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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 10:09

             Des débats, des universités d’été, des discussions, des proclamations, des programmes, des face-à-face, des discours, des allocutions ; des consignes, des interviews télévisées… Vous imaginez ce que cela en fait, des mots ! Des phrases, des envolées, des recommandations – le tout en grande partie sorti par où il était entré, à peine à peine laissant quelque trace tant les organes auditifs ont eu de travail : impossible d’enregistrer tout ça ! Depuis des semaines voire des mois c’est le grand festival de l’expression orale. Tous les partis s’y sont mis, en profitant du beau temps pour se regrouper pour le week-end dans leurs endroits consacrés par la tradition. Alors vous pensez si les sons de cloches ont été contrastés, semaine après semaine ! Vous n’êtes pas non plus sans avoir remarqué qu’à l’intérieur même des partis les cloches ne sonnent pas dans le même ton : il y a les chefs,  les sous-chefs, les aspirants chefs ou sous-chefs, à droite ou à gauche, l’horizon se trouvant même encombré déjà jusqu’à 2017, tantôt timidement, tantôt avec aplomb, toutes prétentions carrément avouées et, pour un peu, les discours préparatoires déjà préparés, ou bien des dispositions nées des circonstances laissant augurer de possibilités futures  jusqu’alors insoupçonnées. Bref on pourrait citer Hamlet : Words, words, words… Eh bien mes belins-belines, dans ce tourbillon d’envolées qui donnent le tournis, figurez-vous que ce sont les fautes de grammaire qui m’écorchent au passage ! Il faut le faire, non ? J’en ai relevé deux, monstrueuses, offertes sans pudeur hier soir sur le petit écran et répétées sans vergogne : un monsieur qui était non seulement journaliste, mais rédacteur en chef de quelque chose, donc responsable de la rédaction, disait « un espèce de ras-le-bol », « un espèce de déballage »,  « un espèce de mécontentement » en faisant accorder la pauvre espèce avec le masculin des notions qui suivaient, et sans frémir non plus le moins du monde il disait à chaque instant qu’il fallait se rappeler des élections précédentes, se rappeler des tournures que les circonstances avaient prises, se rappeler de ce qui était sorti des urnes. Un vrai discours de politologue – mais qui ne se rappelait plus les règles de base de la langue dans ses utilisations les plus quotidiennes. Je vous le dis, mes agneaux, il n’y a pas que les banques qu’il faudrait soigner, la grammaire en a bien besoin aussi, mais ce n’est jamais d’elle qu’on s’occupe (le monsieur en question aurait probablement dit «  ce n’est jamais d’elle dont on s’occupe »… Wouaouh !).

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