Lorsque j’ai démarré mon blog – il y a sept ans de cela, m’ont informée courtoisement les gens de l’administration d’over-blog en guise de souhaits d’anniversaire – je ne savais pas trop ce que j’allais pouvoir y faire rentrer. L’un de mes amis et confrères m’avait dit qu’il se servait du sien pour annoncer ses signatures, ses projets, les sorties prochaines de ses nouveaux titres… Je n’avais rien à signaler de spécial à ce moment et de toute façon il me semblait que je devais utiliser ce superbe moyen de communication avec le monde d’une manière régulière, quotidienne peut-être pourquoi pas ? Si l’on recherche le contact avec les autres, qu’au moins ce contact soit aussi vastement établi que possible, pourquoi pas dans la sympathie, la cordialité, l’humour ? Je n’ose pas regarder mes premiers essais – non seulement à cause de leur forme probablement déplorable, mais surtout à cause des maladresses et tâtonnements d’approche, donc d’apostrophe. Il m’a fallu du temps pour imaginer à qui je pouvais faire coucou. Y aurait-il un beau jour jusqu’à vingt personnes pour répondre à mes salutations ? pour paraître intéressées par mes formulations, mes sujets, mes tons ? Le billet d’humeur me semblait une idée à creuser, prestement envoyé à peine rédigé, rédigé à peine l’impression ressentie – émotion, plaisir, légèreté, colère, stupéfaction… Histoire de voir si ces impressions-là peuvent se partager. Et puis peu à peu on se rend compte que c’est une tribune qui vous est offerte – et certes du haut de sa tribune on peut fort bien haranguer des salles totalement vides. Gros risques à courir… qui voudra me suivre, me rester fidèle ? comment puis-je faire partager mes impressions ou mes jugements ? qui ira jusqu’à timidement me faire un ^petit signe, un beau jour où le soleil brillera pour moi de tous ses feux même si la pluie tombe à verse ?... Il y a toute une traversée du désert à affronter, une longue traversée sans balises ni murmure. Et puis, soudain, vous devinez qu’au moins une personne a pris la peine de vous écouter puisqu’elle a même pris la peine de vous faire signe. … Une personne !... Cela suffit pour justifier votre activité, en tout cas cela vous donne un véritable espoir. A ce stade-là vous avez besoin de si peu de chose pour vous sentir tout fier !