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18 janvier 2009 7 18 /01 /janvier /2009 08:40
Les gestes de mise en place me deviennent familiers, presque automatiques. Ce n'est plus leur dysfonctionnement que je redoute désormais, bien qu'on ne soit jamais, surtout moi avec mes compétences limitées, à l'abri d'un aléa voire d'un pépin. Mais tout de même il reste ce pari de pondre tous les jours - dimanches et fêtes compris - du matériau utile. Utile à quoi, on se demande... Eh bien non, j'ai quelques échos selon lesquels mes propos font réfléchir - c'est donc être fort utile dans les temps que nous vivons, où précisément sur les ondes (je mets dans le même tas tout ce qui n'est pas manuel : je reconnais que c'est d'un cynisme qui autorise tous les amalgames, mais puisque c'est la méthode des médias, pourquoi n'y aurais-je pas droit?) lesdits médias sur les ailes d'un beau zèle croient rejoindre le sentiment des foules en soufflant dans le sens du gouvernement. Ainsi la petite Juive dont le père est mort en camp de concentration (elle n'est donc plus gamine, mais "petite" traduit mon affection) et la mère en est revenue à moitié folle   a réussi à faire savoir par son intervention  à tous les spectateurs rassemblés pour son spectacle qu'Arthur était sioniste : d'où bien sûr protestations, non pas tant du bonhomme lui-même qui adoptait surtout l'allure pleurnicharde et Forces de l'ordre protégez-moi, mais des spectateurs qui savaient bien pourquoi ils étaient venus à ce show; et cependant - c'était le but de l'entreprise d'interruption du spectacle -- découverte par les autres qu'ils cautionnaient un sioniste, d'où indignation, regrets, protestations d'innocence... Du joli travail, c'était. Eh bien les médias racontent qu'il s'agit d'une manifestation antisémite... Où donc ont-ils appris leur métier, les journalistes d'aujourd'hui, et quelles bottes s'appliquent-ils à lécher? Ce n'était pas du tout le topique prévu pour ce jour, mais l'information reçue au moment de pondre m'a interpellée,  comme on dit si intelligemment de nos jours.
Naturellement, au chapitre littérature, la place allouée pour mes élucubrations s'est vu restreindre un tantinet. J'ai du mal à me concentrer sur ce domaine alors que mon coeur saigne dans Gaza où l'extermination programmée arrive à son terme. Il le faut pourtant. Je me sens soudain dans la peau d'un  reporter qui filme une agonie au lieu d'aller d'urgence porter secours au blessé, ou qui photographie la mise à mort d'une gazelle par un carnassier quelconque parce que ça montre qu'il n'a pas eu peur de s'approcher (et les zooms, alors? ne nous racontez pas d'histoires!). Vous le constatez, ce matin je m'en prends volontiers à nos fournisseurs en actualités, qui déforment déjà la vérité par leur position de camera (ils sont tous à Ezrot à photographier que le cadre où trônait la photo des grands-parents le jour de leur mariage avait été détruit par une fusée, à preuve on la montrait, et la famille sanglotait devant l'objectif, oh c'était triste - mais il n'y a presque personne pour montrer l'écrasement des hopitaux, la pulvérisation des écoles, l'empilement des blessés parmi les morts dès lors qu'il faudrait se faufiler dans la bande de Gaza). Je me souviens bien qu'on disait l'Intox pour désigner les nouvelles du temps de Giscard, quel vocable devrait-on inventer aujourd"'hui pour décrire l'ignominie de nos informations?). Je me sens accablée, aussi bien ce matin n'y aura-t-il pas de badinage littéraire ou en tenant lieu. Juste le temps de dire bonsoir à vos chats, j'espère vous retrouver tous demain, mais sait-on jamais?
                                                                                       Lucette Desvignes
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