Vous savez le raffut que les gens de bonne volonté ont fait autour de la ferme des 1.000 vaches – projet, réactions (du monde rural local et du public), occupation des lieux, actions en tout genre. Finalement, ce sont les produits de laiterie Senoble (je les boycotte depuis que je sais leur nom) qui ont eu la force pour eux, grâce à ce qu’on appelle courtoisement « l’entregent », mais avec un bémol : pas plus de 500 vaches dans cette usine mouroir où on pompe les malheureuses bêtes jusqu’à épuisement (peu importe qu’elles meurent rapidement, on a de quoi les remplacer). Un bémol, oui : un arrêté préfectoral interdisait de dépasser 500 têtes de bétail. Or on a découvert que malgré une apparente docilité l’usine comporte quelque 794 bêtes. D’où rappel du nombre limite de vaches, lourde imposition d’une amende quotidienne (laquelle n’a jamais été payée). Croyez-vous que l’usine va céder ? Que non pas : c’est la préfecture qui cède! Elle cesse de réclamer le paiement de l’amende et elle... accorde l’entassement de 800 bêtes dans les locaux, donc elle régularise et officialise ce mépris arrogant des décisions d’Etat. Quand donc, mais quand donc retrouvera-t-on à tous ces niveaux où les procédés mafieux sont devenus monnaie courante un peu de dignité, d’autorité, de simple courage ? La veulerie rampante a contaminé la vie française comme une gangrène : car il y a ceux qui agissent ignoblement, et puis, en face d’eux, ceux qui voudraient voir le droit et la loi s’appliquer et qui ont tout juste le droit de se taire, puisque c’est des préfectures que viennent les coups de fouet et les coups de jarnac.