Le blog de lucette desvignes

CONSIGNES POUR LA POPULATION

          Monsieur Macron vient de nous donner (et surtout de nous faire transmettre au goutte à goutte par ses fidèles sous-fifres) les consignes pour lesdites fêtes de fin d'année. A part ceux qui, contre vents et marées, ont décidé de changer de crèmerie pour quelques jours (gare les embouteillages dans les gares! je doute que chacun y puisse faire respecter ses 8 mètres carrés, mais ces embouteillages-ci, officiellement tolérés faute d'autre chose, ne sont pas comptabilisés dans les statistiques sanitaires : il vaut mieux, d'ailleurs), la majorité des familles va se retrouver entre soi. Attention! C'est là que devra porter l'attention majuscule : pas de bisous, pas de contacts, les mains lavées, les éternuements dans le coude, les masques tout le temps - c'est même le ministre de l'intérieur ou le premier ministre  (je ne sais plus lequel, ils parlent tous les deux tous les jours, on finit par confondre) - qui nous adjure de les garder jusqu'au coucher, sinon la troisième vague va nous tomber dessus dès le 26 décembre. C'est bien honnête de nous informer de la sorte : quand on découvre l'enjeu, on est davantage d'accord pour se passer des bisous, et c'est même ne pas trop payer pour faire barrière à ce troisième assaut. Et puis heureusement y a les vaccins, et ça c'est une autre histoire.

SCANDALEUSES RUMEURS

          C'est fou ce que les rumeurs et fakenews peuvent faire naître de blâmes injustifiés et démolir de réputations qui devraient être inattaquables. Cette Lapalissade reflète la situation de notre pays en pleine crise, où la scission entre les privilégiés et les misérables (ah! ce cher Raffarin et sa France d'en bas! quel doigté dans la formulation!) se diversifie et s'aigrit. Il n'y a rien d'aussi dangereux que de prendre ces rumeurs pour la vérité : par exemple, l'un des restaurateurs descendus dans la rue pour crier la mise à mort de son commerce a, paraît-il, révélé que les bars et restau de l'Assemblée ne connaissent ni le chômage ni la fermeture. Est-il possible de croire pareille chose? dans un pays où règne la stricte égalité entre tous les citoyens? Comment peut-on imaginer que M.Macron, qui n'a que le terme d'égalité à la bouche, laisserait se produire une ignominie pareille? Moi je suis persuadée qu'on ne l'a pas mis au courant de tout ce qui se passe de mal chez nous, c'est dans son dos que ces honteux passe-droit se pratiquent. Devrait-on donc se croire arrivé au dernier niveau de l'infamie, pour l'instant d'après découvrir qu'il y a encore d'autres degrés pour nous consterner davantage? Oh non non non, je ne veux pas croire pareils racontars qui n'ont pour but que de jeter la pierre à l'honnêteté du gouvernement. Laissez dire : ce sont des malintentionnés qui font circuler ces rumeurs mauvaises, ce sont des malfaisants comme dirait André Pousse, laissez dire, laissez donc dire.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             

NOËL A LA PAGE

          On peut s'attendre à ce que Noël cette année ait une coloration  inhabituelle. Non qu'à 20h on doive se sentir contraint à dîner trop en avance (de toute façon il faudrait attendre minuit, et de fait comment vont donc s'en tirer les stricts tenants de la tradition millénaire des cortèges à lanternes dans la neige?) mais la certitude qu'on sera bouclé intra muros jusqu'au petit matin va sans                   doute peser. Ce couvre-feu va nécessairement réduire le nombre des célébrations en famille, et sans doute aussi réduire le nombre des participants à ces agapes annuelles : si la famille trop nombreuse a dû prévoir deux rencontres (à cause de la distanciation : pas de bisous, laver ses mains, tousser dans son coude ça reste d'actualité - et les 8 m² alors, même si on triche une fois  confinés entre soi?) entre le soir du 24 et le déjeuner du 25 la grand-mère chez qui tout se passe devra calculer ses plats, entrées rôtis desserts de manière judicieuse pour éviter les injustices de la distribution et pour s'éviter l'effondrement sur les 24 heures. Certes il n'y aura personne pour traîner dans les rues, et sûr que les autorités pourront se rengorger d'une nuit sans accident de la circulation. Et justement on peut s'étonner qu'avec tant d'avantages si bien calculés et édictés on ne nous ait pas fait cadeau du même scénario pour le 31 décembre, alors que précisément nous sommes un pays laïc... ou bien? comme disent les Helvètes.

