. Il est bien évident que depuis quelques décennies, le besoin de communiquer s’est emparé du monde. Il nous faut des nouvelles, des renseignements, des précisions : derrière les informations officielles des diverses chaînes, il y a, tapies dans l’ombre et se dépouillant de leur mystère peu à peu comme des effeuilleuses qualifiées, des émissions de para-nouvelles qui complètent ce qu’on sait déjà et, souvent aussi, contre-informent ou gauchissent la masse des connaissances toutes fraîches. Les titres sont coquins, mais significatifs : « On ne vous a pas tout dit » sert de base à ces variations, moyennant quoi vous êtes autorisé à connaître la vérité sur les engagements, les sincérités, les professions de foi. Certes, cela peut être utile, mais non indispensable lorsque vous êtes doté d’un salutaire scepticisme doutant de tout. D’autre part cependant la multiplication des informations en tout genre et l’activité de sources variées et militantes vous amènent à découvrir ce que vous auriez peut-être préféré ignorer, par exemple que 2.000 grévistes de la faim sont en ce moment décidés à faire connaître au monde entier (si on n’entrave pas la diffusion de ce message de désespoir) dans quelles conditions tentent de survivre les emprisonnés politiques des geôles israëliennes qui ont été incarcérés et détenus sans être jamais passés en procès ni savoir le grief précis dont on les accuse, à part le fait d’être Palestiniens. Cette voie parallèle de diffusion des événements tient en échec les règlements et Diktate des gouvernements qui s’arrogent le droit exclusif de dire la vérité des faits, comme la justice est censée dire la loi. Et si j’en crois la multiplication des internautes qui vont directement à la pêche aux nouvelles sur la toile pour avoir quelque chance d’être moins abusés et énergiquement munis d’œillères, les officiels de tout poil et de tout domaine devraient trembler que leur autorité ne se voie fissurer avant plus graves atteintes. Un médiapart, une officine planétaire de révélation par les fuites : on peut bien se rendre compte que le monde avait besoin d’un peu d’air renouvelé par leurs soins à un moment où l’asphyxie commençait à paralyser les jugements. A demain mardi pour la suite...