Par lucette desvignes
On a un peu tendance à faire remonter à Balzac la recréation des atmosphères consternantes qui s’accrochent au simple fait qu’un héritage accompagne un décès. Penser (après l’avoir espéré) ou découvrir soudain qu’on est devenu héritier a toute raison de transformer la mentalité. Personne ne peut se prétendre non intéressé par une provende inespérée qui vous échoit sans le moindre effort de votre part, tout simplement parce que vous faisiez partie de la famille du défunt : c’est vraiment la rétribution la plus gratuite qui soit, paf ! vous n’avez rien fait et ça vous tombe dessus (dans les cas du polar noir vous avez peut-être fait quelque chose avant, pour hériter plus vite ou plus sûrement, mais la plupart du temps par ordre de primogéniture la transmission du patrimoine se fait sans problème). Sans problème ? N’allons pas trop vite ! Sans aller jusqu’à la contestation par devant les tribunaux, la déception, l’amertume, l’irritation devant une dévolution mal acceptée peuvent gâcher jusqu’au dernier jour la vie du spolié et, naturellement, celle de l’élu. Mais en admettant même un passage de possessions qui ne soulève pas de protestation, c’est-à-dire même dans les cas les plus manifestement simples et sans remous, le changement de propriétaire du moindre objet va entraîner discussions et aigres palabres, soit que l’attribution se fasse entre descendants différemment traités, soit qu’elle ait été suggérée par tradition orale ou par testament. Las ! je vous le dis, les mentalités changent, vous découvrez des choses, vous êtes stupéfait des intentions qu’on vous prête. Stupéfait peut-être surtout de voir clair, après une longue partie de colin-maillard...
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