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8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 16:15

Mea Culpa N°998 : Lire "en s'excusant de vous avoir  buté parce qu'on vous a pris"' ( et non "en s'excusant de vous avoir buté en vous prenant"). Je cite de mémoire, d'où un certain flou - mais il y a bel et bien une correction à faire.

 

 

 

            Les jours se suivent et ne se ressemblent pas : je le vérifie aujourd’hui. Non que les agapes d’hier soient mal passées : pas du tout ! Chez moi la gourmetterie ne se double pas de risques d’indigestion, je veille à tous les rayons de mes industries culinaires et même si les vins sont sélectionnés avec soin je ne force pas la main qui va se mettre au volant d’ici à quelques heures. Changement d’humeur, inévitable – la solitude retrouvée s’accommode des restes. J’ai donc ouvert une boîte de petits pois (des extra fins tout de même : lendemains de raffinement ne signifient point tête sous la cendre ni port du cilice) pour ne pas laisser perdre un bon jus de poulet hérité d’une première phase de mes activités de cordon bleu. Et c’est alors que l’atmosphère s’est assombrie. Je ne peux voir ni évoquer une boîte de pois sans repenser à ce garçon – une vingtaine d’années, disait le journal il y a de cela quelque cinquante ans – qui, sans travail et sans domicile fixe, était revenu dans sa région natale (Sochaux – je n’y suis jamais allée mais c’est un nom qui me meurtrit). Pas de famille, pas d’argent, personne pour l’aider, un hiver de Sibérie. Il avait volé dans une épicerie une boîte de petits pois, sans réfléchir qu’il n’avait pas d’ouvre-boîte – et c’est l’enquête diligemment menée par la police locale, sur plainte de l’épicier, qui avait conduit les pandores, finement guidés par leur flair, jusqu’à une cadole où ils avaient le lendemain trouvé le corps gelé du garçon, les pieds éclatés de froid dans  ses   chaussures,  la boîte de conserve cabossée à coups de pierre mais non ouverte gisant à côté de lui. C’est quand même heureux que la maréchaussée fonctionne si bien chez nous : sans la plainte de l’épicier, sans la mise en branle de tout cet appareil répressif, on n’aurait jamais retrouvé ce malandrin avant l’été. On n’aura donc pas trop attendu pour que les choses soient remises en ordre, Ouf !. Dommage peut-être que les services sociaux ou les comités des paroisses n’aient pas eu le même flair ni la même célérité dans l’action..

 

 

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