25 juillet 2013
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Mea Culpa N° 1420 du 24
juillet : Séparer tutte et quante – Lire à 4
lignes du bas « s’arrache » et non « s »’arrache » - « figurez-vous » et non « figures-vous ».
Mes belins-belines, il me semble devoir constater, malgré que j’en aie, que les fautes se multiplient dans mes blogs ces
derniers temps caniculaires.. Est-ce dû à la perte de la vision ? à l’attention qui se relâche en sachant que l’audience se réduit ? à l’étourderie qui court trois ou quatre lièvres à
la fois, les doigts tapant parfois des textes dont je suis à peine responsable, tandis que ma pensée s’égare sur deux ou trois chemins à découvrir ? ou tout simplement à la chaleur qui fait
fondre les éléments d’habitude en synergie pour la réalisation d’un blog bien conçu ? Vous avez le choix pour me trouver des excuses que je ne me concède pas : quand on peut pas on
souffle pas, telle était la morale de conduite que j’avais apprise dès le cours préparatoire. Une manière comme une autre d’être invité à demeurer à l’intérieur de ses limites. Pas plus haut
que la chaussure, cordonnier… Donc si je m’appliquais ce principe férocement, je plierais bagage, mes agneaux, j’irais au loin cacher ma honte. Peut-être le devrais-je, et certes si cela vous
convenait vous pourriez aider en cessant de me chercher sur vos écrans et claviers. Mais je vais vous avouer une chose (et je sais bien que tous les blogueurs de ma connaissance raisonneraient
comme moi) : ça me ferait trop mal au cœur de vous quitter… Qui sait ce que vous deviendriez bien sans moi ? Allons, on peut être accro à pire, n’est-ce pas ? à bien
pire…
Published by lucette desvignes
24 juillet 2013
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J’ai négligé hier, mes
belins-belines, de papoter à votre profit sur le train du monde ainsi que je le fais d’habitude, avec le doigté et la légèreté que vous me connaissez. C’est en général une activité que je
pratique de tout mon cœur, indignation, admiration, moquerie, pitié e tuttequante (j’accorde par
entêtement au féminin pluriel qui me semble s’imposer). L’actualité ne m’inspire pas toujours, ou alors en termes que je n’oserais répéter ici par
égard pour vos chastes oreilles (on pourrait même, à la limite, m’appréhender avant incarcération pour propos incitant à la rébellion, chacun trouvant son « Indignez-vous ! » dans
son domaine d’activité ou de méditation.). Lorsqu’elle est plus souriante, et que le public se pâme en rose ou bleu, ou s »’arrache les tabloïdes au moment des mariages princiers,
figures-vous que cela ne m’intéresse pas le moins du monde. On m’a dit hier, l’air réjoui : « Alors, c’est né ! Enfin ! ». J’ai dû avoir l’air instruit à répondre :
« Où ça ?Chez qui ? »
Published by lucette desvignes
23 juillet 2013
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Aujourd’hui, vous n’aurez, mes
belins et belines,
Droit qu’à un faible ersatz de
mes divers talents.
Je hais cette chaleur quand elle
est trop câline,
Je voudrais la chasser loin de
moi, carrément.
Mais je vois tant de gens avides
de bronzage,
Tout heureux de rentrer grillés
comme poivrons,
Que j’aurais tort vraiment de
brandir mon grand âge
Pour réclamer
qu’il pût faire simplement bon.
Je ne suis pas la seule à
demander qu’il fasse
Une température où l’on puisse
souffler.
Les ouvriers sur les chantiers
lorsqu’ils se passent,
Tout au long des longs jours, de
boire et de manger,
Préfèreraient pour sûr que leur
jeûne eût pour siège
La saison automnale où les jours
sont plus courts.
Mais où me suis-je
embarquée ? Tiens, j’abrège.
Je tiens à vous retrouver tous
et tous les jours.
