UN VOTE JUSTIFIE
Ils ont tous dit, à un moment ou à un autre (et ce ILS contient aussi les ELLES : je crois qu'on vient d'inventer un machin hilarant pour dire à la fois ILS et ELLES, ça gagne du temps paraît-il, mais moi j'ai du temps à perdre, je ne recourrai jamais à cet emboîtage bisexué dont personne jamais au grand jamais n'a ressenti le besoin) - donc ils ont tous et toutes à un moment donné dit ou fait quelque chose que l'un ou l'autre des électeurs n'a pas aimé. Soit c'était un coup de mensonge inacceptable et voyant, amené dans le feu de la discussion et pour faire taire l'adversaire à tout prix. Soit c'était, tout aussi inattendu, un grand coup de sincérité qui, toujours dans la discussion, frappait l'auditeur - une position inadmissible à propos des Juifs, ou des musulmans, ou de la police, ou de l'armée, n'importe quoi qui choque parmi tout un magma de propos embrouillés qu'on se jette à la face. de manière mécanique. Ils ou elles ont bien pu, par leurs menées sournoises mal connues, par leurs déviations allant jusqu'à la trahison de leurs principes, faire bien pis : pourtant ce n'est que cette parole inoubliée qui va compter pour le grand choix qu'est le vote. Plusieurs de mes connaissances se sont récriées, sur un nom qu'on leur proposait, avec un ressetiment étonnant ("Ah! non , il - ou elle - a dit l'an dernier une chose inacceptable que je ne lui pardonne pas"...). Chacun est libre, bien sûr, mais pour ma part j'examine davantage de paramètres avant d'enfiler ma tenu d'électeur.