Imaginez une paire de béquilles ou de cannes anglaises, et entre les deux une malheureuse forme toute regrignée : vous ! Vous devinez à quelle allure elle progresse, si elle songe à autre chose qu’au prochain pas à faire pour avancer un tantinet. Eh bien remplacez cette masse regrignée qui est vous par un œil – je ne blague pas (peste non , puisqu’il s’agit de mon œil) mais en lui gardant son allure de pauvre chose fripée, défaillante, rabougrie, plus bonne à rien.. Pauvre machin, dites donc, entre ses deux béquilles… Ben mes belins-belines, voilà où nous en sommes, et vous pensez bien qu’aujourd’hui on ne fera pas mumuse avec Proust. On trouvera autre chose, naturellement : le devoir avant tout ! Mais tout de même le coup d’œil habituellement aigu, voire arrogant, sera de sortie aujourd’hui, et j’espère que vous comprendrez lorsqu’à l’impossible nul n’est tenu. On aimerait bien pouvoir dire « A cœur vaillant rien d’impossible ! » mais d’abord je n’ai pas trop de tendresse pour la chouannerie, et d’autre part je n’ai même pas trop envie de m’élancer à la tête de mes troupes en brandissant mon sabre (ou mon épée, je n’ai jamais su which is which, comme disent les Anglais). C’est aussi qu’à force de vous en enfiler de toute espèce – du désinfectant, de l’anesthésiant, de l’anti-coagulant et probablement son contraire tout aussi bien,, des gouttes jaunes, des gouttes blanches, des gouttes dont vous n’avez même pas le temps de voir la couleur, vous savez seulement qu’elles sont arrivées à bon port parce que cela vous cuit, vous démange, vous ronge, vous brûle- on vous oblige à ne penser qu’à votre œil, ce malheureux pris en otage . Bon. Tenez bon jusqu’à demain, ce n’est pas trop vous demander, si ?Demain on verra bien si le magma déséquilibré qu’est mon blog selon certains n’arrive pas à atteindre le niveau que lui trouvent d’autres, léger et spirituel …. On verra ! (même avec un seul œil je verrai encore parfaitement, savez-vous…)
