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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 09:27

        

 

 

 

Mea Culpa N°1857, 9 février : ligne 1, lire « mes » chats (au lieu de « me ») et ligne6 à partir de la fin, « en vitesse » et non « au vitesse ». Pardon…

 

         Je n’apprécie guère le mélange des genres, j’en ai déjà parlé : ainsi, la toute première fois que j’ai vu Arsenic et vieilles dentelles  (mais c’était il y a bien longtemps, tout au début de ma longue expérience du cinéma) je n’avais pas aimé qu’à cette atmosphère de douce dinguerie vienne se superposer la tonalité Frankenstein du dernier quart du film – oui, il m’a fallu du temps pour m’y habituer et l’apprécier à sa juste valeur). Je n’ai donc guère de raisons d’estimer Douglas Sirk, dont les mélodrames empanachés cherchent à tirer les larmes de situations sentimentales un peu compliquées, un ou deux baignant même dans un pathos insupportable. Toutefois Le Temps d’aimer et le Temps de mourir confié à des comédiens peu attendus  s’impose à l’attention et au respect. Il faut dire aussi que l’origine de ce grand film est le roman d’Eric Maria Remarque, dont la haine et le dégoût de la guerre infusent l’œuvre sur le second conflit mondiale comme A l’Ouest rien de nouveau criait déjà son horreur de la sinistre guerre des tranchées. Je crois que Godard disait qu’il n’avait jamais ressenti la guerre au cinéma avant d’avoir vu ce film tourné en temps de paix. C’est que ce gigantesque, incessant, presque unique décor de ruines bombardées, de quartiers disparus, de pans de murs qui s’écroulent, de survivants qui se cherchent, se conjugue avec l’horreur du front de l’Est au moment de la retraite : partout le désespoir, la conviction que   l’Allemagne est écrasée, la crainte des « taupes » qui continuent à clamer leur foi en la victoire et à dénoncer les sceptiques. A chaque palier de l’émotion se trouve posée la question de la responsabilité du soldat : à quel point doit-il, ou peut-il, passer de l’obéissance aveugle et rigide à une réflexion sur le droit de tuer parce que c’est son devoir ? C’est là le grand et ravageant problème qui secoua  l’après-guerre allemand, et dont le film donne une illustration pleine de gravité et de douleur.  

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