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4 juillet 2016 1 04 /07 /juillet /2016 09:48

         Difficile, dès le premier matin de la semaine (et bien entendu je ne parle pas des aurores : vous savez ce que je pense des miennes par rapport aux vôtres ou à celles des gens normaux), de trouver de l’inspiration pour se mettre en route. Le week-end a laissé des traces : je me permets de vous préciser qu’il ne s’est pas agi de ma part de faire la rumba, comme on disait lorsque j’étais gamine (je suppose  que la nouba ouvrait trop de perspectives alors pour être entrée dans notre vocabulaire) : avec réceptions, barbecue, apéritifs, réjouissances diverses, sorties, spectacles, couchers tard, bref à se retrouver l’organisme usé par des fonctionnements certes dans l’ordre des choses mais pas du tout ménagers des réserves physiques et intellectuelles. Au Canada, impossible d’envisager le week-end  (pardon : la fin de semaine – ils sont si fiers de nous corriger dans nos anglicismes !) autrement que comme sorties en groupe bien arrosées, le samedi réservé aux banquets avec danse et nuit  surarrosées, de manière à retrouver tout juste sa place et son assiette pour le dîner familial du dimanche soir, tristounet, peu bavard, tâchant piètrement de remettre un peu les choses en place et les rouages dans le bon sens. Oui, les souvenirs canadiens pourraient me tenir lieu d’enivrement, mais c’est seulement le farniente de quarante-huit heures sans dérangement qui m’inciterait à le prolonger.  Accusez donc ce fichu farniente si vous trouvez que ce matin où toutes les classes laborieuses devraient en mettre un coup je n’ai pas vraiment les yeux en face des trous.

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2 juillet 2016 6 02 /07 /juillet /2016 11:23

         Hier je cherchais à comprendre – mais j’y arrivais, bien sûr – ce qui commandait les harangues et positions politiques des gens sous les projos, ceux qui vous retournaient les opinions du populo comme une crêpe, et puis qui, au lieu de profiter de la situation qu’ils avaient pratiquement créée de toutes pièces, renâclaient devant elle comme pour ouvertement confesser qu’elle n’était pas tenable et qu’ils la laissaient généreusement à d’autres. Autrement dit, je schématisais une trajectoire qui semblait illustrer l’ambition mais qui au fond était un piège pour le rival bien-aimé : on pouvait le plus, on choisit le moins. J’ai un autre exemple sur lequel vous inviter à méditer, mes belins-belines ( et vous avouerez que cela pourrait occuper longtemps). Il s’agit d’un dirigeant en fin de règne (je ne sais même plus pourquoi on l’appelle encore dirigeant : que dirige-t-il donc, dites-moi, que dirige-t-il donc encore ? même son alter ego qui depuis longtemps dirigeait tout à sa place, n’a plus la moindre autorité) qui est tombé à force d’erreurs de faits et de dires au fond du trou politique, le pire des trous où les sondages n’osent même plus s’aventurer. Il est tout au fond, plus personne ne l’entend (d’ailleurs il y a belle lurette qu’on ne l’écoute plus) mais lui entend encore sa voix, il s’imagine qu’elle porte toujours ; qu’elle exprime la sagesse et l’intelligence, et savez-vous ce qu’il fait, du fond de son trou où personne même ne regarde plus ? Eh bien il tire des plans sur la comète, il explique comment il va gouverner à sa prochaine présidence………….

 

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1 juillet 2016 5 01 /07 /juillet /2016 10:36

         On pourrait se demander ce qui s’agite, bouillonne, tourbillonne, pour tenir lieu de réflexion, de maturité, de sagesse (toutes précieuses notions inconnues au bataillon) au sein du crâne des dirigeants dont on écoute la parole comme celle d’un prophète. Je pense par exemple à cet hirsute blond paille qui a pendant des années dirigé les destins de Londres. Bien ou mal, là n’est pas la question. La question est qu’il n’a eu qu’à ouvrir la bouche pour être suivi par des foules peut-être indécises jusqu’alors : 51,9 %, c’est en grande partie à lui que le brexit les doit. Or voilà que ce bel éphèbe blond, qui semblait promis aux plus enviables positions à la tête de l’Etat (on pouvait même supposer que s’il était tellement favorable au brexit c’était parce que son ennemi juré était pour et qu’il y avait là une place à prendre une fois qu’il l’aurait0 poussé à démissionner) se met à faire la fine bouche, le boudeur, l’enfant gâté. En gros (je schématise, mais je suis sûre qu’il y a beaucoup de vrai dans ce que j’avance) : dites-moi un peu pourquoi j’irais me fourrer dans  cette situation sans issue ? Je sais fichtre bien qu’elle est sans issue depuis la semaine dernière, j’ai tout fait pour qu’on y arrive, ça y est, c’est fait, mais vous pensez bien que j’ai préparé et miné le terrain pour qu’un autre que moi s’y aventure ! Pas folle, la guêpe ! Et voilà qu’avec un prétendant défaillant et un autre démissionnaire les Conservateurs tout  ébahis n’ont plus le choix : on prend ce qu’on trouve, que voulez-vous ? et ce qu’on trouve là c’est une dame, ça nous changerait… et puis il n’y a plus qu’à espérer qu’elle ait une poigne de fer : il y a de ces nostalgies dont un pays a du mal à se guérir…

