apporté apaisement à son indignation. Mais maintenant… Ah non elle n’en ferait rien. Toutefois cela avait été une bonne chose de faire fonctionner la mémoire autour de ce ramassis de cloportes, et de vérifier combien elle avait été bien inspirée de rompre avec eux. En même temps elle pouvait montrer à Vuk qu’avec les matériaux convenables on pouvait, si on le voulait, laisser absolument de côté l’utilisation par le texte : que le cœur fût de la partie était, à son avis, une condition indispensable de la création.

Une autre page du même carnet : Ouverture, Passacaille, Pastorale… Cela remontait aux premiers temps de l’écriture du premier tome. Elle avait déjà compris que si le projet devait aller jusqu’à son terme, il s’agirait d’une grosse saga, cinq gros volumes partant de l’aventure immobile des potiers de Cluny ses ancêtres maternels, pour arriver à son époque à elle, avec la deuxième casquette, les bouleversements sociaux du siècle, la lutte pour sortir de l’obscurité. Elle avait vu grand, en fait – trois volumes avaient suffi, en fin de compte. Mais il fallait le dire, trois gros volumes qui en valaient bien cinq normaux. Elle entendait la voix d’un journaliste que ses débuts littéraires avaient enthousiasmé, qui n’avait pu se retenir de lui téléphoner son emballement pour toute la première partie du Livre de Juste, qu’il venait de terminer avec, disait-il, la tripe coincée… Et quelle masse d’écriture ! Un million et demi de caractères (les avait-il vraiment comptés ? Il devait déjà y avoir à l’époque un moyen d’appréciation globale pour un journaliste, s’agissait-il d’ailleurs de toute la saga ou simplement des deux premiers tomes elle n’en savait rien, en tout cas il s’émerveillait qu’une telle quantité de mots puissent soulever la passion de lecture sans jamais fléchir), et il lui avait toujours réservé de beaux articles un peu sans nuances mais si chaleureux. Il avait même réussi à faire paraître l’un de ses premiers Contes de Noël le même jour dans Le Bien Public à Dijon et dans Le Courrier de Saône-et-Loire à Chalon, ç’avait été un beau doublé, c’était aux temps fastes où son nom à elle était sur toutes les lèvres en Bourgogne.

C’était vrai aussi que la masse de cette première saga frappait avant toute autre chose. Bien des lecteurs lui avaient avoué qu’à voir ces trois pavés en bibliothèque ils avaient été découragés dans un premier temps, ne les empruntant qu’avec réticence – mais alors dévorés par la passion de lire, emportés par l’histoire, plongés dans la mentalité des personnages comme s’ils descendaient en eux-mêmes, ne quittant pas le livre commencé. Beaucoup d’anecdotes narrant cette fièvre de lecture lui avaient été rapportées – J‘avais voulu feuilleter Les Noeuds d’Argile juste pour voir, je les avais achetés pour les vacances de Pâques, je les ai juste feuilletés un vendredi soir, je n’ai pas pu m’arrêter, je ne m’en suis pas déprise, ça m’a duré tout le week-end, c’est mon mari qui a fait la cuisine et s’est occupé des enfants, il a même dû faire la soupe du chien, je m’étais même enfermée dans la salle de bains pour pouvoir pleurer à mon aise……Autant d’échos qui l’avait ravie, elle, la cause de ces émotions. Et quelle fierté, aussi , d’apprendre qu’après cette découverte en Bibliothèque municipale – dame ! on n’achète pas de livre avant de savoir si ça en vaudra la peine (c’était du moins ce qu’on pouvait carrément penser dans les années 80, à présent on achetait le livre recommandé par les libraires qui organisaient le Prix des Libraires, célébrant le titre qui avait le meilleur impact sur le déclic des achats)  - la lectrice ravie avait voulu acheter le livre pour elle, peut-être pour le faire connaître autour d’elle. C’étaient de bonnes nouvelles, celles-là, glanées auprès de lectrices rencontrées ici ou là qui se pressaient pour venir lui dire « comme elles avaient aimé ».

 

(à suivre)

 

 

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8 novembre 2019 5 08 /11 /novembre /2019 10:36
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8 novembre 2019 5 08 /11 /novembre /2019 09:55
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7 novembre 2019 4 07 /11 /novembre /2019 08:58

PROGRAMMATIONS PENIBLES

 

