LENDEMAIN DE NOËL
J'attends de voir sur mes étranges lucarnes comment dans l'en- semble Noël s'est passé, confinement tranquille et respectueux des gestes barrières ou rébellion ouverte dans les quartiers où les associations clandestines ont décidé de ne pas se laisser contraindre. Chez moi on a respecté les consignes officielles, pas de bisous, port du masque, lavage des mains fréquents avec le petit flacon à spray qui trône en bonne place de manière incitative, mais chez moi nous ne sommes jamais que trois, donc pas de déchirante répartition à faire entre parents invités et parents écartés des fêtes de famille. Et puis les trois sont gens raisonnables et convaincus du danger du virus, donc après les nécessaires et déjà très oubliées semaines de doute, l'incrédulité a fait place à la résignation et à la docilité sur fond de solidarité puisqu'on nous en rebat les oreilles (et cette solidarité contre l'extension de la contamination, ce n'est pas celle qui exige le plus de chacun, me dit ma voisine qui est une sage, ça ne coûte rien, c'est à la portée de tous). Je me demande bien ce que pourra être la teneur des commentaires échangés par les jacasseurs de LCI : peut-être, lassés de raisonner (j'écrirais volontiers résonner) en ne brassant que du vide, souhaitent-ils ardemment sans le montrer qu'il y ait pléthore d'attentats, d'attaques au couteau, de voitures incendiées pour alimenter leur fond de commerce. Mais nous sommes samedi! Les gilets jaunes vont-ils trouver le courage de se montrer?