IMAGES POOUR LE MONDE
Les commentateurs du 14 juillet à Paris ont mentionné hier à plusieurs reprises le retentissement que ces images de la journée allaient porter sur la planète, permettant aux spectateurs hors hexagone de prendre conscience de la réalité de l'atmosphère dans la capitale. Jusqu'au début de l'après-midi, il y avait de quoi faire naître la jalousie. Cadre magnifique magnifiquement filmé, disposition urbaine unique au monde, défilé par bataillons mieux diversifiés que d'habitude, fascination des gants, des guêtres, des képis ou des shakos traçant au pas cadencé et au cordeau des lignes mouvantes impeccables sans cesse recommencées, et puis les chevaux toujours si exemplaires, et puis les chiens avec leurs médailles...bref, le symbole éclatant que la France aimait son armée et son gouvernement et respirait le bonheur (on avait même eu droit à la présentation des robots innovants dont chaque régiment avait, pour le modernisme indispensable, concocté son modèle selon son génie propre , c'était ridicule mais il faut bien prévoir une phase comique dans les grands événements solennels, autrement on s'ennuierait, non?). Donc, tout baignait (les sifflets de l'accueil n'ayant pas accès à l'image, on n'en tenait pas compte). Mais tout de suite après, c'était le défilé sabbatique des gilets jaunes : assez nombreux pour s'imposer, enveloppés des violences habituelles qu'on peut toujours leur reprocher, en vain - autre vignette du pays! Si les téléspectateurs étrangers ont coupé leur poste de télé sur la dernière image des festivités officielles, il y a fort à parier que leur opinion sur la situation politique de l'hexagone mériterait d'être corrigée s'ils tiennent à avoir une vision exacte de la réalité (surtout s'ils ont contemplé avec attendrissement la proximité affectueuse du président et de M. de Rugy dont la gémellité se donnait tendrement en spectacle).