Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 11:34

Le numéro 13 de la revue "Studies on L.D. and French Contemporary Literature" - donc   année 2003, facile à calculer - portait comme titre cet emprunt à l'un des derniers livres de Georges Duhamel . Vous voyez où je veux en venir : c'est la suite logique des derniers entretiens qui touchaient aux bêtes et insectes divers éparpillés ça et là dans mes bouquins. Les critiques universitaires blanchis sous leur armure de chercheurs en écriture et localisant leur quête entre mes nouvelles et mes romans ont eu pour la réalisation de ce numéro l'occasion d'analyser le fond et le tréfonds de mes liens avec ce monde animal et végétal auquel je me sens rattachée de toutes mes fibres. De même que je ne pourrais envisager de vivre sans chats ni jardin ni plantes en nombre dans les trois pièces entre lesquelles je me partage, de même je ne pourrais me passer d'en parler lorsque j'écris. Je ne le fais pas exprès, en accomplissement docile d'un principe de fabrication de l'écriture romanesque qui depuis les grands classiques du XIXème impose la présence de la nature (pratiquement toujours sous l'apparence de "la scène à faire") au moment des paliers important de l'action ou de l'intrigue.  Je ne suis aucune règle, non mais des fois! Je suppose qu'après avoir passé une existence universitaire à tripoter la littérature d'autrui (et, mes belins-belines, vous m'entendez bien, de tout le monde : les grands les très grands les ratés les médiocres les figurant sur les listes d'estime on se demande bien pourquoi, tous je vous dis, tous, et de tous les pays où la civilisation de l'écrit a fini par triompher de la civilisation de l'oral - c'est vous dire si ça remonte à loin) après cette accumulation de strates où l'ennui accompagnait souvent l'enthousiasme de la découverte, vous comprenez que je n'aie plus besoin de principes de directives de règles, ni même de dérogations qui impliqueraient que je m'oppose à une règle. Non, je ne me plie docilement à rien du tout. Il y a en moi un fond de classicisme, de mesure peut-être, qui suffit à donner du poids à ce que j'écris, et tout le reste est littérature...Je peux donc me lancer dans le lyrisme avec un total élan, il reste fondamentalement terrestre, terrien même devrais-je dire (et là je ne peux m'empêcher de penser à Wollef débarquant aux Amériques, puis surtout s'installant en Pennsylvanie, en terrien, heureux du contact avec la terre l'herbe la forêt les collines la rivière, plein d'une rancune tenace contre l'océan, ce lieu des tempêtes et de l'incertitude, de l'infini monotone, de l'instabilité, de l'emprisonnement, de l'impuissance humaine; il y a beaucoup de moi qui est passé dans ces pages, il paraît que cela se sent, m'a-t-on dit à plusieurs reprises). Vous voyez qu'à un détour de chemin près on va retomber sur le biotope. Quand je vous disais qu'on en reparlerait, de celui-là....

       Mais pas aujourd'hui si vous le voulez bien. Je n'ai naturellement pas d'autres chats à fouetter  que     cette apostrophe quotidienne à des auditeurs-lecteurs totalement invisibles donc aléatoires et hypothétiques (vous voyez si j'ai du vocabulaire, hein? prenez-en de la graine, vous qui êtes peut-être là) - ou qui n'êtes pas là , auquel cas ce serait bien le moment de présenter mes civilités à votre chat si y a personne chez vous. A demain si vous n'avez rien de mieux à faire.
                                                                                                                                 Lucette Desvignes

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de lucette desvignes
  • Contact

Recherche

Liens