EVALUATIONS
C'est le directeur du vaccin Moderna soi-même (probablement tout fier d'avoir écapouti un rival au point de l'avoir, à deux reprises et très officiellement, vu traîné dans la poussière avant une poussive remise sur le marché parce qu'il fallait bien écouler les réserves) que j'ai entendu, il y a un jour ou deux, parler de la quatrième vague qui va probablement nous assaillir. En réalité, si j'ai bien compris, ce n'est plus la même bestiole : au cours des mois elle a changé d'allure, de défauts (on ne peut pas appeler ça des qualités quand on désigne sa puissance de contamination, sa durée de nocivité, sa propension à entraîner la mort), elle a transmis le flambeau à une descendance dégénérée, surabondante et capricieuse dont on ne connaît pas encore toutes les foucades et qui ne parle même pas français. Il faudrait un nouveau vaccin pour bien faire, et je pense que Monsieur Moderna y songe déjà sérieusement. En attendant que les choses évoluent dans ces largeurs-là, il pense pour l'immédiat puisqu'il annonce qu'il faudra sans doute envisager une troisième injection - incessamment, et peut-être même avant, comme disait un de nos amis avec autorité. Des professionnels de la santé pessimistes ont d'ailleurs précisé qu'il nous faudra nous habituer à vivre avec la bestiole, qui sera dès lors domestiquée mais toujours agressive, ce qui a résonné comme une calamité de dimension biblique. Pourtant, n'avons-nous pas appris à vivre avec la grippe en bonne intelligence?