PENSEES D'AVANT A PROPOS DE L' APRES
Difficile de parler d'héritage avec les héritiers.... Ce serait si simple, pourtant, si on pouvait être sûre que les enfants vont reprendre avec joie et, disons, un certain respect, les choses que vous avez aimées et considérées comme des amies tout au long de votre vie. Si réconfortant aussi d'en discuter... Pour l'essentiel c'est possible. Mais vous avez accumulé, précisément au cours de cette longue vie, trop de choses bien aimées, voire précieuses, pour qu'elles ne posent pas de problème de dévolution. Je pense à mes tapis, à mes vieux meubles, à toutes ces peintures dont mes murs sont couverts. Et tant d'objets anciens dont certains sont, ou pourraient être, des objets de collection... Il faut dire que je trouvais grotesque que mon frère et son épouse inscrivent derrière leurs choses à léguer le nom du beau-frère ou du neveu de leur choix, mais je n'ai jamais trouvé ça macabre. Il semble que les générations plus jeunes, au contraire, s'offusquent d'un manque de réserve ou même de décence, et se sentent froissées, comme si on pouvait les suspecter d'avoir des visions calculatrices ou, pourquoi pas? d'impatience, sur ce qui doit leur revenir depuis toujours et qu'au seuil du départ les géniteurs sont si heureux et si fiers d'avoir à faire glisser entre leurs mains. Il pourrait y avoir une belle sérénité à envisager cette transmission si naturelle... elle viendra peut-être.