Par lucette desvignes
Je vous ai laissés hier, mes belins-belines, en méditation sur ce changement de genre. L’idée ne nous serait certainement pas venue, dans nos formulations de paperasses si traditionnelles, d’y ajouter une variante moderne en rapport direct avec l’évolution des mœurs. Il y a encore des sujets presque tabous par chez nous, même si l’éducation sexuelle a fait de grands progrès, paraît-il, à grand renfort de métaphores ou, voire, d’instruments ad hoc. On s’exprime à demi-mot, comprenne qui pourra (par exemple, avec la Gay Pride – déjà que c’est exprimé en étranger, y en a certainement qui peuvent pas suivre – et en plus quand on la voit débouler sur ses chars on pense plutôt à des manifestations nazies qu’à une parade d’amour, mais il paraît qu’il faut savoir trier le bon grain de l’ivraie, alors trions mes belins-belines), même si les travelos se multiplient au niveau des scénarios de films ou de séries télévisées. C’est dans un film américain, et non frainçais de Fraince, comme disent nos amis canadiens, que j’ai entendu avant-hier un chirurgien se justifier d’une opération de changement de genre qui avait paraît-il mal réussi. Il expliquait (de manière un peu sommaire parce que ce n’était pas un spécialiste, un orfèvre, qui lui présentait la revendication et qu’il voulait faire clair, quoi, compréhensible par n’importe qui) qu’il avait opéré de la manière la plus traditionnelle qui soit : il avait coupé soigneusement tout ce qui dépassait et ensuite, ensuite seulement, il avait creusé là où il fallait. C’est donc ça, un changement de genre! Quand les explications sont claires comme ça, pour un peu on pourrait se charger de la besogne.
Eclipse Next 2019 - Hébergé par Overblog