Cent mille signatures en quelques semaines...

         Cent mille signatures en quelques semaines… Cela laisse rêveur quant aux possibilités d’expression de tous ceux qu’on ne consulte jamais ! C’est, seulement en Floride, le nombre de gens réclamant que la vente de l’ivoire soit interdite dans l’Etat, pour ainsi tenter de sauver ce qui reste des éléphants et des rhinocéros par le monde. Bon raisonnement : si la vente est interdite, le trafic des braconniers se trouve gêné, ralenti, peut-être même arrêté faute d’appât en dollars. Ce serait mieux, à mon avis, que cette curieuse initiative de brûler l’ivoire confisqué aux braconniers africains ou récolté dans les grandes campagnes destinées à prouver que l’ivoire ne se vend plus… La mise au ban de cette malheureuse denrée me paraît plus efficace si on lui refuse la clientèle jusqu’à présent innocente des bijoutiers ou des sculpteurs. Le problème d’ailleurs n’est pas totalement simple : j’ai acquis il y a plusieurs années auprès d’une association caritative de grande envergure un magnifique collier, presque un pectoral, d’os de chèvres dont l’élevage et le travail artisanal permettent de survivre à une famille du Népal : hélas ! il est si semblable à l’ivoire que j’ai eu honte qu’on me fasse honte de porter de l’ivoire en toute impudence ! Il est rangé dans son tiroir, doublement inutile et mis à l’index, je le regarde de temps à autre avec nostalgie. Pas toujours aisé de faire pour le mieux…