On peut se demander (du moins je me le demande, moi qui n’ai rien d’un politologue praticien) à quoi véritablement auront servi ces primaires du PS, puisque aucun des candidats ne peut espérer représenter un résultat significatif, que leurs différences n’ont fait que rendre bien aléatoire le ralliement de toutes leurs forces après ce petit « pas de sept » en chorégraphie publique, et qu’enfin ce n’était que de la frime vu que d’autres prétendants peaufinent leurs batteries dans l’intervalle (oui, ça doit bien se passer à la peau de chamois, une batterie ?). Le grand bal, c’est pour plus tard, ces répétitions n’ont pas grand sens. Et le froid glacial ne va-t-il pas empêcher bien des gens d’aller voter ? Les équipes de volontaires du zèle seront-elles aussi décidées, aussi entraînées, aussi bien organisées que sous Giscard, par exemple, quand on allait chercher les vieillards pour les escorter dans les bureaux de vote et qu’on faisait même voter les morts ? Peut-être ces pratiques folkloriques ont-elles fini par s’arrêter. Toujours est-il que la fonction même du vote semble avoir pris un coup dans l’aile : ce devoir dont certains se moquaient paraît avoir acquis une certaine force de séduction (de protestation ou d’expression, peu importe : l’essentiel est qu’on s’en serve), mais sera-t-il encore pratiqué quand il devrait l’être pour de bon, pour ces trois fois deux tours d’affilée qui cette année célébreront le printemps ?