LES VACCINS ET LA PLANETE

          Ne trouvez-vous pas quelque peu étrange qu'après nous avoir fait désirer la venue improbable mais salvatrice d'un vaccin comme le seul moyen de se sortir de la mélasse, on nous annonce tout à coup une pluie de ces éléments de survie? On a ri de Poutine qui brandissait le premier remède découvert, si confiant en son efficacité qu'il l'essayait sur sa fille. Puis on a appris que l'annonce du vaccin Pfizer  avait été retardée de 48 heures pour ne pas en créditer le président à sortir, mais la chose était disponible. Puis un, puis un autre : on dirait qu'il en pleut, avec des inconvénients ou des avantages de mise en pratique qui entraînent d'énormes coûts en matériel frigorifique spécial. Les moins 90 ou les moins 60 de conservation ont beau lutter entre eux, il va sans doute y avoir un scandale, à la commande, à la livraison, à la distribution peu importe : on peut s'attendre à un petit scandale à la française, comme il y en a eu et comme il y en a à chaque occasion où le peuple a besoin de soins collectifs gratuits. Même sur ce terrain essentiel il y a du rétropédalage : les contrôles sont certainement faits trop vite pour être déterminants ou fiables. Et pourquoi d'autres vaccins ne surgiraient-ils pas dans nos propres laboratoires? Nous sommes souvent à la traîne, mais nous avançons quand même, non? Il serait sans doute sage d'attendre que soit servie cette marée planétaire de pays dont les têtes pensantes sont prévoyantes au-delà des limites permises.

SANTONS NOÊL

          J'ai dû me passer de ce que j'appelle la colonne de mon PC (ça jouit d'un nom officiel infiniment plus sérieux que j'ai déjà oublié) pour cause de shampoing et visite médicale à effectuer en deux ou trois jours. Donc,  trois ou quatre jours d'absence à porter à mon débit - mais je crois que vous avez l'habitude à présent de ces disparitions de mon blog qui ressembleraient volontiers à des sautes d'humeur mais qui ne sont qu'accidents de fonctionnement, qu'ils soient dus à ses faiblesses ou aux miennes. On se retrouve donc sans grand délai, et sans grande urgence de nouvelles,  avec le confinement, les morts du covid, la réouverture des petits commerces, la docilité enfin largement pratiquée par la population aux mesures barrière (il leur en a fallu du temps, à certains, pour prendre la menace au sérieux et abandonner toute désobéissance aux consignes sous prétexte d'indépendance d'esprit). Rien ne change, même si les vaccins surgis sur le champ de bataille s'affrontent sur un arrière-plan de pré-achat massif au niveau international qui va de toute évidence nous laisser à la traîne (on l'a été pour les masques, on l'a été pour les tests, on l'est pour les possibilités hospitalières, on va l'être pour les vaccins). Il est clair qu'avec un vaccin ou un autre on va finir par tenir le bon bout,  mais d'ici qu'un maximum de gens aient pu être vaccinés il y aura tellement d'incidents voire de scandales qu'on n'est même pas bien sûr d'en sortir pour de bon. Au passage,  notons que le Professeur Raoult a été pour ce Noël à venir modelé en  santon qui se vend à la pelle : je ne doute pas qu'on lui trouve sans problème une place aux côtés de l'âne et du boeuf.