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27 janvier 2016 3 27 /01 /janvier /2016 17:29

         Lire Echenoz… Annoncé ainsi, c’est comme un écho des grandes études universitaires : Lire Guillevic, Lire René Char, Lire Pérec…Autrement dit, aller au fond des textes pour en extraire un sens non apparent et pourtant essentiel, lequel a besoin de cette aide érudite pour se montrer en plein jour et, si besoin en est, se faire contredire. Pas question certes que je m’inscrive dans cette lignée, à laquelle j’ai pourtant longtemps appartenu. Avec Echenoz, il s’agit surtout, même pas de peser des œufs de mouche dans des balances en toiles d’araignée, mais de butiner des paillettes de couleurs éclatantes sur des ailes de papillons et, une fois la récolte faite, de souffler dessus pour la faire s’envoler. J’aime ces histoires qui font profession de s’apparenter à du récit d’espionnage (et, certes, c’est bien entre l’inénarrable portrait d’un général des services secrets qui veut redorer son blason et son exil piteux que s’insère toute l’histoire) pour les traiter en subversion délibérée, personnages thèmes agissements motivations. L’aspect sentimental qui traditionnellement accompagne un tel récit est assuré avec un tel cynisme, la peinture des éléments pourris qui ont toujours place dans le genre est exécutée avec une telle distance que l’ensemble y gagne une coloration sui generis aussi reconnaissable qu’inimitable. La subversion s’attaque aussi à la grammaire, au style  C’est surtout cette manière de nous tirer les ficelles sou le nez, d’intervenir à chaque instant dans l’action, d’insérer ses commentaires à des moments tout à fait inopportuns qui est irrésistible. Et que dire de cette Envoyée spéciale qui va se retrouver en Corée du Nord sans comprendre ni ce qu’elle fait, ni ce que font les autres, ni ce qu’elle a à faire ?            

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