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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 14:24

 

 

            Je ne vois pas d’autre issue à mes états d’âme aujourd’hui que de me livrer pour vous, mes belins-belines, à l’éloge de la flemme. Ce n’est pas mon genre, c’est vrai : soyez sûrs que si je vous tance, vous bouscule, vous entraîne à m’écouter et toujours faire mieux,  ce n’est pas que de mon côté j’attende en bâillant qu’un texte de grandeur raisonnable ait été pondu . Moi aussi je m’active, des neurones comme de la voix, afin que notre contact quotidien (ou presque : j’aperçois un dimanche qui se pointe à l’horizon, hourrah !) soude nos liens dans le même souci de vérité et de progrès (on croirait que je pars en campagne pour les présidentielles, mais non, je vous assure que je n’en ai pas envie). Oui, d’habitude je m’active autant que vous – plus exactement autant que je souhaiterais que vous vous activassiez de manière à ne rien perdre des précieuses données venant de moi – et je crois que cela nous profite à tous : en tout cas aucun d’entre vous ne s’est plaint à moi, ni à d’autres afin qu’on me le rapportât. D’habitude, oui. Aujourd’hui je m’inscris en faux contre cette sagesse du jour après jour. Aujourd’hui j’aurais envie de m’allonger dans les herbes hautes pleines de grandes marguerites et de sauges bleues, avec des sauterelles en nuées qui gambaderaient autour de moi et des grillons couleur de réglisse sortant de leur trou pour venir m’examiner de près. Pensez si c’est de saison, alors que nous en sommes encore au gui et au houx et que les crêpes se profilent vigoureusement! Alors, dans cette nostalgie du farniente dans les prés, depuis ce matin je traîne, je tourne, je vire, je teugne, comme on dit si bien dans le chalonnais de mon enfance, je ne fais rien, rien qui vaille, et j’essaie (en vain : mes neurones sont contaminés) de me rappeler le nom du gendre de Karl Marx qui faisait l’éloge de la fainéantise tandis que le beau-père ne s’occupait de la valeur travail… Ah ! ces soirées en famille ! Elles devaient être d’un animé… Quoi qu’il en soit, reposez-vous bien : le dimanche est fait pour ça. A lundi !

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commentaires

S
Puisque vous parlez herbe et pré, et senteurs, et saisons, mon dieu (j'utilise, en bon mécréant, l'exclamation avec une minuscule pour exprimer mon étonnement et ma joie), j'avais dans ma<br /> bibliothèque depuis vingt ans un livre que je n'ai ouvert qu'à peine, voyant se profiler des versets qui me semblaient rappeler ceux d'un certain Claudel, immensément ennuyeux la plupart du temps,<br /> si bien que suspicieux j'étais resté en lisière, mais je n'avais pas jeté le livre, ni ne l'avais abandonné au cours de mes pérégrinations, et comme bien m'en a pris, je découvre -mais elle est<br /> hélas morte, tout en restant d'une folle vivacité, elle qui n'avait d'imagination qu'en employant une langue de notre pays, l'occitan, et dans la haute indignation qui s'élève depuis les racines et<br /> les profondeurs jusqu'aux bourrasques de tous les vents- Marcelle Delpastre.<br /> <br /> Marcelle Delpastre qui se frotte à son pays de terre, de crevasses, de gens ayant perdu leur langue (sait-on et puis saura-t-on jamais ce que la négation des langues dites minoritaires dans ce pays<br /> aura endormi de consciences et abruti d'hommes ?), Marcelle Delpastre qui rejoint le plus haut lyrisme, qui ne se paye pas de mots complaisant envers une "nature" idéalisée, dont le thème n'est pas<br /> "le retour à la terre" des nationalistes à la Barrès mais la sensualité de la terre vécue par des hommes et de femmes qui la travaillent et l'imaginent dans leur langue, l'occitan, Marcelle<br /> Delpastre m'enchante, et m'emporte, et m'exalte.<br /> <br /> Et je vois que la maison d'édition "Lo Chamin de Sent Jaume" a publié -en bilingue occitan-français- six ou sept volumes d'elle. Mon dieu !<br /> Et je vous conseille le numéro que la revue "Plein Chant" a consacré à Marcelle Delpastre sous les auspices de Jan dau Melhau, à qui elle a légué les droits sur ses oeuvres passées et encore à<br /> publier. [Soit dit en passant : quel merveilleux éditeur que "Plein Chant" : amour du métier d'imprimeur, choix des textes, choix du papier, de la typographie ; des auteurs rares et méconnus et des<br /> textes que les gougnafiers qui ont pignon sur rue ne (re)publieront jamais.]<br /> <br /> En voilà une qui prenait le monde à bras le corps et de tout son coeur !!!<br /> Aucune chinoiserie autobiographique ! Pas d'anéantissement du narrateur qui met en abyme sa propre désespérance à ne rien trouver en lui, nombriliste qu'il est, si ce n'est sa sécheresse dont<br /> seront quand même -à la mode d'aujourd'hui- tirées quatre ou cinq cents pages, car il faut ce qu'il faut à ces biographes d'eux-mêmes ou à ces faux biographes qui se contemplent au miroir des<br /> personnages qu'ils toisent à leur mesure ! Pas de pâmoison devant les beautés de sa propre âme que l'on pèle comme un oignon, pellicule après pellicule !!! Non, de l'indignation (comme les<br /> Troubadours dans leurs "sirventès" !), de l'amour pour l'herbe et l'arbre, et le souvenir des voix qui se sont tues et qui continuent leurs murmures, pour peu que l'on tende l'oreille.
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S
Mais, Lucette, c'est un livre qui est d'une actualité brûlante, "L’éloge de la paresse" de Paul LAFARGUE !!!<br /> <br /> Encore une bonne lecture à conseiller ; et le gendre de K. Marx avait du style. En voilà un, de publiciste, que les nécessités de gagner sa croûte et de propager la doctrine socialiste, n'avaient<br /> pas travesti en bonze à la langue de bois.<br /> <br /> Par exemple, pour avoir un bon aperçu de la haute tenue de ce qu'était une conférence socialiste à la fin du dix-neuvième siècle en France, et pour apprécier en quelle estime l'on tenait le public,<br /> l'on peut se référer à la controverse qu'il eut avec Jean Jaurès sur "Idéalisme et matérialisme dans la conception de l'histoire" (qui fut éditée, il y a bien longtemps, par René Lefeuvre, le<br /> fondateur de "La Vieille Taupe" - la vraie, avant que les sinistres guignols, Guillaume et compagnie, n'y mettent la main dessus, pour en faire un des plus fidèles soutiens du négationniste<br /> Faurisson).<br /> <br /> Vous trouverez le texte de cette brochure sur Gallica ou d'autres bibliothèques dites virtuelles ! Ou sur le site Marxistes.org !!!
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