Published by lucette desvignes
22 juillet 2013
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Je vous ai fait part samedi, en
termes courtois, de l’incrédulité que mon rationalisme (non nommé d’ailleurs) faisait naître en moi lorsque, tout ému après des mois de dur labeur, un savant paléologue nous présentait les deux
visages – une « bella donna », un Latin de type garanti – qu’il avait modelés à partir de deux crânes en bon état, en se basant sur des principes de mesures, de proportions, de rapports
qui lui paraissaient infaillibles. J’aime carrément mieux ces savants-là que ceux qui tripotent le nucléaire, je vous l’avoue. Mais tout de même ne s’agit-il pas là d’une naïveté inattendue chez
un scientifique ? C’est la méthode qui me laisse pantoise, et le docu d’hier sur Arte n’a fait que renforcer mon scepticisme, lui qui proposait le même genre de traitement (càd la recréation
vivante, colorée, animée) des sauriens du trias qui n’ont laissé… que des empreintes de pas ! Au départ, ne pas savoir s’il s’agit de bipèdes ou de quadrupèdes se tenant debout, s’ils ont des écailles ou des plumes, s’ils nagent ou s’ils volent : ça fait peu solide pour s’embarquer dans l’aventure. Mais nos
savants à qui mieux mieux s’aident internationalement dans le même enthousiasme de reconstitution. On choisit ( ?) comme modèle le varan ou l’iguane, puis on évoque l’émeu (qui a des ailes
et ne s’en sert pas) dès que se pose la question des plumes. Peu à peu ils y croient ! et tous ! Jusqu’à comparer son cri à celui du corbeau, jusqu’à prendre aux écailles de l’iguane sa
couleur verte et sa façon de marcher… Sommet : on confie à deux graphistes le soin de reconstituer un milieu convenant à ces sauriens pour les encadrer de manière logique (le modèle de lieu
étant pris aux alentours de Dubaï, ce qui est parfaitement absurde). Les graphistes nous reconstituent donc une petite scène d’avant le déluge, avec grands et petits sauriens qui se dandinent,
marchant chacun selon son rythme en tenant sa queue comme il le peut… Mes belins-belines, on devrait nous mettre ça dans les programmes comiques remboursés par la Sécu !
Published by lucette desvignes
20 juillet 2013
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Je me demande si, derrière
l’extension et la variété toujours plus grandes, toujours plus performantes, des expériences des scientifiques qui en laboratoire tentent de reconstituer ce que fut la réalité des êtres de
millénaires nous précédant, il ne couvait pas un macabre instinct de curiosité qu’on devine sans limite et sans contrôle. J’avais déjà vu deux ou trois fois ces reconstitutions de visages à
partir de simples crânes : des mesures osseuses, de la forme des orbites ou des mâchoires, de la place des pommettes voire du trou béant
qu’était le nez, il semble facile pour les artistes en visages de déduire quel aspect la physionomie pouvait revêtir du vivant des ossements. J’avais toujours trouvé le travail intéressant mais assez peu crédible – j’y crois davantage lorsqu’il s’agit de Lucy ou de ses contemporains ou assimilés, car alors il s’agit de mettre
en lumière l’évolution de l’espèce humaine en étudiant le prognatisme de la mâchoire, la forme du front , la configurationt des orbites etc. L’application en quelque sorte esthétique de cette
science de la reconstitution des tissus faciaux me laisse sceptique. Hier, redonner vie à des crânes de Pompéiens était certes une entreprise
fascinante, mais comment adhérer totalement à la vérité d’un visage de superbe demoiselle de petite vertu ou de celui d’un homme dans la trentaine
épanouie ? Rien ne nous garantit que, tel un metteur en scène de notre époque, le savant modeleur n’obéit pas à ses propres fantasmes, à ses obsessions enfouies ? Je crois davantage à
la reconstitution d’un squelette de brontosaure à partir de sa clavicule gauche…
Published by lucette desvignes
19 juillet 2013
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Mea Culpa N°1411 (Tapie) : au lieu de « engouement », lire « enjouement ».. Je ne peux
comprendre que je n’en avais rien vu même à deuxième relecture… Pardon !
