21 décembre 2022
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PAN SUR LE BEC!
C'est plutôt penaude, mes belins-belines, que je me présente à vous aujourd'hui, au cours de cet itinéraire à cloche-pied dont vous avez bien dû prendre l'habitude puisque j'ai perdu ma régularité quotidienne (non par désintérêt de vous ni de votre attente de mes bons conseils, bien entendu, mais parce que l'inspiration me manque par-ci par-là ou que je suis trop emmaillotée dans un déplaisant contexte médical, mauvaise santé ou rendez-vous de toubibs à presque en perdre la raison). Oui, pas vraiment en chemise et la corde au cou (j'ai commis plus grave, croyez-moi) mais tout de même bien basse d'oreille et la queue entre les pattes. Je me préparais à vous entretenir sur la confusion faite entre les verbes du 2ème groupe en -IR et ceux du 3ème groupe en -TIR, d'où, sans problème à l'infinitif (grandir, se départir) , on arrivait au participe présent (grandissant, se départissant - c'est là l'horreur!). Mes agneaux j'ai dû naguère. militer auprès de vous en faisant de ce malheureux SE DEPARTIR un verbe du 2ème groupe alors qu'avec tous les verbes en -TIR il est du 3ème et se conjugue comme PARTIR - donc SE DEPARTANT, on dit même JE ME DEPARS.).. Or j'avoue que j'ai défendu ce devenu odieux SE DEPARTISSANT... Mais voyez avec quelle mansuétude Bescherelle pardonne "aux auteurs fautifs" : "On peut regretter que de bons auteurs, sous l'influence sans doute de Répartir, écrivent SE DEPARTISSANT "... De bons auteurs, vous entendez? Je redresse la tête. n
Published by lucette desvignes
21 décembre 2022
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PAN SUR LE BEC!
C'est plutôt penaude, mes belins-belines, que je me présente à vous aujourd'hui, au cours de cet itinéraire à cloche-pied dont vous avez bien dû prendre l'habitude puisque j'ai perdu ma régularité quotidienne (non par désintérêt de vous ni de votre attente de mes bons conseils, bien entendu, mais parce que l'inspiration me manque par-ci par-là ou que je suis trop emmaillotée dans un déplaisant contexte médical, mauvaise santé ou rendez-vous de toubibs à presque en perdre la raison). Oui, pas vraiment en chemise et la corde au cou (j'ai commis plus grave, croyez-moi) mais tout de même bien basse d'oreille et la queue entre les pattes. Je me préparais à vous entretenir sur la confusion faite entre les verbes du 2ème groupe en -IR et ceux du 3ème groupe en -TIR, d'où, sans problème à l'infinitif (grandir, se départir) , on arrivait au participe présent (grandissant, se départissant - c'est là l'horreur!). Mes agneaux j'ai dû naguère. militer auprès de vous en faisant de ce malheureux SE DEPARTIR un verbe du 2ème groupe alors qu'avec tous les verbes en -TIR il est du 3ème et se conjugue comme PARTIR - donc SE DEPARTANT, on dit même JE ME DEPARS.).. Or j'avoue que j'ai défendu ce devenu odieux SE DEPARTISSANT... Mais voyez avec quelle mansuétude Bescherelle pardonne "aux auteurs fautifs" : "On peut regretter que de bons auteurs, sous l'influence sans doute de Répartir, écrivent SE DEPARTISSANT "... De bons auteurs, vous entendez? Je redresse la tête. n
Published by lucette desvignes
19 décembre 2022
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LES CARITATIVES ET LA COMMUNICATION
Je comprends bien que pour les associations caritatives qui sont légion l'objectif essentiel (du moins du côté de la trésorerie) est de voir affluer l'argent pour pouvoir toujours davantage soigner, soutenir, nourrir etc. Et l'argent afflue normalement en fonction du nombre des donateurs, il convient donc de contacter et de gagner et de retenir le plus de gens sensibles et généreux possible. Personne ne dira le contraire, surtout pas moi. Toutefois, je reste un peu perplexe devant la beauté, la fréquence, presque le luxe des publications de chacune. On dirait que la cueillette de donateurs doive nécessairement s'appuyer sur le côté magazine du bulletin de contact. Les photos sont nombreuses, superbes, les textes répandus sur plusieurs pages, les formats impressionnants - et on en reçoit presque un par semaine (un de chaque espèce), surtout en ce moment où chaque association agite sa sébile en espérant que le voisin est plein aux as et qu'il a un coeur d'or. J'aimerais qu'on me prouve que cette distribution presque extravagante de la feuille imprimée et illustrée est le meilleur moyen de remplir les caisses, et sans doute est-elle efficace pour attendrir les retardataires du portefeuille - mais tout de même... Oui, j'aimerais qu'on me le prouvât (le ât
afin de terminer en beauté).
