Refaire un film qui a déjà été projeté devant des millions de spectateurs est une pratique infiniment plus courante qu’on ne le croit. Les raisons de cette reprise sont multiples : en combinant les scènes directement réutilisables et les adjonctions dues au nouveau scénario (celui-ci à peine modifié si possible), on arrive à d’impressionnantes économies, au grand dam de la qualité. Je me rappelle (et je n’avais que neuf ou dix ans) avoir été indignée que Toura, déesse de la jungle reprenne de manière indigente (et avec la même actrice, Dorothy Lamour), un Hula, fille de la brousse de même tabac, en prenant seulement soin de faire dévorer l’explorateur indiscret par des crocodiles au lieu de lions : ces minables tours de passe-passe se font grâce à l’inventivité débile du même réalisateur. On peut aussi faire un remake en signe d’hommage (et dans l’espoir d’avoir autant de succès que le prédécesseur) : ainsi Les Trente-neuf Marches en hommage à Hitchcock, sans que le technicolor et le tournage en milieu naturel aient ajouté quoi que ce soit, bien au contraire. Ou on peut essayer de défier King Kong en en tentant maladroitement une seconde mouture assez piteuse – mais il fallait s’attendre à pareil résultat. On refait, on remake, à tour de bras. Psycho (ciel ! mais pourquoi ?) s’est paraît-il refait dans le scrupule d’admiration, séquence par séquence : où est le gain, et pour qui ? Il est rare que la répétition soit acceptable. J’en connais pourtant quelques exemples, mes belins-belines, intelligents, bien réussis, ne ressemblant pas à des copies mal faites mais bien à une méditation respectueuse devant la qualité du modèle. Je vous en parle dès demain….