12 juin 2009
5
12
/06
/juin
/2009
15:47
Les ressources du franglais sont infinies. Voilà le blograng qui fait surface - peut-être d'ailleurs vous est-il déjà
familier depuis des lunes, mais pour moi qui suis toujours en retard d'une guerre c'est tout nouveau. D'imaginer qu'on mesure l'impact de mon blog de manière à lui donner un rang me cause des
sueurs froides. Sur quelle échelle de comparaisons va-t-on m'installer? En quel domaine? Avec quels concurrents? Je vous avoue que ça me glace un peu l'arrière-train. Allons bon, voilà que je me
croyais bien tranquille sur mon blog, n'ayant d'autre souci que de vous intéresser - de temps à autre avec la main forcée, si si je le reconnais - à d'aimables causeries sans prétention ni grande
conséquence, et je découvre qu'on me mesure, qu'on me compte, qu'on me trie. Mais sur quels critères, grands dieux? Il aurait fallu me prévenir à l'avance (pardon pour le pléonasme, il est parfois
bon d'insister), me dire "Attention, un de ces jours vous allez avoir un contrôle, et puis vous savez Big Brother est toujours là à rôder dans les parages, on ne le voit pas mais on le sent qui
passe, une fois passé il fait son rapport, il classe il juge il distribue des blâmes ou des récompenses (beaucoup de blâmes, fort peu de récompenses), est-ce que vraiment on ne vous avait rien dit?
Mais c'est la règle, ma pauvre dame, c'est la règle". Oui, on aurait dû me prévenir. Moi je faisais seulement attention à châtier mon langage, à faire mes concordances de temps, à vérifier la
ponctuation et l'orthographe. A éviter tout ce qui pourrait choquer, pas de politique, pas de diatribe, pas d'impudeur - se tenir à carreau, donc, même qu'après y avoir bien réfléchi je ne sais pas
si je peux laisser l'arrière-train en place (voir plus haut). Vous me direz que c'est le mien, et que normalement je peux en faire ce que je veux. Mais dans ce contexte de surveillance et de
méfiance... Tant pis! je laisse l'arrière-train en place, on verra bien ce qu'ils me feront ou ne me feront pas. De toute façon je sais qu'en cas de blâme public vous vous lèveriez comme un seul
homme, mes belins-belines, pour prendre ma défense et je vous assure que cela m'apaise. Quelle puissance ça vous donne de pouvoir compter sur un public aussi enthousiaste que nombreux! On a beau
dire, l'union ça fait la force, voilà une de ces vérités immuables qui s'affirme ici : dès que j'apprends qu'on m'a à l'oeil, peut-être même qu'on voudra me tenir à distance, je vous appelle - un
coup de blog, et vous intervenez tous ensemble, de Dunkerque à Tamanrasset - Pffui! vous voyez un peu la distance, il va en falloir des auditeurs fidèles pour couvrir cette longueur! Heureusement
que je peux compter sur vous. Quand vous m'aurez donné cette nouvelle preuve de loyauté, je vous raconterai ma journée. Savez-vous que ma photo agrandie et encadrée trône dans la belle salle
d'animation d'une maison de retraite depuis midi (je le sais, moi, j'ai levé le voile en tirant d'un côté - doucement pour ne pas faire tomber le cadre - tandis que le président du comité d'accueil
tirait de l'autre côté, vous pouvez donc me croire sur parole)?
Il y a déjà eu un précédent, mais il est dans une toute petite salle, lui, tandis que moi j'ai la grande belle salle où une bonne cinquantaine de personnes pouvaient tenir à l'aise. Du coup, je jouis comme un pou sur une vieille cravate : je vous le dis en confidence, d'ici à peu on ne pourra plus me tenir. Jusqu'à demain, chats compris.
Lucette DESVIGNES.
Il y a déjà eu un précédent, mais il est dans une toute petite salle, lui, tandis que moi j'ai la grande belle salle où une bonne cinquantaine de personnes pouvaient tenir à l'aise. Du coup, je jouis comme un pou sur une vieille cravate : je vous le dis en confidence, d'ici à peu on ne pourra plus me tenir. Jusqu'à demain, chats compris.
Lucette DESVIGNES.