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30 juin 2016 4 30 /06 /juin /2016 11:45

         A peine le départ a-t-il été donné pour la grande réjouissance circulatoire sur les grands axes et les petites routes, à peine le grand rush (il faut bien se mettre à l’anglais, allons allons !... mais attention au pluriel du mot :les rushes sont les morceaux de pellicule filmée, mis de côté pour le contrôle du maître, parfois aussi laissés en jachère pour examen plus approfondi ultérieur) à peine, donc, le grand rush a-t-il été déclenché que la pauvreté des programmes télé s’instaure, s’installe, se consolide. On peut, en temps normal, déplorer la répétition surabondante des films qu’en principe tout le monde et son père devraient avoir vus, les Carné, les Sidney Lumet, les Pollaxk, les Hitchock,les John Ford, les Huston, les Fellini… bref toute la lyre qu’on fait donner en boucle au fil des mois (et après tout n’est-ce pas une grande chance de pouvoir se trouver lassé par ces offres trop répétitives ?). Mais quand arrive l’été, voilà la saison des navets. Les chargés de programmes s’affolent comme des gouvernants déboussolés, ils grattent les fonds de tiroir, exhument des choses parfaitement « non montrables » et les brandissent parfois comme des musts, ds découvertes à faire, des compléments de culture. Les vieux Fernandels, les vieux Raimus, les mauvais Gabins, tout va ressortir… Une suggestion qui devrait entraîner l’adhésion : pourquoi, en deux mois de pénurie, ne pas gâter le public resté chez lui par un festival René Clair complet, de A à Z… de Quatorze juillet ou Sous les Toits de Paris jusqu’ au Miilion ou aux inépuisables Belles de Nuit ou aux somptueuses Grandes Manœuvres… et j’en passe ? Ainsi se combleraient dans le bonheur des lacunes cinéphiliques dommageables...

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29 juin 2016 3 29 /06 /juin /2016 10:11

 

 

         J’ai dû trop aimer Obaldia, je l’ai trop lu et relu (tout, oui, l’œuvre en entier !), je l’ai trop regardé (Michel Simon, Jean Marais…) pour que, même après deux ou trois décennies où les choses se tassent, je n’en aie pas gardé la nostalgie – mais attention aussi : la nostalgie, tout empreinte de fidélité aux vieilles versions et vieilles impressions, donc fatalement plutôt sévère quant aux versions nouvelles. Et cependant c’est courageux de reprendre des beaux textes qui glisseraient dans l’oubli, il faut de la bravoure pour s’attaquer aux réputations que se sont gagnées les acteurs dans leurs rôles éclatants, pour proposer qu’on a encore quelque chose à dire sur le sujet… Je regarde toujours ces reprises avec intérêt, aussi étais-je sous les armes hier pour Du Vent dans les branches de Sassafras. Mouais…Vououii…Bbben… D’abord, je connaissais assez bien le style de dialogue d’Obaldia pour savoir que tout en pointes et en creux la voix ne se déroule pas à plat comme pour le récit de Théramène ou le songe d’Athalie ; toutefois je n’étais pas préparée aux glapissements, rugissements et autres hurlements dont chacun avait sa petite réserve, et l’utilisation du film pour indiquer le temps qui passe manquait de finesse. Mais le public avait l’air de s’amuser follement, alors que demande le peuple ?

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28 juin 2016 2 28 /06 /juin /2016 14:28

 

Sur les ailes du vent…

 

 

Donc ce matin, sans plus d’idée qu’un citron vide

D’avoir été pressé usque ad trognonem

Je conserve pourtant une vision lucide

De ce que peut pour vous représenter le bide

Dans la distribution non certes du panem,

Mais de ces circenses dont l’esprit est avide

 

Et que vous attendez, belines et belins,

Puisque je vous en ai garanti l’habitude.

