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27 juillet 2020 1 27 /07 /juillet /2020 15:12

PETIT AJOUT

 

          Jamais deux sans trois, dit-on : vous avez déjà deux contributions de ma part, je ne vois pas pourquoi vous n'en auriez pas une troisième, au cas où vous y prendriez goût. Cette troisième intervention n'est qu'une justification de l'apparemment délibéré bégayage des deux premiers textes : en réalité, le tout premier n'a pas été enregistré à temps, le deuxième a donc dû servir de succédané dès cette disparition - et voyez le bon fonctionnement de ma mémoire immédiate puisque j'ai pu retrouver sur-le-champ les grandes lignes de mon  discours premier...Cela me permet de vérifier que j'ai encore toutes mes billes, comme on dit aux USA.(ils me manquent tels que je les ai connus il y a quelques années, mais le changement de climat ne me dit plus rien du tout pour y aller passer quelques semaines...).

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27 juillet 2020 1 27 /07 /juillet /2020 14:39

DECOMPTE DU TEMPS

 

          Au fur et à mesure que les années (voire les semaines) viennent me taper sur l'épaule avec un bon clin d'oeil coquin (et je les remercie avec un beau sourire, sans leur laisser deviner que, je le sais, il n'y a pas tout au fond de ce clin d'oeil la moindre invitation à partager avec moi les quelques bons moments qui peuvent encore être inscrits sur mon calendrier, mais bel et bien une impatience de prédateur qui dans l'ombre fourbit ses armes pour me sauter dessus) - au fil du temps, donc, je prends conscience que je consacre beaucoup plus de cette précieuse denrée aux mille petites tâches concrètes qui constituent mes musts désormais. La préparation de la soupe, le débouchage d'un flacon  de sauce ou d'une boîte de conserve (toujours épique chez moi), l'épluchage des légumes se sont faufilés sur la première ligne de mon agenda. C'est au bout du compte, comme diraient les paysans de mon cher Marivaux, comme s'il s'agissait de réduire la masse des jours qui me sont encore dévolus en mettant en avant leur importunité. Je proteste avec vigueur (ou ce qu'il en reste) contre cet étiquetage d'inopportunité  : n'est-ce donc pas tout ce qui m'appartient encore et dont je puis encore jouir tout en fonçant dans le mur? L'ennemi ne se montre pas, mais je sais fort bien  qu'il se prépare à me jouer le coin du bois. Et qu'est-ce que je pourrais bien faire, dites-moi, moi pauvrette, pour l'empêcher de me jouer le coin du bois dès qu'il aura fait son choix de la date?

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27 juillet 2020 1 27 /07 /juillet /2020 13:02

UN SAIN EMPLOI DU TEMPS

 

          Au fur et à mesure que les années (voire les semaines) viennent me taper sur l'épaule avec un clin d'oeil coquin (je les en remercie par un beau sourire mais je ne leur laisse pas deviner que tout au fond de leur cordialité je sais qu'il n'y a pas d'invitation à partager avec moi les quelques bons moments encore possibles inscrits sur l'agenda, mais bel et bien la lueur du prédateur  peaufinant ses techniques pour fondre sur moi) - au fil du temps, donc, j'ai pris conscience que je consacre beaucoup plus de cette précieuse denrée à ces mille petites tâches concrètes qui sont totalement dénuées d'intérêt. La préparation de la soupe, le débouchage d'un flacon de sauce ou d'une boîte de conserve (toujours épique, chez moi), l'épluchage des légumes se sont faufilés au premier rang de la liste de mes musts; et au bout du compte, comme diraient les paysans de mon cher Marivaux, c'est comme s'il s'agissait de diminuer à tout pris des réserves encore utilisables mais devenues inopportunes. Je proteste avec vivacité (du moins, ce qu'il m'en reste) contre cet étiquetage d'importunité éventuellement attribué à ma provision de temps : c'est bien la seule chose que je détienne encore sans que nul ne puisse y toucher. Je sais bien que dans l'ombre se préparent les raffinements du coin du bois : dites-moi pourtant ce que je pourrais faire moi pauvrette pour empêcher le coin du bois de m'être imposé d'un jour à l'autre?

