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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 10:46

 

            Je vous parlais hier, mes belins-belines, de l’indigence des conversations qui peuvent vous assaillir au quotidien, réservées aux intimes mais largement, généreusement prodiguées en dehors du cercle des familiers sans que vous puissiez vous en protéger. Il s’agissait alors de direct : pour un peu les postillons accompagneraient ces dialogues insipides et sans portée, mais en y réfléchissant on pourrait fort utilement (si j’ose dire) étendre la réflexion aux engins dont paraît-il on peut compter les représentants par milliards et plus. Je vise ici ces appareils qu’on se colle à l’oreille et qui en pleine rue vous coupent du monde : il n’y a qu’à voir l’air hilare ou extatique des piétons imperméables aux embarras de la circulation et qui, les yeux dans le vide, répliquent avec élan aux messages reçus d’autres galaxies (je dis hilare ou extatique, mais j’aurais pu dire tout aussi bien l’air courroucé des citoyens qui, les sourcils froncés, tentent parfois de régler leurs différends par ondes hertziennes). Il se peut – je dis bien il se peut, voyez si j’ai l’esprit large – que les renseignements échangés soient nécessaires, mais si j’en juge par les bribes d’entretien qui me sont offertes malgré que j’en aie quand je prends le train, c’est rarissime. Allons, on termine en beauté : malgré que j’en aie, oui, parce que cela veut dire façon Grand Siècle quelque mauvais gré que j’en aie.- autrement dit ce malgré est assimilé à un complément d’objet direct en quelque sorte et non inclus dans la locution malgré que qui n’existe pas en dehors de cet exemple lui aussi rarissime et classé. Vous voilà renseignés, mes belins-belines – je ne suis pas sûre que tous nos Académiciens soient au courant, j’ai même des preuves du contraire…

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