Combien de tranches de jambon
mangez-vous par an, mes belins-belines, chacun de vous et en vous régalant, dans vos sandwiches ou avec des épinards à la crème ? Avez-vous songé qu’au-delà de l’aspect charcuterie il y
avait le goret ou le cochon à considérer, avec toutes les tortures qu’on lui impose au cours de sa brève existence de misère et toujours dans l’intention de produire plus ? Vous pouvez sans
doute, si vous êtes de bonne volonté, imaginer la séparation brutale d’avec la mère (considérée simplement comme machine à reproduire grâce à d’incessantes gestations imposées dans des conditions
effarantes), l’enfermement derrière des barreaux, la nourriture aux farines animales (il faut bien profiter du fait que le porc est considéré comme omnivore, avec lui tout passe, les déchets de
la maladie de la vache folle comme le reste) , les transferts interminables sans précautions ni attentions les plus élémentaires… oui, tout cela vous pouvez le reconstituer. Mais connaissez-vous
la castration à vif du porcelet de six ou sept jours, arraché à la mère, coincé entre les jambes du célébrant et privé de ses attributs au couteau, sans anesthésie, avant d’être rejeté dans la
troupe des autres martyrs hurlant de douleur pendant plusieurs jours ? Vous voilà informés à présent. Cerise sur le gâteau : la France est le seul pays européen à continuer des
pratiques d’un autre âge, les autres pays y ont renoncé comme à une opération inutile…C’est beau, c’est noble, c’est grand, de conserver et de célébrer les traditions ancestrales.
Published by lucette desvignes
18 juillet 2013
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Très franchement, mes
belins-belines, je regrette que les populations vacancières aient déjà éclairci les rangs de mon audience : pour un peu, je me coucherais moi aussi sur le sable ou sur l’herbe, bien à
l’ombre (pour le sable, il faut bien viser l’heure adéquate) et je me mettrais au ronron collectif, rechargeant ainsi mes batteries épuisées et faisant le plein pour la rentrée. Mais vous me
connaissez déjà assez sans doute pour savoir que je ne lâche jamais un os que je tiens, même s’il ne contient pas de moëlle. Je vais donc continuer la publication de ce blog pour public réduit,
voire peut-être ultra-réduit, mais tant pis. Si je regrette que le nombre d’oreilles dans lesquelles faire tomber ma bonne parole soit si modeste, c’est que je souhaiterais ardemment toucher au
contraire le plus grand nombre avec mes révélations sur le martyre des animaux de ferme. Car il y a bien sûr les grands singes à défendre et protéger, et les éléphants braconnés, et les grands
félins, et les baleines… tous pourchassés par la coupable envie des hommes : envie de leur fourrure ou de leur peau, de leurs défenses, de leur compagnie, de leurs substances aphrodisiaques,
de leur foie. Certes. Mais comment ne pas non plus commencer par balayer devant notre porte, puisque c’est pour nous, autour de nous, à portée de nos regards et de nos décisions, que se multiplie
le martyre des bêtes des fermes et des rues ? Je vous informe : je tiens un os et je ne le lâcherai pas encore. Si vous réprouvez mes exhortations à un peu plus de considération et de
respect pour les animaux nourriciers, abstenez-vous de me lire demain, mes belins-belines, car j’y reviendrai vaillamment.
Published by lucette desvignes
17 juillet 2013
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Ce mot affreux de productivité dont nos politiques ont plein la bouche, auquel tout devrait atteindre en tout domaine
(regardez par exemple les statistiques du bachot : tout baigne chez nous, puisqu’en mélangeant torchons et serviettes les cerveaux malins qui nous commandent là-haut, après règle de trois et
calcul des fractions appropriés, ont constaté un pourcentage de réussites et de mentions flamboyantes aussi inédit que génial) et qui devrait sonner comme synonyme de reprise, de fin de crise, de
croissance - ce mot affreux dont nos affreux se gargarisent a eu sur les animaux de la ferme des conséquences inattendues et désastreuses. Les bêtes
qu’on peut si facilement dominer vont faire les frais de cette folie de produire. Ainsi les vaches vont être amenées à donner jusqu’à 1.000 litres de
lait par an, ce qui est au moins trois fois plus que la normale d’une vie de bonne laitière, et cela au prix de sa déchéance, de sa misère, de son harassement, de son enfermement, des traites
multipliées. Au prix, aussi, de son épuisement rapide, de son vieillissement prématuré : en peu d’années de ce martyre elle n’est plus que carcasse décharnée, tout juste bonne à produire du
bouillon de boeuf en sachets et de la pâtée pour chats, séparée de ses veaux dès leur naissance et contrainte à des gestations répétées. Elle ne vit plus d’ailleurs à la ferme (si on peut appeler
ça vivre) mais dans une « usine à lait », mot officiel qui fait frémir : le projet gigantesque qui se mijote dans la région du Nord se chiffre en hectares et en centaines de
milliers de bêtes… Mes belins-belines, n’y aura-t-il donc pas moyen d’arrêter cette folie ravageuse révoltante ?