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25 juillet 2020 6 25 /07 /juillet /2020 11:43

LE PRO ET LE CONTRA

 

          LCI semble disposer, pour redistribution entre les divers plateaux qui font fonction de salons où l'on cause (et on en dit, des choses, pour ne rien dire! et on a l'air de s'empoigner alors qu'on pense la même chose que l'autre, c'est-à-dire rien!) d'une véritable réserve (au sens militaire du terme) de sommités médicales qui viennent doctement échanger leurs avis et discuter leur opinion. Pour le masque, contre le masque, pour le test, contre le test... Le citoyen Lambda écoute avec révérence (au début surtout, car devant la réalité des faits la révérence s'use vite) et dans l'ensemble, conscient d'une situation de catastrophe à laquelle nul ne peut rien, il obéit aux consignes : confinement, lavage de mains, deux mètres d'écart (entre chaque personne, dirait la presse qui devrait servir de modèle pour l'expression du beau langage et qui n'en a cure), sans grande foi mais avec résignation. Et surtout, parce que le citoyen Lambda voudrait que tout allât pour le mieux, il pense qu'un masque protège d'abord les autres, de même que les mains impeccablement désinfectées ou l'absence d'effusions, donc il fait ce qu'il faut faire, il sait que ce faisant il ôte au virus l'occasion de se multiplier, il se confine pour réduire les contacts même si cela le prive de petites joies hebdomadaires avec les copains. Mais une branche de sa famille qui n'a pas son  sens civique, les cousins Lambda Prime, se moque ouvertement de sa prudence, jette le froc aux orties et s'en va danser dans la prairie pour protester contre les contraintes offertes à défaut d'autre chose. Il sait, lui, combien ils sont coupables : ce n'est pas maintenant qu'il peut les raisonner, attendons voir la fin  du chaos pour rendre les comptes.

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24 juillet 2020 5 24 /07 /juillet /2020 11:29

ATTENTE DES TESTS

 

          Je n'ai jamais suivi à la lettre les détails des processus des parades contre le Covid-19, envisagées chacune à son niveau dans le déroulement de la maladie avec tous ses symptômes, paliers, singularités et déviances. Je pensais donc que le test sous la forme duquel on était arrivé maintenant n'attendrait que quarante-huit heures pour donner ses résultats, si imprécis encore qu'ils puissent être quand on y regardait de près. Or le fils de ma voisine, coincé dimanche dernier avec tous les symptômes en bouquet et testé immédiatement, ne sait toujours pas s'il est atteint ou non, donc s'il est blindé ou non, donc s'il est contagieux ou non. Le bruit court, pour expliquer cette carence d'explication, qu'on n'est pas sûr des résultats la plupart du temps et "qu'on envoie le test à Lyon pour confirmer"'  (Lyon aurait-il alors besoin du contrôle de Bichat ou de la Salpêtrière?). L'ennui supplémentaire est que le gamin a joué samedi dernier avec trois autres gamins eux aussi affichant les mêmes symptômes : d'ici à constituer un gentil petit cluster au sein de leur résidence commune, il n'y a guère qu'un petit pas à franchir. Croisons les doigts pour que le test se prononce enfin et apaise toutes les craintes : les coeurs se mettent à battre plus vite depuis quelques jours dans mon secteur.

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23 juillet 2020 4 23 /07 /juillet /2020 12:19

UNE LECTURE

 

