OCCUPATION DU TEMPS
Personne ne s'étonnera d'apprendre que je lis énormément. Que faire d'autre avec tout ce temps casanier? Il y bien la télé comme alternative, mais pour moi ça se situe le soir et c'est du cinéma, à peu près exclusivement... Et depuis que je pratique des horaires un peu spéciaux - deux films par soirée (sans compter les jours où la luminosité ne m'autorise pas à lire aussi longtemps que je le voudrais et où, le roman en train abandonné, j'occupe le temps en piochant dans les programmes de l'après-midi - "Si si mon cher Cousin je vous assure qu'on peut trouver sinon des pépites du moins de quoi se laver les neurones sans trop de douleur"), les étranges lucarnes rivalisent ouvertement avec la lecture. Il n'empêche que la somme de romans dévorés en 24 heures me permet aisément de voir comment les autres écrivent, les grands comme les petits, les polars les étrangers - avec en réserve permanente les trois Proust que j'avais jusqu'à présent négligés et dont je me régale, Sodome et Gomorrhe, La Prisonnière, Le Temps retrouvé...cent pages à la fois, rien que pour l'impression de bonheur quand on reprend le livre après un abandon programmé de quatre ou cinq jours et qu'on plonge dans les délices : cette stratégie originale est mise au point comme la seule qui permette la répétition du plongeon régénérateur, vivifiant comme l'immersion dans une piscine de Contrex. Vous pensez si j'y tiens...Mais ce n'est pas dans Proust que j'ai trouvé ce dont je voudrais vous parler (demain , je vois qu'il se fait tard) et qui me rend perplexe.