………….
Published by lucette desvignes
16 juillet 2013
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Mea Culpa : Panasonic bien français ? Il paraît que cette mention dans mon blog de samedi fait rire tout le
monde…. Au temps pour moi, qui répétais béatement ce qu’on venait de me vanter…
… Naturellement, il doit bien y avoir des propositions pires, avec illustrations à l’appui, dans les catalogues
spécialisés – mais au moins avec eux on sait où on met les pieds : ceux qui les recherchent ont parfaitement le droit de se complaire à cette littérature ( !) et ils savent qu’ils vont y
trouver ce qu’ils désirent, mais les autres ont aussi parfaitement le droit d’être épargnés. J’ai remarqué un truc à pratiquer désormais, pour faire passer directement à la poubelle ces
publications déplacées dans leur clientèle de départ. Au lieu de l’image en trio symbolique (trois sourires bien sûr, trois bonheurs parfaits,
absence totale de problèmes grâce aux marchandises si utilement proposées) du papy, de la mamie et du petit –fils ou de la petite-fille en touchant et incitatif tableau de famille heureuse, vous
remarquerez que, tant sur la couverture que dès le haut des pages suspectes, le garçonnet ou la fillette sont de sortie. L’étreinte du papy et de la mamie revêt une tout autre coloration, la
lueur égrillarde dans l’œil du papy est évidente ; quant à la mamie aux yeux déjà plissés par la jouissance elle s’accroche au cou du papy comme
si les grandes manœuvres étaient imminentes. Si je comprends bien, cette coloration de duo remplaçant le trio familial va jusqu’à s’affirmer dès la couverture (elle le fait du moins sur l’un des
catalogues que je viens de recevoir) : cela va faciliter l’évacuation de la publication pour qui la trouve inopportune ou pire.
Published by lucette desvignes
15 juillet 2013
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Le pire, à mon avis,
c’est-à-dire le plus répugnant du processus, c’est que les mœurs dissolues, leur publication, leur vulgarisation et leur mode, finissent, comme une tache d’huile sournoise et impossible à
limiter, par contacter et en quelque sorte contaminer des individus qui normalement devraient rester sereinement en marge. Pendant des années, les catalogues de santé qui inondent les boîtes aux
lettres des Troisième Age (à partir du moment où le sens du commerce s’est aperçu qu’il y avait là un milieu intéressant à prospecter : sans
contrainte, jouissant de sa retraite, voyageant, découvrant les grands restaurants voire le luxe jusqu’alors non accessibles, bref tâchant de rattraper le temps perdu pendant la vie active) se
sont contentés d’offrir un choix de gadgets allant de la culotte pour incontinence aux produits pour les ongles incarnés, les rhumatismes, l’arthrose – naturellement j’en passe – et c’étaient des
denrées correspondant aux besoins des retraités soucieux de leur forme. Déjà une fois, il y a 3 ou 4 ans, j’avais évacué un catalogue à l’air inoffensif qui entre les Christstollen de Noël et les
chocolats belges proposait, insolitement, deux pages de suggestions érotiques avec outils adéquats. J’avais alors pensé qu’il s’agissait d’une de ces fantaisies de pays européens où les clients
sont sans doute plus délurés que par chez nous. Mais la contagion a gagné, travaillant par en dessous et se révélant soudain avec éclat : deux revues pour le confort des retraités envisagent
ce confort jusque dans des zones interdites, peuplant leurs deux pages XXX d’un choix d’engins, avec batterie, reproduction vraiment
naturaliste, la pudeur ne jouant que sur les appellations : « bâtons-vibreurs », « bâtons-masseurs 4 vitesses »,
« pompe à grossir le volume »…. Je vous en dirais plus si j’avais le temps et la place.
Published by lucette desvignes