Par lucette desvignes
Plaidoyer pour la flemme vespérale
Quand je vois s’avancer l’heure sur la pendule,
Sans que du même pas s’avançant sur le seuil
De mon cerveau trop las la moindre particule
Puisse avoir terminé sa tâche avec orgueil,
Je me dis : « Mes enfants, il est temps que j’arrête.
Presser un citron vide obtiendra peu de jus. »
Sans me rendre plus loin, à stopper je m’apprête :
La bête n’en peut plus lorsqu’elle n’en peut plus.
Je sais bien que j’aurais bien des choses à dire
Sur les sujets que je m’en vais abandonner,
Mais en vous accordant le droit de me maudire
Je ne vois plus qu’un but : c’est ma chambre à coucher.
Ce sont les fainéants, je le sais, d’habitude,
Qui restent à dormir dans leur cocon douillet.
Reconnaissez au moins avec mansuétude
Que sans être au charbon avant potron-minet
Mes matinées vous sont largement consacrées
A trouver des sujets pour vous intéresser,
A tenter de développer votre pensée :
Croyez-vous que cela se fasse sans m’user ?
C’est pourquoi, mes belins, quand le soir s’achemine
Vers le dodo béni qui me tend ses doux bras
Je cesse de philosopher, oui, mes belines :
Au dodo ! Je le sais : vous ne m’en voudrez pas.
Eclipse Next 2019 - Hébergé par Overblog