          Je viens de terminer un petit livre qui a eu en son temps beaucoup de succès, mais je ne donnerai pas ici son titre pour ne pas nuire à son auteur (dont d'ailleurs la réputation, solide officiellement à juste titre, se moquerait fort de la portée de ma critique). Dès qu'apparaît un personnage, on nous dit tout de lui: taille, âge, poids, tenue, couleurs de la veste ou des chaussures. Dès qu'on ouvre une porte, on nous précise le plan de la maison. Dès qu'on entre dans une pièce, on nous détaille son style, son allure, son décor, l'état de ses sièges. Et je ne vous dis rien du parcours du fuitard, couloir vestibule cagibi placard à balais porte dérobée : pas un détail ne vous est caché. Pour autant, vous aimeriez davantage avoir ces renseignements sur l'intrigue, qui passe d'un bar enfumé à une maison de campagne déserte, alors qu'un dialogue strictement reproduit (les séquences alternées faisant se succéder des flics, des faux flics,  des durs avec "des glabres" à leur botte) n'apporte aucune lumière sur le scénario : on se poursuit là-dedans et à plusieurs reprises, mais qui poursuit qui? that's the question. Pour conclure, je découvre que Fred s'enfuit avec la belle alors que je croyais que c'était George qui l'avait poursuivie et gagnée.

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22 juillet 2020 3 22 /07 /juillet /2020 10:17

LE VIRUS ATTAQUE

 

          Depuis tant de mois déjà, on nous a  si régulièrement familiarisés avec l'univers du Covic-19 qu'il en est presque arrivé à faire partie de notre condition citoyenne, au même titre que la Sécurité sociale ou la Déclaration des Droits de l'Homme : l'une et l'autre sont les piliers de notre existence, pas question qu'on puisse ou doive s'en passer, mais on n'a pas forcément contact direct avec elles. Bien sûr, on apprenait que des centaines de soignants de tous niveaux avaient payé leur tribut à la pandémie, on savait même que tel ou tel nom de célébrité politique ou artistique avait été dûment fauché, mais cela vous restait plutôt extérieur : vous aviez votre masque pour sortir, vous évitiez les contacts et les bisous, vous vous laviez les mains dix fois plus souvent que par le passé, vous vous conduisiez honnêtement selon les consignes prescrites et, surtout, selon votre sagesse personnelle qui d'instinct s'indignait de toute désinvolture étourdie et de toute indiscipline pleine de forfanterie. Moyennant quoi nulle menace ne se faisait personnelle : vous aviez votre petit secteur fortifié, l'activité se déployait au-delà de vos douves,  votre petit château fort vous protégeait de ses murailles, bref rien de plus efficace que de se tenir à l'écart... Sans garantie cependant : voilà que le virus frappe soudain tout près de vous,  le fils de la voisine,  il faut couper les liens, refuser les contacts, faire l'ours au fond de sa tanière. Voir venir et se terrer : on verra bien quand l'horizon s'éclaircira. Mais la menace est à votre porte. Vous commencez à vous demander si vous n'êtes pas l'un des premiers noms figurant sur la liste du Grand Collimateur aveugle.

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21 juillet 2020 2 21 /07 /juillet /2020 10:05

RICHARD III DE NOUVEAU

 

          Depuis qu'Al Pacino a fait porter sur le personnage de Richard III son décorticage subtil, sa vision passionnée, son intuition de la structure linéaire, je ne laisse jamais passer la moindre manifestation d'intérêt d'un metteur en scène ou d'un autre pour le sujet. Le Richard III allemand qui vient de nous être asséné pourra sans doute alimenter les commentaires pendant longtemps. Qu'on veuille nous présenter ce prince bossu et rempli de haine comme l'incarnation du mal , de la fourberie et de la cruauté : rien de plus normal, et même de plus basique. Toutefois était-il bien nécessaire, pour montrer qu'on avait percé sa vilenie jusqu'à l'extrême, de le faire claudiquer tout nu, en exhibant fièrement ses bijoux de famille? (son frère aussi, le duc de Clarence qu'il va massacrer, mourra sans vêtements en exposant ses médailles, sans, me semble-t-il, qu'on y gagne). Pour ne m'en tenir qu'au personnage du roi assassin tous azimuts, cette nudité rehaussée de divers instruments inattendus et sinistres (courroies, corset,  minerve) ponctue pesamment le récit par ses effrayantes gambades auprès des deux reines ou des membres de la cour en complet veston, tous figurants escamotés qui n'ont,  tels des marionnettes, pas le temps de la moindre évolution sentimentale ou psychologique. Le couronnement de l'ignominie arrive lorsqu'il semble qu'une prise de conscience tente de se faire jour dans toute cette horreur ; là encore, avait-on besoin de voir le roi s'empiffrer de fromage blanc, de le déglutir puis de s'en barbouiller soigneusement jusqu'aux cheveux, avant d'en barbouiller ses proches? Mais j'ai aimé voir le cadavre du roi pendu par un pied, tel un boeuf écartelé à l'abattoir. Les applaudissements finaux rendaient probablement surtout hommage aux performances acrobatiques et gymniques des acteurs, j'ai mal perçu une véritable étude de l'amour du crime.

