V Les réseaux souterrains doivent continuer à être efficaces au royaume des politiciens, mais si performants qu’ils soient ils ne peuvent suffire seuls à une élection présidentielle, chez nous du moins. Il faut donc que chaque candidat se pose et s’expose pour s’imposer. Ainsi, exemple peut-être plus intéressant que les variations dans les sondages ou les infimes différences dans les programmes de la droite lancée dans ses confrontations publiques, le cas Macron. Je n’arrive pas à comprendre qu’on puisse s’enflammer pour ce playboy au regard ambigu, mais il semble bien que cette candidature décalée ait retenu l’attention d’une forte partie de la population. Quelle marionnette infantile, pourtant ! Une première intrusion dans un gouvernement où il prétendait apporter des méthodes inconnues au parti qui l’avait appelé. Ensuite, souplesse d’échine entre « J’fais partie du gouvernement » et « J’suis pas des vôtres », jusqu’à la rupture avec le père ( ce sont là les termes des médias qui ne connaissent de Freud que ses gros titres) : non seulement « J’t’abandonne sur ton barcot pourri », mais même, en allant chez un parrain qui n’est pas encore sorti du Moyen Age, « J’suis pas socialiste, je l’jure » - proclamation opportuniste de guerre ou d’autonomie, au choix. Puis quelques petits pas de danse en solo, pas toujours réussis mais toujours en vedette – « Ecartez-vous, qu’on puisse bien voir ma prestation nouvelle » - et enfin appel à l’union : « Allons, mes amis PS, comment oublier les uns et les autres qu’on a si bien rigolé ensemble ? ».Le plus beau, c’est que sa meuf insiste : « 2017 ou rien » - car avec 5 ans de plus il aurait sans doute plus de chances mais elle connaîtrait des difficultés de ravalement de façade insurmontables. Alors, docile, il y va…