Je vous l’ai dit : pour moi c’est une servitude

Consentie librement sans le moindre chagrin,

Et même si parfois la tentation est rude

D’envoyer mon bonnet par-dessus les moulins,

 

Je m’applique pour vous offrir chaque journée

Un nutriment intellectuel de qualité ;

Lettres, philo, morale…ah ! ma foi, assénée

S’il le faut pour l’aider à se mieux installer !

C’est ainsi qu’on convainc, ai-je cru démêler

Au cours d’une existence assez fort malmenée..

 

N’ayez donc crainte, amis, mes belins, mes belines :

Que sans raison un beau jour je vous laisse choir !

Si je ne puis fournir la substance divine

Programmée, attendue (ah ! il ferait beau voir

Que je manquasse ainsi à mes offres câlines !)

Je marque mon passage,  et le sens du devoir

Plus que le marbre dur… choisit l’ardoise fine !

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27 juin 2016 1 27 /06 /juin /2016 11:32

        

 

         Il me semble que « naguère » (allusion à un passé mal défini pris dans les brumes d’un incertain poétique et flou, tandis qu’« autrefois » y allait de tout son pesant d’ancienneté, situé dans un décor de temps presque concret où les uns et les autres nous aurions facilement  pu prendre place) il suffisait d’une allusion à quelque série drôle pour que la morosité ambiante prenne ses cliques et ses claques et se mette à détaler honteusement. Ce n’étaient pas les séries françaises qui pouvaient y prétendre : elles se traînaient au ras des pâquerettes, lourdes, sans forme, sans finesse, à tel point qu’on pouvait sérieusement se demander qui elles visaient, quelle partie du public elles avaient décidé   de chatouiller pour le faire rire. Les connaisseurs se rabattaient sur les séries britanniques à l’humour décapant, qui n’hésitaient jamais à s’immerger dans le foutraque, l’absurde, le génialement invraisemblable : Faulty Towers peut être considéré comme exemplaire pour déclencher l’hilarité à grands jets, la répétition et le renforcement des causes d’hilarité n’aboutissan,t jamais à une décrue  du rire mais au contraire à un véritable danger d’ étouffement (je me rappelle un épisode de Faulty Towers où j’étais tombée de mon fauteuil  à force de rire). Certes vous me direz que c’étaient là des divertissement réservés aux happy few : et que cela se passait il y a déjà longtemps. Mais précisément c’est bien là où je voulais en venir : le sinistre de la situation, les problèmes, menaces et dangers, la peur répandue partout sur la planète, l’angoisse permanente de la minute à venir, tout cela a coupé l’envie de rire à la racine. Les instruments du rire  se sont raréfiés, mais c’est surtout  qu’on ne recherche plus à y avoir recours…

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25 juin 2016 6 25 /06 /juin /2016 15:15

         Dès qu’un événement est susceptible de léser une catégorie de nos ressortissants dont nos chers médias peuvent avec consternation brandir les souffrances, vous pouvez être sûrs qu’on va les découvrir dans leurs pompes et leurs œuvres. Ainsi, en marge des remous causés par la décision du Brexit au Royaume Uni désormais fracturé, on attire notre attention sur le cas douloureux de ces Français qui se sont établis en Angleterre il y a quelques années et qui se retrouvent dans l’incertitude à la suite du vote qui  extrait la Grande-Bretagne hors de la communauté européenne.  Est-ce qu’on va nous prendre à la Sécu ? s’inquiètent les uns. Qu’est-ce qu’on va payer comme impôts à présent ? se plaignent les autres. Il faut dire qu’en principe ces bons Français ont quitté leur pays pour des raisons financières, essentiellement le dégrèvement d’impôts (fort bien porté chez les artistes et auteurs) comme chez les coureurs cyclistes ou  en formule 3. Certes le désir d’élever leurs enfants en bilingues est à mes yeux d’une importance majeure et ennoblit leur décision, mais sont-ils si nombreux à raisonner ainsi ? Bref on nous demande de les plaindre, de nous mettre à leur place, de nous inquiéter pour leur devenir : ne va-t-on pas les expulser à leur tour ? quelle incertitude pour leur sort ? Allons bon ! on commençait à s’habituer au malheur des réfugiés de tout poil et en vrac, ne va-t-il pas falloir à  nouveau  tirer nos mouchoirs pour ceux-ci ? des Français, dites donc, des Français ! C’est tout de même autre chose que des migrants, non ?