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17 décembre 2022
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SATISFECIT
N'allez pas vous imaginer que ma vieille peau, celle d'avant tous mes ennuis de physiologie, ait déjà fait mine de craquer aux entournures! Pas du tout! Vous vous rappelez? C'est celle dans laquelle il se trouve que j'ai pu me glisser il y a trois ou quatre semaines, comme on s'enfile dans un T-shirt qu'on a beaucoup aimé, qu'on a dû quitter parce qu'on a changé de morphologie et qu'on retrouve avec étonnement et surtout satisfaction, un beau jour, parce qu'il vous va de nouveau. Ma vieille peau me va comme un gant! Nous nous sommes retrouvées tout par un coup, comme on dit à Chalon en Bourgogne, comme si quelqu'un m'avait habillée de frais (ou plutôt de vieux) pendant mon sommeil. Je n'irai pas jusqu'à tenter les performances physiques dont je me tirais fort bien naguère, même si elles rentraient tout simplement dans le cadre des mouvements de quelqu'un de normal, atteint sans doute par la vieillesse mais tout de même pas par le grand âge comme celui qui est devenu mien. Mais elle tient, cette vieille peau, elle tient! Et avec elle son cortège d'effets secondaires à rebrousse-poil, le sommeil, l'activité, la résistance, l'intérêt pour tout et n'importe quoi, l'esprit d'entreprise... Si vous m'aviez vue hier faisant mes courses (avec quelqu'un, bien sûr, pour pousser mon caddie), je suis sûre que vous ne m'auriez pas reconnue.
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13 décembre 2022
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COUPURES
Après le constat (impossible à garder pour soi) que la pornographie se naturalise sans problème dans la littérature universelle contemporaine, j'ai pu quand même trouver d'autres traits communs à nombre de romans. Sans doute les auteurs n'ont-ils plus le courage ni la force de tenir à bout de bras des phrases aussi longues et compliquées que Proust, qu'ils jugent sans aucun doute ringard et infréquentable : en tout cas, même s'ils pratiquent une longueur d'expression assez téméraire, ils ne vont pas jusqu'au bout de la tension et coupent lorsque le souffle leur manque. La phrase suivante n 'est alors qu'une subordonnée sans verbe principal, lequel vous attendez en vain avant de vous cogner au point final du paragraphe. On se demande pourquoi cette scission : la deuxième moitié a toujours valeur de document nécessaire (selon l'auteur qui ignore, quel qu'il soit, la litote et le dégraissage). Le début de cette deuxième moitié sert à la fois de lien et de prolongement du propos, pour infirmer ou compléter : "Comme si",
" Ou autrement" ," L'expérience jouant là tout son rôle" "...son existence. Un gouffre dont elle était sortie telle un plongeur ..." . Je regrette vivement de ne pouvoir vous citer des coupures de phrases significatives qui rendraient mon propos assez clair pour vous convaincre. Mais restez désormais aux aguets : vous trouverez rapidement des phrases coupées sans grande raison, tout simplement parce qu'elles étaient des phrases trop lourdes pour un maniement facile. Une mode contemporaine, peut-être...
