Par lucette desvignes
Sans doute avez-vous été frappés comme moi, mes belins-belines, par l’absence de sobriété des génériques de films ou même de séries qui nous sont imposés après représentation. Autrefois, dans le cinéma de papa donc avant-guerre, un film durait 1heure20, à la rigueur 1h30 minutes - exception faite pour les « monstres » signalés à son de trompe, aussi bien Les Enfants du Paradis que « Autant en emporte le vent, ou encore Les Misérables (le premier, le seul beau, le seul vrai, le seul fidèle) en quatre ou cinq épisodes pour réussir à tout loger. Vous vous rappelez donc qu’en une heure et demie on avait amplement le temps de présenter une histoire avec tous ses développements psychologiques et sentimentaux, et le générique de fin se contentait de rappeler le nom des acteurs. Il y avait, bien sûr, des tas d’artisans du film qui restaient dans l’ombre. A la rigueur on connaissait le réalisateur, les dialoguistes et les scénaristes, le responsable de la musique, peut-être même les responsables des décors et de la photographie. Mais on n’allait guère au-delà, et c’étaient surtout les accros du cinoche genre ciné-club qui retenaient ces noms : autrement, la mention qui les signalait filait à toute allure sur l’écran pressé d’en finir et c’était tout à fait exceptionnel qu’on vous signalât (oui : signalât) quel coiffeur s’était occupé des cheveux de l’actrice principale et quelle esthéticienne de son maquillage. De nos jours, enfin, ce type de déplorable oubli, d’abominable négligence, est réparé, et amplement, généreusement réparé.
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