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24 juin 2016 5 24 /06 /juin /2016 09:29

         Je me sens ce matin aussi nerveuse que n’importe quel citoyen britannique, j’ai hâte que le verdict soit sorti des urnes et je crains ce qu’il peut être. Le genre plébiscite a pour avantage de clarifier la question : oui ou non ? pour ou contre ? Au moins il n’y a pas d’embrouille comme si souvent dans les questions du domaine politique où se noient divers enjeux contradictoires. Ici au moins c’est presque aussi clair qu’au moment du retour de la Sarre à son corps maternel, l’Allemagne, lorsque les bulletins de vote réclamaient le rattachement à grand renfort de JA énorme écrasant le NEIN tout petit. C’est qu’il n’y a pas que l’Europe et  le rattachement à l’Europe qui comptent : les antagonismes nationaux des Gallois et des Ecossais veulent en même temps s’exprimer contre le joug anglais qui a commencé à branler dans le manche. Et d’autre part dans chaque parti les opinions s’affrontent, les gens de gauche contre, les gens de droite pour. Et puis il y a ceux qui disent qu’ils vont voter A à cause de leur entourage et qui déposeront un B dans l’urne puisque personne ne verra ce qui se passe dans ces ténèbres sacrées. Bref les plus fins experts sont bien empêchés de donner un pronostic qui tienne debout. Dans un mouchoir… résultats serrés… impossible de prévoir… Et puis ces dix pour cent qui n’ont jamais fait part de leur intention de voter, qui n’iront peut-être pas accomplir leur devoir (c’est moins rigoureux que chez nous : j’ai appris hier que dans certain quartier huppé de Londres la votation se faisait dans la vaste cuisine d’un pasteur, on n’aurait jamais « c’te idée-là  par cheux nous ». Ce qui n’empêchera pas les résultats d’être définitifs, et ne concernant pas que les seuls Britanniques…

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23 juin 2016 4 23 /06 /juin /2016 11:06

         Je crois bien me rappeler – après tout ce n’est pas si lointain – qu’après des années de souffrance et de discrimination raciale le monde entier avait pris conscience qu’il fallait délivrer les noirs d’Afrique du Sud du joug des blancs installés depuis des décennies sur leur terrain. Les agriculteurs canadiens boycottaient avec un succès éclatant le matériel Massey-Ferguson, les oranges Outspan représentaient officiellement   une tête d’enfant noir pressée à mort, les meneurs du mouvement de révolte, Mandela en tête (même si je crois il était encore en prison) suppliaient le monde entier de boycotter les produits sud africains de quelque nature qu’ils soient, afin d’établir en face des sentiments humanitaires le seul adversaire à considérer, la balance commerciale du pays. Et c’est le boycott qui avait amené les dirigeants du pays à céder, à reconnaître que l’apartheid n’était pas un système de gouvernement digne et acceptable. Oui, le monde entier avait vu le résultat, avait établi le lien de  cause à effet de ce boycott pratiqué largement. – et si les uns s’en étonnaient, les gens de cœur s’en félicitaient. Or le même problème se pose en Palestine depuis soixante ans (depuis que ses frontières avaient été officiellement délimitées en la réduisant et en expulsant des centaines de milliers d’habitants sans droit de retour) : Israël s’est installé sur leur terrain et les traite comme des représentants d’une race inférieure, les abreuvant d’humiliations incessantes, d’injustices, de mesures discriminatoires, leur réservant des traitement indignes sans cesse renouvelés pour leur pourrir la vie. Tout naturellement, après tant d’années où le régime nazi, loin de s’améliorer, se précise impunément, l’arme des consommateurs du monde s’impose : boycott boycott boycott, seul moyen pacifique de protestation contre un comportement assassin que la planète contemple sans bouger le petit doigt…Il est même facile de boycotter en restant dans la légalité, puisqu’Israël vend frauduleusement comme s’ils venaient d’Israël les produits palestiniens des territoires indûment occupés. Mais notre cousin presque frère a vu le danger que cette entente commerciale protestataire pouvait représenter ; il a froncé le sourcil, fait sa grosse voix : « Comment ! Arrêtez-moi ça tout de suite ! ». Notre pauvre moribond en train de se noyer (la réforme, les Nuit Debout, les défilés monstres, tout ça fait trop pour lui) a tout juste la force d’appeler Alliot-Marie à son secours : « Vous qui aviez la poigne nécessaire, permettez que je vous emprunte vos amalgames puisqu’ils vous ont si bien réussi » - du coup, on condamne les boycotteurs, interpellations, amendes, peines de prison etc. Ah ! mais, vous croyiez que le maître était impuissant ? Eh bien vous allez voir ce que vous allez voir !

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