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28 mars 2009 6 28 /03 /mars /2009 15:11
     Pas forcément un titre aguichant, hein... Oui, je le reconnais, mais ça ne change rien à l'affaire. Pourtant, il faut bien des personnages "d'un âge", si on veut donner de la vie à un roman. Vous me direz que je ne suis pas mes personnages tout au long de leur vie, et que même quand je les mène jusqu'à leur mort (comme par exemple dans "Clair de Nuit") c'est rare que je les aie suivis tout au long de leur parcours : avec le personnage de "Clair de Nuit", il s'agit seulement des 48 dernières heures de son existence, ça lui donne l'occasion de remodeler cette existence et surtout ses derniers moments à son vouloir, ce qui le change de l'avant, puisque il a toujours été manipulé, sans lumière indispensable sur le sens de cette vie.Mais cependant je mène bien Francis à sa mort (le visage tourné vers le mur en signe de dégoût, ça vous dit quelque chose peut-être?), je mène bien Jeanne à sa mort pour que puisse s'établir ( au moins pour le lecteur puisque personne d'attentif n'est près d'elle pour entendre son dernier cri) le lien entre la petite Jeanne de la grande passion par-delà une existence agitée et son terme. Sans doute la fin de vie des uns et des autres me fascine-t-elle, lorsque je les ai beaucoup aimés. Du coup, je crois qu'aujourd'hui c'est plutôt de la mort que je parle; ce n'était pas intentionnel, je voulais surtout indiquer qu'il fallait des personnages d'arrière-plan pour donner corps au biotope sentimental entourant le personnage principal, à plus forte raison si ce personnage ès qualités se trouve être un couple. Autour de Marrain par exemple, dans ses derniers jours et ses dernières heures, il me fallait faire graviter des êtres d'un autre plan qui, par-delà la disparition de Marrain, veillaient déjà à la survie affective de Jeanne - elle-même déjà comme morte s'activant autour de lui, sachant tout inutile, l'ayant déjà quitté. Eux, la Cousine Fischer et le Père Berthoin, servent de soutien à ce personnage qui va s'effondrer; c'est seulement en pensant à la survie de Jeanne,   en programmant cette renaissance lorsqu'elle l'aura oublié, que Marrain trouve l'énergie de ses derniers moments. Précisément, même en mourant, il n'est pas un vieux, lui,quelqu'un qui a fait son temps, qui arrive à son terme, qui n'a plus qu'à attendre. Il a encore à dire, il a encore à faire. Et même si sa pensée et son expression se délitent en même temps que son souffle se fait rare, il meurt dans l'énergie, même s'il se sent accablé par un sort non mérité, et pas comme le Père qui arrive péniblement au bout de son rouleau. Moi aussi, à demain, bises aux chats.
                                                                                                      Lucette DESVIGNES. 
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