Un petit air me trotte par la tête depuis les grandes aurores.
« Oh Hisse, et oh ! Le grand Cordier de là-haut / Nous fasse à tous miséricor-or-or-or-or-or-or-or-de… « Non que j’aie précisément aujourd’hui envie d’aller le voir sous le nez, ce grand Cordier, ni même que j’aie précisément aujourd’hui besoin d’une miséricorde particulière, je n’ai fait ni mieux ni pire que d’habitude, je ne me sens ni plus lourde ni plus légère, peut-être même particulièrement de bonne humeur puisque la fraîcheur d’un matin d’été domine, revenue à des dimensions acceptables et tâchant de faire oublier ses dévergondages tout récents… Curieusement, - et je vous assure que je n’ai rien fait pour : je constate tout à coup, voilà – nous sommes aujourd’hui le soixante-septième anniversaire de la première distribution des prix auxquelles j’aie assisté comme enseignante, menu prof d’anglais modestement perdu au Lycée de Jeunes Filles d’Auxerre dans les derniers rangs du Staff sur l’estrade, en pleine crise de colibacillose et avec l’oral des épreuves du CAEC d’anglais à passer à Paris dans la semaine qui suivait. Et le chœur du Lycée avait chanté cette histoire du Cordier que je découvrais alors et dont l’habileté à filer la métaphore m’avait ravie. Avec ces voix fraîches d’adolescentes dont certaines étaient mes élèves…Souvenirs, souvenirs – tout ce que la mémoire aère de temps à autre, simple histoire de secouer par la fenêtre ses torchons à poussière - tout cela est bon à prendre…Prenons-le.