Bon. Je vous ai parlé hier de l’émotion qui vient vous soulever lorsqu’on évoque devant vous des lieux connus de votre enfance, des lieux qui s’associent dans votre mémoire à tout un contexte où vous avez été soit spectateur, soit acteur, toujours modeste et sans éclat, de toute façon. Mais si vous avez poussé les hauts cris en disant « Mais quelle ingrate ! Que fait-elle donc des preneurs de faits, des récolteurs de souvenirs, des mentionneurs des destins de ces lieux à propos desquels elle mouille sa larme ? Sans eux, hein ? que ferait-elle bien ? Où connaîtrait-elle la vérité du fait-divers qui a ravagé ce souvenir précis : les tribunes en bois du stade Garibaldi détruites par un incendie » ? – oui, si vous avez honnêtement réclamé de la considération, de l’estime, de la reconnaissance pour l’informateur en croyant que je l’oubliais, vous vous êtes lourdement trompé(s). Car je voulais lui consacrer une page entière, tout simplement pour lui dire combien j’appréciais de voir grâce à lui mes souvenirs rester toujours dépoussiérés, comme par exemple la disparition malheureuse des corniottes de la Citadelle. C’est justement cela qui me rattache au blog-system, le fait d’avoir sans attendre une réponse comme si j’étais au téléphone avec chacun des bloggueurs qui me suit. Celui qui m’ annonce qu’il vient de s’inscrire et qu’il me suivra chaque jour désormais, celui qui tient à me préciser qu’avant le « déglingueur » officiel de ce grand niais d’alexandrin il y avait depuis le XVIIème des démantibuleurs déjà têtus (mais dont on n’appréciait pas les audaces comme on le fera aux temps hugoliens), celles qui se réjouissent de ma légèreté et de ma fraîcheur, celles qui apprécient la variété de mes sujets et mon humour, récemment tous ceux et celles qui ont aimé se retrouver dans un bain proustien, lequel avait l’air un peu pris à la sauvette…Et puis les longs commentaires, et les courts, et les appréciations toutes simples (D.D. aime, S.A.aime), et les exclamations suivant strictement mes indignations (en particulier au moment DSK)… J’aime vous sentir vivre, et réagir, être contents avec moi… Continuez, mes belins-belines : dès que ce lien-là disparaît, il n’y a plus de blog !