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20 juillet 2020 1 20 /07 /juillet /2020 09:36

UNE MODE NORDIQUE

 

          Je vais ce soir en avoir fini avec cet interminable feuilleton intitulé "The Killing". Je m'y  étais fourvoyée parce que je croyais qu'il ne livrait que deux épisodes à la fois : dès le départ, il avait fallu se coltiner quatre épisodes, c'était vraiment indigeste, mais l'action policière une fois lancée on a envie d'aller jusqu'au bout. Je pense d'ailleurs que je sais ce qui va se passer ce soir : on nous a suffisamment balladés sur de fausses pistes et leurs adhérences pour nous reconcentrer sur les deux individus louches, lycéens équivoques trop peu souvent présents pour ne pas être coupables. Cela fera donc une vingtaine d'épisodes autour du meurtre d'une lycéenne ayant par ailleurs d'autres activités plus ou moins connues des proches : à mon avis, c'est un peu beaucoup pour des scénarios dont le modèle est familier. Les acteurs sont persuasifs dans leur rôle propre, un peu trop distribués par séquences à peu près égales qui donnent facilement l'impression que l'action ne bouge pas. Enfin j'aurai tenu jusqu'au bout : ce que je n'ai pas toujours fait dès qu'il s'agissait de ces intrigues policières de la Baltique, romans énormes ou films sinistres (toujours de la boue et du brouillard, jamais un rayon de soleil - on n'est pas tenté d'aller par là-bas passer ses vacances et les agences de tourisme seraient habilitées à protester). .La mode en a duré pas mal de temps - sans vraiment apporter grand-chose au genre. J'espère que "The Killing" constituera le point final à cette pesante phase policière nordique : sauf erreur ou omission ce sera en tout cas mon point final personnel.

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18 juillet 2020 6 18 /07 /juillet /2020 11:08

UN VITAL PRIVILEGE

 

          Voilà! On vient de me livrer les fruits et légumes qui vont assurer les menus de ma semaine, j'ai toutes sortes de pains tranchés pour varier les goûts des tartines à toute heure du jour ou de la nuit  (après trois films, donc aux alentours d "une heure et demie, ce n'est pas rare qu'un petit cassegraine s'inscrive au programme), l'odeur d'un gros bouquet de persil haché tonifie l'atmosphère de la cuisine, les conserves selon mon coeur garnissent mes étagères, salsifis maïs doux coeurs d'artichauts coeurs de bambous coeurs de palmiers minuscules épis de maïs au vinaigre olives grecques dénoyautées confites. " Tu pourrais soutenir un siège!" disait ma mère, vaguement épouvantée de ces réserves qu'elle ne pratiquait pas. Si je la cite, c'est que ce souci de garnir mes étagères remonte à loin, - dès mes premiers soucis de ménagère, hérités de la pénurie de l'Occupation (j'avais faim le soir, je pleurais dans mon lit) et des années de dèche (lentilles et crêpes à la margarine de nos débuts de couple)... Oui, j'aime savoir que j'ai tout un choix de choses à la disposition de mon appétit, et les livraisons de fin de semaine consolident le moral. Mais je dois dire que pas une fois je ne ressens cette satisfaction de savoir les lendemains assurés sans penser aux mères de familles qui, n'importe où dans ce monde mal fait, n'ont que misère à apporter aux bouches affamées qui les assiègent : rien de tel que cette pensée pour vous faire percevoir et apprécier en profondeur votre statut de privilégiée par le sort aveugle.

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