VOTATION
Depuis cinq ans, on nous annonçait que la structure politique de la France était Macron versus Le Pen et qu'on allait nécessairement les retrouver dans l'affrontement final. Il y a avait parfaitement moyen d'imaginer d'autres configurations, en négligeant voire détruisant cette espèce de consensus selon lequel on ne pouvait avoir que ce seul et unique combat de boxe. Troun de l'air, il y en a des autres visions du monde, je vous le dis! Certes les élans anciens étaient brisés, les enthousiasmes éteints , les rêves oubliés. Tout de même réduire les choses à cet inévitable binôme relevait d'une passivité intellectuelle à combattre. C'était salutaire de voir que sous la pression de l'urgence les morceaux dispersés pouvaient se recoller - trop tard, bien sûr, et pas complètement, mais il s'était passé quelque chose."On a perdu, c'est vrai, mais on a failli gagner", constate ma femme de ménage qui ne me cache rien, Certes, mais le binôme s'est reconstitué comme s'il n'y avait pas d'autre voie, et la question du vote prochain se pose de nouveau avec ses mêmes angoisses: "Pas une voix pour Mme Le Pen" : naturellement, mais alors?