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18 décembre 2014 4 18 /12 /décembre /2014 08:38

         Ne croyez pas, mes  belins-belines, que je découvre seulement aujourd’hui le problème de la violence à l’image, c’est-à-dire dans son insertion au niveau de conscience des enfants et adolescents qui en banalisent l’effet destructeur pour mieux en faire un élément institutionnalisé dans leur quotidien et leurs réactions. C’est seulement que j’en ai l’occasion – ne me dites pas que je n’ai pas eu des belles occasions de vous entretenir, savamment ou subtilement, d’autres choses qui vous ont fait réfléchir, mes délicieux gazouillis se fondant volontiers sur l’actualité des faits ou des modes. Mais précisément la violence, en plus de sa banalisation effarante, sert de thème à toute l’oeuvre d’un réalisateur (Peckinpah, entre autres) ou pose des problèmes pour lesquels le spectateur est bien embarrassé de trouver une solution. Je pense à cette History of Violence de David Cronenberg qui tâche d’aller si au fond des choses. C’est un peu comme dans L’Impasse,  où Al Pacino sorti de prison tient absolument à se tenir à l’écart des anciens contacts mais est ramené malgré lui, par le fait des autres, dans un cycle fatal où il perd la vie. Ici la reconstruction du malfrat a été totale : le père de famille qui enseigne à son fils le « tends l’autre joue » au risque de le désorienter a été horrible autrefois, et lorsque des hommes du passé le cernent enfin sous son nouveau nom et sa nouvelle personnalité, pour se défendre et sauver sa famille il doit retrouver sa mentalité de destructeur et supprimer par la violence tous les éléments de son passé. Le fils, de lui-même et pour sauver son père, participe à ce carnage. La sérénité familiale a volé en éclats, mais les individus physiques ont été épargnés, et si la mère ne voit que le mensonge et la violence dans la vie du père, les enfants constatent qu’il a fallu mettre la défense de leur existence au premier plan : c’est par cette admission de la conduite de leur père qu’ils vont maintenir en place les structures de la famille. Conclusion ambiguë que le spectateur ne peut que partager.

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