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5 janvier 2015 1 05 /01 /janvier /2015 09:54

 


OP

 

 

C’est en effet d’une vraie campagne qu’il s’agit, menée par les Israëliens de bonne volonté qui ont réfléchi à cette équivalence entre la Shoah et la Nakba. En désaccord total avec la rigueur aveugle des gouvernements divers sous l’influence du Likoud et du sionisme, un nouveau mot est brandi par les Israëliens écoeurés des exactions de leur armée et désireux de remplacer la voix des armes par la pensée et sa parole : Zochrot, en hébreu « se souvenir ». A condition de se remémorer non seulement les horreurs passées de la Shoah, mais encore et surtout vu l’urgence se rappeler ce qu’a été la Nakba pour les Palestiniens, six à huit cent mille expulsés (devenus près de cinq millions en six décennies, répartis dans les camps de fortune au Moyen-Orient pour une précaire survie). De plus en plus, devant les arguments d’un équitable partage du souvenir, on se remémore comment toute une population a été anéantie, et la réflexion fait des progrès dans la conscience israëlienne. Toute une pédagogie de cette justice du souvenir a été mise en place, auprès des citoyens comme dans les écoles, par l’action des bénévoles. Mais les enseignants, qui avaient pris le courant avec enthousiasme, se voient freinés par la crainte des châtiments, car le gouvernement vient d’interdire l’association et son analyse du mot Zochrot : comment pourrait-il tolérer en effet qu’on aille sur place visiter les 400 villages rasés, rechercher les traces enterrées et détruites, retrouver une géographie minutieusement supprimée en même temps que l’histoire dans les manuels scolaires– autrement dit, pourrait-il tolérer qu’on « utilise la mémoire comme une clé du chemin vers la paix » ?

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