Par lucette desvignes
LA CRISE ET L' ANGOISSE
Mes enfants bien-aimés sont venus et déjà repartis. Comme presque à chaque fois, ils sont tombés au milieu d'une phase de crise qui les a immédiatement transformés en infirmiers, se chargeant de tout à ma place, pleins d'attention pour moi, ne me laissant pas faire le moindre geste qui pourrait aggraver ma situation. La crise est venue de l'ajout, à mon régime de cachets et gélules déjà dément, de cortisone qui a chamboulé un équilibre précaire obtenu péniblement par des calculs de plusieurs années ; et cette maudite cortisone est cependant l'ultime recours pour me débarrasser d'une sinusite qui dure sournoisement depuis au moins un mois : il me faut donc passer par ce peak où tout s'exaspère, s"accentue, se complique, et qui donne de moi une image de dégradation difficile à contrer. Je suis au coeur de toute cette tendresse, de ces petits soins... Le pire est qu'une fois au loin ils vont conserver cette image pitoyable et effondrée, alors que, pratiquement comme d'habitude, une fois le peak dépassé, je me retrouve très facilement dans mes rythmes accoutumés, capable de prendre sereinement mes distances avec ces accidents de santé. Je crois que je les supporterais beaucoup plus crânement s'ils ne devaient entraîner ces angoisses que je suis incapable de leur épargner let qui les rongent.
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