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11 décembre 2022
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RECOLTE INATTENDUE
Cette masse de lectures depuis des années m'a permis de voir s'il existait des tendances, voire des modes (et ne croyez pas que les étrangers ne s'y livrent pas : une mauvaise tournure , un mot soudain répété partout hors de son contexte, se propagent comme une gale). Je m'étonne à chaque fois sans comprendre comment le mécanisme a pu fonctionner d'un pays à un autre avec une pareille immédiateté. En tout cas, la mode devenue essentielle n'a rien à voir avec le style ou le vocabulaire ; elle saute aux yeux sans attendre que le roman vous ait entraîné sur les rives des territoires où les anges hésitent à poser le pied, comme dit si délicatement E.M. Forster. Très souvent, le ton est donné dès les premiers chapitres, voire les premières pages : l'assouvissement sexuel vous est décrit dans les moindres détails, avec la fonction de chaque partie du corps analysée avec une précision pleine de tendresse. Et bien sûr les protagonistes mâles ou femelles n'ont aucune exclusive, et le recours à ce passe-temps est si fréquent que l'auteur a recours aux variantes, le scénario étant parfois si mince ou si ridicule qu'on peut se demander si la publication ne visait pas essentiellement à rivaliser par les mots avec les images des magazines pornos que s'arrachent les messieurs. Et le vocabulaire est libéré de toute entrave : on pourrait - si on en avait le goût évidemment - se constituer un petit lexique de termes découverts à la lecture. J'ai dit plus haut une gale, mais non : c'est une gangrène, imparable et nauséabonde qui s'est installée en profitant de la mon -dialisation et qu'il serait bien illusoire de voir se calmer. (Ensuite on va s'occuper du style, promis juré).
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11 décembre 2022
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RECOLTE INATTENDUE
Cette masse de lectures depuis des années m'a permis de voir s'il existait des tendances, voire des modes (et ne croyez pas que les étrangers ne s'y livrent pas : une mauvaise tournure , un mot soudain répété partout hors de son contexte, se propagent comme une gale). Je m'étonne à chaque fois sans comprendre comment le mécanisme a pu fonctionner d'un pays à un autre avec une pareille immédiateté. En tout cas, la mode devenue essentielle n'a rien à voir avec le style ou le vocabulaire ; elle saute aux yeux sans attendre que le roman vous ait entraîné sur les rives des territoires où les anges hésitent à poser le pied, comme dit si délicatement E.M. Forster. Très souvent, le ton est donné dès les premiers chapitres, voire les premières pages : l'assouvissement sexuel vous est décrit dans les moindres détails, avec la fonction de chaque partie du corps analysée avec une précision pleine de tendresse. Et bien sûr les protagonistes mâles ou femelles n'ont aucune exclusive, et le recours à ce passe-temps est si fréquent que l'auteur a recours aux variantes, le scénario étant parfois si mince ou si ridicule qu'on peut se demander si la publication ne visait pas essentiellement à rivaliser par les mots avec les images des magazines pornos que s'arrachent les messieurs. Et le vocabulaire est libéré de toute entrave : on pourrait - si on en avait le goût évidemment - se constituer un petit lexique de termes découverts à la lecture. J'ai dit plus haut une gale, mais non : c'est une gangrène, imparable et nauséabonde qui s'est installée en profitant de la mondialisation et qu'il serait bien illusoire de voir se calmer. (Ensuite on va s'occuper du style, promis juré).
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11 décembre 2022
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OCCUPATION DU TEMPS
Personne ne s'étonnera d'apprendre que je lis énormément. Que faire d'autre avec tout ce temps casanier? Il y bien la télé comme alternative, mais pour moi ça se situe le soir et c'est du cinéma, à peu près exclusivement... Et depuis que je pratique des horaires un peu spéciaux - deux films par soirée (sans compter les jours où la luminosité ne m'autorise pas à lire aussi longtemps que je le voudrais et où, le roman en train abandonné, j'occupe le temps en piochant dans les programmes de l'après-midi - "Si si mon cher Cousin je vous assure qu'on peut trouver sinon des pépites du moins de quoi se laver les neurones sans trop de douleur"), les étranges lucarnes rivalisent ouvertement avec la lecture. Il n'empêche que la somme de romans dévorés en 24 heures me permet aisément de voir comment les autres écrivent, les grands comme les petits, les polars les étrangers - avec en réserve permanente les trois Proust que j'avais jusqu'à présent négligés et dont je me régale, Sodome et Gomorrhe, La Prisonnière, Le Temps retrouvé...cent pages à la fois, rien que pour l'impression de bonheur quand on reprend le livre après un abandon programmé de quatre ou cinq jours et qu'on plonge dans les délices : cette stratégie originale est mise au point comme la seule qui permette la répétition du plongeon régénérateur, vivifiant comme l'immersion dans une piscine de Contrex. Vous pensez si j'y tiens...Mais ce n'est pas dans Proust que j'ai trouvé ce dont je voudrais vous parler (demain , je vois qu'il se fait tard) et qui me rend perplexe.
