Il y a bien longtemps que nous n’avons parlé de ce droit à mourir dans la dignité qu’une telle proportion du public réclame et dont les autorisations officielles – la loi – ne font semblant de reconnaître que pour en détourner l’application (je me rappelle qu’il y a quelques années j’en avais fait tout un sujet continu car le traitement du thème sur la BBC, avec tous ses détails, prises de conscience, reculs, réticences etc. se déroulait dans un feuilleton quotidien aussi attachant que bien documenté : il y avait même l’astucieux recours à une responsabilité collective, l’entourage ami d’un malade désireux d’en finir se partageant ouvertement les gestes ayant assuré le départ dans la sérénité). Rien n’est plus ignoble, à propos de tel ou tel cas médiatisé, que ces affrontements familiaux, la mère contre l’épouse, ou le frère contre la mère, et je trouve cela écoeurant, surtout si l’on ne tient pas compte des desiderata du sujet, ce qui devrait être prépondérant. La sédation, généreusement accordée ces jours par les juges européens de la moralité, va transformer l’entrée dans la mort en trois jours et trois nuits de souffrances très évidentes contre lesquelles on ne peut plus rien, mais qui sont censées ne plus compter puisque la conscience mentale aura disparu. Que de chemin encore à parcourir avant que la solution expérimentée par la Suisse ou les Pays-Bas puisse être pratiquée par qui le désire… C’est comme l’IVG, qu’on n’impose à personne mais qui reste le recours dans les cas où seul le désespoir de la mère est autorisé à juger de la décision à prendre.