SCIENCE ES MELONS
On en apprend tous les jours. J'étais déjà depuis toujours fière de savoir choisir les melons, puisqu'il fallait voir le bout de queue flétri et, le poids à la main suggérant une considérable densité de la chair, humer le parfum précisément sous la queue (tant pis pour les bonnes manières). Trois conditions qui permettaient de faire pour le mieux, mais sans véritable garantie. Le dernier truc qu'on vient de me refiler paraît définitif : les côtes doivent être nettement dessinées et il en faut un minimum de dix. En dessous de dix, laissez le melon à l'étal; à dix et plus (tant plus qu'y en a, tant plus que c'est meilleur, m'a dit mon jardinier), on peut pratiquement y aller à coup sûr. Pour ma part je peux témoigner que depuis fin juin, en pratiquant cette recette je suis régulièrement gagnante. Mon aide ménagère a ce matin même contribué à la diffusion de la bonne parole ; un monsieur lui ayant demandé ce qu'elle comptait s'est tellement réjoui de pouvoir dorénavant abandonner une méfiance que l'expérience toujours malheureuse lui faisait cultiver jusqu'à l'abstinence, jusqu'à la privation, s'est mis à publier à son de trompe sa lumineuse découverte auprès de toutes les clientes rencontrées. Il y aura certainement avant midi des melons laissés pour compte.
