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8 janvier 2009 4 08 /01 /janvier /2009 09:57
J'aime ce terme d'andante. En allant... c'est presque adagio, à l'aise. Cela voudrait dire que le démarrage est bien accompli, que les incidents de parcours devraient désormais se faire rares, voire rarissimes - mais je n'ose présumer de mes forces, je ne peux compter que sur mon envie d'aller plus loin, andante, adagio. J'ai le sentiment que j'apparais comme ne doutant pas, au milieu de tant d'incertitudes, de l'inspiration : pourtant je vous assure que lorsqu'elle me fuit je ne suis plus qu'une pauvre chose. C'est seulement qu'avec vous j'en suis encore seulement au début de ma journée, il y a donc de petites chances pour que mes réserves mentales et même créatives soient à peu près utilisables.
J'en reviens à cette situation de l'individu - disons du personnage - dans son contexte. Ce n'est pas évident de l'y associer; ce serait bien plus facile au contraire de parler du contexte et puis de l'y installer, c'est ce qu'on faisait autrefois, c'est ce qui se fait encore dans les romans pour grand public . Libre à vous d'y trouver le plaisir de la non complexité; je laisse volontiers tomber toute écriture de ce type-là, je n'y trouve aucun plaisir et j'ai d'autres chats à fouetter (ne croiront ici que je fouette mes chats que ceux qui ne possèdent pas de chats : est-ce que ça se fouette, un chat, allons allons!). C'est précisément cette complexité qui donne tout son prix à l'écriture. Pour le lecteur comme pour l'écrivain, ce qui est   jouissif (ça peut être jouissif dans le raffinement, c'est ce sens-là que je préconise ici) c'est précisément qu'il y ait une telle richesse, une telle possibilité de résonances soit dans un mot soit dans une phrase. Evidemment, cela rend la traduction en une autre langue quasi-impossible, puisque le mot choisi dans la langue 2 pour remplacer - ou rendre? - le mot de la langue 1 ne pourra jamais contenir autant d'arrière-plans, suggérer autant de directions, admettre autant de nuances. Je retiens un petit sourire presque de pitié devant leur naïveté lorsque des confrères m'annoncent qu'on les traduit (ou a traduits, ou va traduire) en une quinzaine de langues. Parbleu! si chaque phrase chez moi comportait comme chez eux un sujet, un verbe, un complément, ce serait fastoche... et on s'y serait attaqué bien au-delà des fans américains ou roumains qui s'y livrent avec délices et dans les affres.Mais le minimalisme et moi cela fait deux entités irréconciliables. A cause, justement, de cet amour que j'ai pour les résonances de profondeur, les arrière-plans opulents, la vie annexe, accessoire, jouxtante, qui continue indépendamment du premier plan où se déroule le fil du récit. C'est par le biais de cette complexité - de ces adhérences, comme on dirait en chirurgie : ce n'est pas très ragoûtant mais c'est spécialement évocateur - que le personnage tient debout de toute sa stature, se détachant de son contexte tout en y étant emmêlé. J'aimerais bien continuer mais voici l'heure du salut aux chats.  N'y manquez pas. A demain. 
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