Published by lucette desvignes
8 décembre 2022
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OCCUPATION DU TEMPS
Personne ne s'étonnera d'apprendre que je lis énormément. Que faire d'autre avec tout ce temps casanier? Il y bien la télé comme alternative, mais pour moi ça se situe le soir et c'est du cinéma, à peu près exclusivement... Et depuis que je pratique des horaires un peu spéciaux - deux films par soirée (sans compter les jours où la luminosité ne m'autorise pas à lire aussi longtemps que je le voudrais et où, le roman en train abandonné, j'occupe le temps en piochant dans les programmes de l'après-midi - "Si si mon cher Cousin je vous assure qu'on peut trouver sinon des pépites du moins de quoi se laver les neurones sans trop de douleur"), les étranges lucarnes rivalisent ouvertement avec la lecture. Il n'empêche que la somme de romans dévorés en 24 heures me permet aisément de voir comment les autres écrivent, les grands comme les petits, les polars les étrangers - avec en réserve permanente les trois Proust que j'avais jusqu'à présent négligés et dont je me régale, Sodome et Gomorrhe, La Prisonnière, Le Temps retrouvé...cent pages à la fois, rien que pour l'impression de bonheur quand on reprend le livre après un abandon programmé de quatre ou cinq jours et qu'on plonge dans les délices : cette stratégie originale est mise au point comme la seule qui permette la répétition du plongeon régénérateur, vivifiant comme l'immersion dans une piscine de Contrex. Vous pensez si j'y tiens...Mais ce n'est pas dans Proust que j'ai trouvé ce dont je voudrais vous parler (demain , je vois qu'il se fait tard) et qui me rend perplexe.
A PRENDRE COMME CELA VIENT
On a bien dû supporter la succession souvent irritante des journées de chaleur et des journées de grisaille, voire de froid d'autant plus irritant au ressenti qu'il n'était absolument pas attendu. On se montre surpris à chaque fois. "Quelle aubaine que cette luminosité et cette douceur! En plein décembre, vous imaginez! D'habitude que les chrysanthèmes sont traditionnellement occis par le gel pour les Morts, alors qu'on les a dûment installés sur les tombes pour la Toussaint! Les feuilles des arbres ont même à peine commencé à jaunir, c'est pas croyable!" Ou, si les températures se font arctiques :"Mais qui est-ce qui nous a pris pour des ours polaires? Une bise pareillement glacée, ça ne peut nous venir que de Sibérie! Et ce verglas! Et ce brouillard givrant! Qu'au moins il y ait beaucoup de bonne neige sur les pistes!" On finit fort bien par s'y habituer. Alors, dites-moi, pourquoi ne pourrait-on de la même manière s'habituer à la succession brutale des bonnes et des mauvaises nouvelles?
Published by lucette desvignes
3 décembre 2022
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15:00
UN ENTRAINEMENT PARFAITEMENT SAIN
De temps à autre, mes belins-belines trop invisibles, je trouve opportun de me mettre à votre place. Comme lecteurs de blogs, j'entends. Car avec l'irrégularité de mes livraisons de textes, avec leur très variable niveau d'in térêt (je suis la première à en convenir) et leur parfum d'ancien et de démodé (mais halte-là! rien de moisi ni d'avarié, j'y veille!), vous devez bien de temps à autre trouver que l'entreprise tire à la ligne, comme les apprentis journalistes ou les journalistes peu inspirés qui ont trouvé l'art de réduire chaque paragraphe à deux ou trois lignes : ça occupe du terrain même si le contenu en est totalement nul (bon! je lance cette comparaison pour que vous compreniez parfaitement ce que je veux dire, mais j'espère que vous n'avez jamais, non jamais, eu la fâcheuse idée d'établir des jugements sur la longueur de mes paragraphes en les assimilant à la denrée répandue dans les quotidiens ou les magazines de piètre nature - ou si c'est le cas arrangez-vous pour que je ne le sache jamais). Or, mes agneaux, cela me permet de découvrir qu'il y a un gros avantage pour vous à cette fréquence des petites inquiétudes que font peut-être naître en vous mes silences à répétition : vous vous entraînez ainsi à la réaction qui sera l'ultime, le jour où on vous informera que la clé vient d'être mise sous le paillasson.
Published by lucette desvignes