On ne peut pas du tout prévoir où « ça » va se passer : dans votre lit ? dans la rue ? dans un accident de la route ou d’avion ? ou, pourquoi pas, après une veille de nouba, trop mangé trop bu ? (On peut tout juste souhaiter que « ça » se passe sans qu’on s’en rendre compte). En revanche, on peut fort bien prévoir comment la chose pourra s’insérer dans les mœurs sociétales. L’homme de l’art funéraire pourra vous suggérer tout ce qui concerne la cérémonie, tarifs et déroulement : avec ou sans prêtre, avec ou sans discours, avec ou sans musique, avec ou sans incinération. Il peut même vous proposer, avec ce tact si frappant de la profession, un supplément d’une ou deux nuits dans une chambre tout confort où vos amis et connaissances pourront venir vous payer leurs respects sans augmenter le désordre dans votre domicile. Vous pourrez ainsi payer votre note et partir tranquille, en sachant ce qu’on va faire de vous. Mais il ne pourra pas vous donner une idée de ce que derrière vous on va pouvoir faire de tout ce dont vous vous entouriez et qu’il faudra débarrasser de votre logis. Vous imaginez : les cadres et leurs photos, les tableaux, les bibelots, les tapis, la vaisselle, les papiers, les disques, les livres… Vous imaginez le volume ? le poids ? le peu de temps qui vous sera imparti pour faire place nette ? Voilà de la matière pour alimenter vos pires cauchemars…