          Les distributeurs ou programmateurs de films pour les diverses chaînes de télévision  se consacrant le soir au septième art semblent bien en être arrivés au moment douloureux où les fonds de tiroirs ne ramènent plus rien quand ils les fouillent avec désespoir. Le nombre de fois où les grands films (ou, du moins, ceux qui ont eu un franc succès) sont à voir sur l'espace de six mois est tout à fait incroyable : j'ai pu voir et revoir Charade, dont je raffole, jusqu'à (presque) en être dégoûtée, ou La Rivière sans  retour, ou Douze Hommes en colère, ou Les Cheyennes, ou Le Crime de Monsieur Lange, ou Buffet froid, ou La Nuit du Chasseur, ou combien d'autres dont j'ai usé les dialogues jusqu'à la moelle, secteur polars ou western, secteur des frères Coen tous inépuisables, et puis La Panthère rose et ses multiples avatars... bref de quoi envoyer au lit de bonne heure les cinéphiles d'habitude abonnés à au moins deux films par soirée. Mais voyez comme les choses s'arrangent, à force de fouilles fébriles dans les vieilles réserves : voilà que ressortent des trucs italiens des années cinquante à réalisateurs oubliés, donc pas d'usure du scénario ni du dialogue (même si ni l'un ni l'autre ne sont signés Einstein) et en version originale, bou diou! Je comble mes lacunes, je parfais ma culture, j'ai une petite surprise au moins une fois par semaine. Quel plaisir rare que de s'installer sur son fauteuil devant l'écran (pas si petit que ça, d'ailleurs) sans savoir ce qu'on va voir ni comment ça va finir!

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6 novembre 2019 3 06 /11 /novembre /2019 11:44

COUP DE GUEULE SE VOULANT IMPERIAL

 

          La décision brutale , tonitruante, de Trump a de quoi consterner le reste du monde - et probablement aussi la portion de son peuple qui regimbe et fulmine qu'il soit à la tête du plus grand pays de la planète (mais fallait pas le choisir comme une révélation du destin, mes agneaux, fallait pas!). Une proclamation à la face de l'univers, histoire de montrer qu'on peut fort bien faire cavalier seul et, même, que ça prouve un courage inconnu des autres. Croire à des fariboles de vieilles femmes? Qu'est-ce que c'est que ces calculs et prévisions de savants ignares, ces menaces de cataclysmes typhons et autres cyclones, ces inventions de températures en hausse?  Les autres peuvent bien avoir peur, trouillards grotesques qu'ils sont : ce n'est pas à un vétéran qui vient de triompher en Corée, au Viet Nam, en Afghanistan,  en Irak, en Syrie et bientôt en Iran (attendez un peu : on va voir ce qu'on va voir) qu'on peut faire peur comme à un bébé. On se retire de l'arrangement de Paris (oui, il n'avait pas encore étudié à fond les données,  elles sont lamentablement pleines d'erreurs,  ça effraie les couards mais pas lui), on rouvre les cent-vingt mines de charbon qu'Obama,  ce minable, avait fermées par crainte des escarbilles : il n'y a qu'en s'opposant qu'on se pose, et lui se pose un peu là, tout son peuple derrière lui, n'ayant peur de rien, tout prêt à rompre avec le reste de la planète. On  voit bien tout de même qu'autour de lui ils s'agitent pour le faire taire, peut-être le bâillonner avant de l'enfermer aux petites maisons : les psychiatres s'activent, les procédés d'empeachment se multiplient... Il  faudrait un contrat contre lui, confié au tueur des Trois Jours du Condor, avec un silencieux et une énorme somme payée d'avance... Je donnerais bien 50 € pour ma part,  afin de faire avancer le Schmilblick

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6 novembre 2019 3 06 /11 /novembre /2019 11:37

COUP DE GUEULE SE VOULANT IMPERIAL

 

          La décision brutale , tonitruante, de Trump a de quoi consterner le reste du monde - et probablement aussi la portion de son peuple qui regimbe et fulmine qu'il soit à la tête du plus grand pays de la planète (mais fallait pas le choisir comme une révélation du destin, mes agneaux, fallait pas!). Une proclamation à la face de l'univers, histoire de montrer qu'on peut fort bien faire cavalier seul et, même, que ça prouve un courage inconnu des autres. Croire à des fariboles de vieilles femmes? Qu'est-ce que c'est que ces calculs et prévisions de savants ignares, ces menaces de cataclysmes typhons et autres cyclones, ces inventions de températures en hausse?  Les autres peuvent bien avoir peur, trouillards grotesques qu'ils sont : ce n'est pas à un vétéran qui vient de triompher en Corée, au Viet Nam, en Afghanistan,  en Irak, en Syrie et bientôt en Iran (attendez un peu : on va voir ce qu'on va voir) qu'on peut faire peur comme à un bébé. On se retire de l'arrangement de Paris (oui, il n'avait pas encore étudié à fond les données,  elles sont lamentablement pleines d'erreurs,  ça effraie les couards mais pas lui), on rouvre les cent-vingt mines de charbon qu'Obama,  ce minable, avait fermées par crainte des escarbilles : il n'y a qu'en s'opposant qu'on se pose, et lui se pose un peu là, tout son peuple derrière lui, n'ayant peur de rien, tout prêt à rompre avec le reste de la planète. On  voit bien tout de même qu'autour de lui ils s'agitent pour le faire taire, peut-être le bâillonner avant de l'enfermer aux petites maisons : les psychiatres s'activent, les procédés d'empeachment se multiplient... Il  faudrait un contrat contre lui, confié au tueur des Trois Jours du Condor, avec un silencieux et une énorme somme payée d'avance... Je donnerais bien 50 € pour ma part,  afin de faire avancer le Schmilblick;

