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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 09:58

 

 

 

Je reviens à ce grand roman américain dont je vous ai parlé il y a deux jours. Je vous ai dit ce qu’était son fil conducteur, son fil de suture – et, croyez en mon expérience du métier, ce n’est pas un élément fichu au petit bonheur la chance, c’est vraiment quelque chose qui évoquerait le fil de soie qui court, avec ses fantaisies et ses dessins récurrents, sous la texture du tissu qu’on voit d’abord C’est ainsi que dans ce groupe de mères ayant perdu un fils au Viet-Nam l’une d’elles, en face de ce phénomène qu’est le funambule entre ses deux tours du Trade Center, croit que son fils disparu est revenu lui faire un clin d’œil exceptionnel – passage poignant qui, de manière inattendue, scelle l’amitié de toutes ces femmes qui souffrent. Ou bien cette mort du prêtre jésuite qui cherche à adoucir le quotidien des prostituées de son quartier sans jamais céder à leurs avances, et que la police après son accident  ramasse comme un tas de linge sale sans comprendre sa quête de pureté. Ou encore cette plongée dans le monde souterrain des taggueurs du métro, contrepoint dangereux des évolutions aériennes du funambule. Il y a toujours quelqu’un d’un groupe ou d’un chapitre qui se relie à quelqu’un d’un autre chapitre, l’ensemble donne une riche substance chorique – chacun donnant sa partie sans compter les harmoniques – à ces tranches de vie taillées dans la diversité humaine new yorkaise. Je le répète, laissez-vous convaincre : c’est très beau.

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