STATU QUO
Je disais samedi que l'agitation autour de Steve avait pris le relais des gilets jaunes en conservant leur symbolique place calendaire. J'étais mal renseignée : les gilets jaunes s'activaient aussi en d'autres lieux qu'à Nantes, ici avec nervosité, là plus calmement. Ce complément d'information me permet de rebondir (comme ont pris élégamment l'habitude de dire les commentateurs en chaîne de LCI) sur l'évidence d'un malaise qui se manifestera toutes les fins de semaine avec plus ou moins de violence. C'est institutionnalisé désormais, il faut bien le reconnaître comme une évidence nationale. En théorie, cette collective indignation sabbatique devrait se poursuivre tant que les trompettes du gouvernement s'efforceront de recouvrir le bruit des demandes : pourquoi en effet ne pas se boucher les oreilles lorsque la plèbe s'agite en brandissant ses réclamations, du moment qu'on est décidé à ne rien changer de sa prétendue marche en avant en faisant tonitruer les cuivres de Matignon et de l'Elysée? Cela ne constitue un concert agréable pour personne, surtout pas pour les manifestants qui trépignent de rage plus ou moins rentrée en sachant qu'on ne veut absolument pas les entendre. Quant aux chefs, ils se relaient pauvrement tous les week-ends, parfois même en faisant donner le préfet de police à la casquette trop volumineuse pour son petit crâne : apparitions chétives, discours en langue de bois que personne n'écoute, informations fabriquées, prises de position inacceptables. Oh cela peut durer encore longtemps si rien ne change...