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5 novembre 2019 2 05 /11 /novembre /2019 14:13

LA PROTECTION DES SITES NATURELS

 

          Je passe un grand moment à lire avec attention les fascinantes pages du Conservatoire des sites naturels de Bourgogne (et aussi Jura, Franche-Comté, Doubs, Loire, Nièvre : comment pourrait-on établir des frontières dès que le processus vital des tourbières, mares, pelouses calcaires ou secteurs épineux se trouve engagé?). Je lis même les toutes petites lettres, toujours provocantes sous de superbes images de coléoptères lépidoptère orchidées batraciens rares ou graminées spéciales. C'est comme un bain de jouvence de découvrir avec quelle sollicitude sont gérés des territoires en jachères, trop pentus pour être mis en culture, envahis par les épineux, confiés au débroussaillage ingénieux des petites vaches écossaises nouvellement acquises en même temps que cinq chevaux livrés à l'air libre. Un même amour, un même respect pour les quadrupèdes, les oiseaux, les ophidiens, les insectes, les arbrisseaux, les paysages, les rochers, les marécages....Je m'étonne toujours que ce Conservatoire sache trouver des coins perdus à protéger absolument : un morceau de tunnel vicinal désaffecté pour que s'y établissent les chauves-souris, un sous-bois où la pourriture originale des tissus ligneux favorise la colonisation des papillons de nuit de septembre, une ancienne tourbière qui offre sous les hêtres les ressources d'hébergement de quelques mares en série reconstituant un paysage foisonnant aux longues herbes....J'achète à fonds perdus,  lorsqu'on les propose à souscription, des lopins de prairie marécageuse, de pelouse calcaire, de morceaux de voûte où se suspendent les pipistrelles les unes contre les autres, de bords de mares où les salamandres et tritons se sentent protégés. J'ai l'impression, surtout sur la durée, que je fais vaillamment ce que j'ai à faire pour la biodiversité et que les      discoureurs des G7 ou autres rassemblements de bavards friqués auraient intérêt à venir voir ce qui se passe dans ces jachères abandonnées sauf des mordus de la nature  : ils y verraient avec stupéfaction les grouillements merveilleux de la vie tels qu'ils ne les ont jamais soupçonnés, et peut-être réaliseraient-ils que leurs vains palabres et sournoises combines ne sont pas l'outillage idéal dont ils devraient se servir pour remplir la mission qu'on leur a malencontreusement confiée.

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4 novembre 2019 1 04 /11 /novembre /2019 10:48

REPRISE DES CONTACTS

 

          Le collier est repris ce matin,  tant pis si le bât blesse : il faut bien quand même œuvrer de temps à autre (je précise que c'est ainsi que je me morigène et m'encourage vu la flemme du grand âge : je n'aurais certes pas le culot d'appeler à la reprise les salariés de toute espèce qui en sont réduits à parfois accepter de travailler le dimanche pour arrondir les fins de mois difficiles, même si le chagrin les torture de ne pas profiter de la famille après toute une semaine de séparation pour cause de boulot). C'est à moi que je prodigue des encouragements, à moi que rien n'oblige à rien, qui me suis donné un but dans ma fin d'existence sans du tout imaginer que mes discours ou gazouillis puissent servir à quoi que ce soit, voire (mais là je mets tout de même la pédale douce) voire intéresser qui que ce soit. C'est réconfortant au contraire de songer que d'autres êtres humains, afin d'occuper leur temps à eux aussi quelque peu flottant, se rabattent sur les mots les phrases les expressions de toute sorte pour entretenir avec d'autres, par-delà les monts et les nuées, des correspondances à peu près sans portée. Car l'objectif n'est pas de discuter comme au Café du Commerce sur les événements d'actualité sans faire avancer d'un pouce la situation : c'est le contact qui réchauffe,  avec la certitude qu'en petit groupe on a pu causer. Et certes il faut pouvoir compter sur cette certitude - donc écarter le grand nombre, se concentrer sur le petit nombre, peut-être seulement à recueillir sur les doigts de la main mais c'est du solide, du durable - on pourrait même dire du complice. Et de songer qu'il existe, ce petit nombre, et qu'il vous écoute, et même qu'il vous répond parfois, cela vous plonge dans une béatitude des plus revigorantes.

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