L’union fait la force, dit-on. Je le crois très fort, moi qui signe sans arrêt des pétitions en tout genre pour que les voix combinées des nombreux signataires puissent faire entendre la voix irritée du Tiers-Etat, puissent faire comprendre que la menace citoyenne de la foule – non armée mais aux aguets – ne doit pas être traitée à la légère. Des millions de protestations écrites ont de par le monde amené l’horrible Monsanto à arrêter ses essais criminels aboutissant à la disparition des abeilles de notre planète : c’était là une belle victoire, de ces victoires gagnées sans déluges de bombes et d’armements meurtriers. Je ne cite que cet exemple parce qu’il est tout frais et qu’il a été retentissant, mais il y en a d’autres, tout aussi emblématiques : ils ne font que démontrer la force illimitée de l’expression populaire lorsqu’elle est canalisée intelligemment. Mais fort d’appartenir au clan des forts, Monsanto a contre-attaqué sans qu’on y puisse grand-chose : grilles et portes fermées, veilleurs et gardes empêchant toute intrusion matérielle, le célèbre institut continue ses recherches dans des domaines nocifs qu’en théorie on lui interdit, qui (mal)traitent les employés comme des bêtes et que cependant aucune enquête officielle ne peut contrôler. L’union fait la force, certes – mais l’argent et les puissances d’argent, par malheur, s’arrangeront toujours pour tourner la loi ou les interdictions avec sérénité .
